Affichage des articles dont le libellé est Théologie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Théologie. Afficher tous les articles

mardi 10 février 2009

La spiritualité et les chrétiens évangéliques

J'ai débuté ma maîtrise en théologie. Premier cours: La spiritualité et les chrétiens évangéliques. Je crois que ce cours sera très intéressant, si bien que j'ai décidé d'utiliser le thème de ce cours pour mes prochaines prédictions. Dans les semaines à venir, je compte partager avec vous quelques-unes de mes réflexions sur le sujet.

mercredi 28 janvier 2009

Maîtrise en théologie

Ce samedi, je commencerai ma maîtrise en théologie, à la Faculté de Théologie Évangélique. Inutile de vous dire que j'ai bien hâte de débuter cette nouvelle étape académique. Je serai sans doute très débordé dans les mois à venir. Mais c'est le prix à payer.

Plus j'y pense, plus je m'aperçois que le ministère pastoral ne m'intéresse pas, du moins pas dans le sens qu'on l'entend habituellement, à savoir un pasteur principal qui s'occupe de la vision ainsi que de la direction d'une église locale. Ce genre de ministère n'est pas pour moi. Un gars comme Georges, vraiment, c'est évident qu'il est à sa place dans le rôle de pasteur/visionnaire. Il a tout mon appui.

Quant à moi, je préfère me diriger vers le para-ecclésiastique, fort probablement dans un ministère d'enseignement au sein d’une faculté de théologie. Cela, bien entendu, n’exclut pas une implication ministérielle dans la communauté ecclésiale. Au contraire, il faut être impliqué dans sa propre église locale pour être à même d’enseigner la Parole de Dieu à de futurs pasteurs. Donc, par la maîtrise (et le doctorat par la suite), je me prépare à ce rôle futur que j’aurai à jouer dans une faculté de théologie ou dans une école biblique.

On verra bien où Dieu me conduira.

mardi 30 décembre 2008

Un Christ divisé, un pasteur divisé

Quand je me promène dans les rues de mon quartier ainsi que dans celles du quartier de mon église locale, je remarque qu'il existe plusieurs églises de diverses dénominations évangéliques autres que la mienne (baptiste). Parfois, il m'arrive de me poser la question suivante : accepterais-je de devenir pasteur dans l'une de ces églises ? La question semble saugrenue, mais je connais des pasteurs qui refuseraient catégoriquement de joindre une église qui n'appartient pas à leur dénomination.

Que répondrais-tu à cette question ?

vendredi 26 décembre 2008

Pensée sur le créationisme

Ce qui devient trop souvent problématique dans l’effort de plusieurs créationnistes pour garder « intact » les énoncés dits scientifiques du récit de la création, c’est quand la perspective scientifique devient omniprésente dans l’interprétation qu’ils font du texte de la Genèse. Le récit de la création est bel et bien lu, analysé et étudié en profondeur, mais tout cet effort a pour seul et unique but de répliquer aux objections des évolutionnistes. Le discours des créationnistes et leur interprétation des Écritures deviennent alors uniquement scientifiques, et tout ce que Moïse a voulu initialement communiquer par ce récit de la création passe soudainement au second plan ou est tout simplement ignoré et mis de côté.

mercredi 3 décembre 2008

Noël

J'ai une confession à vous faire : Noël n'a pour moi aucune connotation religieuse.

Depuis plusieurs années, je me surprends à ne plus accorder à cette fête le sens que la religion catholique, et protestante à sa suite, lui a toujours attribué, soit la commémoration de la naissance de notre Seigneur Jésus. Noël pourrait disparaître de notre calendrier annuel que je m’en porterais tout aussi bien.

Tous les jours, mon cœur célèbre la naissance de Jésus-Christ. Mais tous les jours aussi, je célèbre également, et avec une émotion tout aussi vive, sa mort expiatoire et sa résurrection en puissance.

Quelle est ton opinion à ce sujet ?

jeudi 27 novembre 2008

Lecture

Je suis en train de lire le livre Ministry In The Image Of God: The Trinitarian Shape Of Christian Service, de Stephen Seamands. Selon son approche, le ministère chrétien devrait se fonder sur la réalité de la sainte Trinité. Autrement dit, le ministère chrétien authentique doit se penser et s'accomplir dans les paramètres des relations intratrinitaires entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Je vous confesse que je ne suis pas encore convaincu de cette approche. Mais bon, je vais bientôt franchir le deuxième chapitre; je saurai bien quoi en penser dans la suite de ma lecture.

mardi 18 novembre 2008

Le rejet

Qui n'a jamais souffert du rejet? Sans craindre de se tromper, on peut affirmer que chacun d'entre nous, à un moment ou un autre de sa vie, a été victime de rejet. Et le rejet, bien souvent, sinon toujours, engendre le sentiment de rejet. Or le sentiment de rejet, lorsqu'il est ressenti, s'enracine profondément à l'intérieur de nous. Avec le temps, il semble s'estomper, voire même disparaître. Pourtant il est toujours là. Il n'est pas seulement là, blotti quelque part dans les profondeurs de notre for intérieur, parcourant les méandres de notre inconscient, mais il est aussi actif, si actif qu'il détermine l'ensemble de nos comportements relationnels. C’est ce sentiment de rejet qui, entre autres, nous conduit à développer des mécanismes de défense relationnels; c’est aussi ce sentiment de rejet qui nous pousse à manipuler les autres dans le but de leur arracher un peu d’amour et de compassion. Comme si on pouvait recevoir l’amour sur commande! Enfin, c’est ce sentiment de rejet qui nous fait devenir exigeants envers les autres, qui nous rend prompts à réclamer des autres qu’ils respectent nos droits et prennent soin de notre personne.

Le rejet subi, bien entendu, n’est pas péché pour celui qui en est victime. Celui qui sera condamné, c’est celui qui rejette son prochain, non la victime. Par contre, le sentiment de rejet, lui, peut devenir péché. En effet, je pèche chaque fois que le sentiment de rejet me pousse à fabriquer des mécanismes de défense et des stratégies de manipulation d’autrui. Je pèche puisque je ne suis plus en train d’obéir au mandat que Dieu désire me voir accomplir, mandat qui consiste à aimer mon prochain, quand bien même ce prochain me rejetterait. Car comment pourrais-je prétendre aimer mon prochain si, cherchant à protéger égoïstement mon cœur des souffrances du rejet (que ce rejet soit réel ou non), je ne cesse de mendier son amour en le manipulant ou me protège farouchement de lui, me fermant de la sorte à lui et aux possibilités infinies du partage réciproque de l’amour?

Que faire si le sentiment de rejet a pollué ma vie?

Jésus, sur la croix, s’est écrié :

Éli, Éli, lama sabachthani? c'est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? (Matthieu 27.46)
Jésus, abandonné, rejeté par le Père! Abandonné et rejeté par le Père, mais après que tous, ses disciples comme sa famille, son peuple comme ses ennemis romains, l’eussent abandonné et rejeté, le laissant là, seul, sur la croix infâme, avec la dureté du bois et la froidure des clous comme uniques compagnons des dernières heures de sa vie. Jésus, on te nommera le Rejeté!

Que les hommes l’aient rejeté, ce rejet des hommes, Jésus en a manifestement triomphé. Il a triomphé de ce rejet par l’amour. Ne sont-ce pas en effet les paroles de Jésus, alors qu’il était en croix :
Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. (Luc 23.34)
Jésus a triomphé du rejet infligé par les hommes. Quel espoir! Car ton exemple, Jésus, m’inspire, me convainc de triompher du rejet par l’amour et le pardon que je rendrai à ceux qui me rejetteront. En toi, par toi et comme toi, je peux désormais vaincre le rejet par la puissance libératrice de l’amour.

Abandonné par le Père. Quel abandon! Comment pourrais-je survivre à un tel abandon? Mais je n’ai pas à subir un tel abandon, car toi, Jésus, tu as été rejeté du Père afin que je sois accueilli par le Père. Ton rejet, Jésus, m’a valu l’accueil éternel du Père. Ton abandon, Jésus, a déchiré le voile du lieu très saint (Luc 23.45), et désormais ton Père m’y reçoit, dans l’intimité de sa joie et de son amour.

Et chaque fois que les hommes me rejetteront à cause de ton nom, Jésus, ou pour quelque autre raison que ce soit, toi, Ô Père, tu m’ouvriras les bras et m’accueilleras tendrement!

mercredi 30 juillet 2008

Christologie

Pour éveiller le théologien ou la théologienne en vous, je vous fais part de ma lecture actuelle sur le sujet de la christologie. Je lis en ce moment un classique de la christologie, l'ouvrage de Wolfhart Pannenberg, Esquisse d'une christologie. Toute une lecture! Le sujet est abordé passionnément, mais combien aussi hermétiquement à certains endroits.

La thèse fondamentale de Pannenberg consiste en ceci: l'événement historique de la résurrection, que les évangiles décrivent, est le fondement de la christologie. Plus spécifiquement, c'est par l'expérience de la résurrection que les apôtres ont pu obtenir la conviction et attester puissamment que cet homme Jésus, dont ils avaient été les disciples, était bel et bien Dieu fait homme. Il y avait bien entendu certains éléments indicateurs dans le caractère, les titres et l'œuvre de Jésus qui, en soi, manifestaient sa nature divine. Par contre, ce n'est qu'après l'événement de la résurrection que les apôtres ont été à même d'interpréter ces mêmes éléments indicateurs dans le sens de la divinité de Jésus.

Sans entrer dans les détails de la thèse de Pannenberg, je crois que sur ce point, il travaille à merveille les données de l'Écriture. Car la résurrection a en effet été le point déterminant dans la carrière des apôtres. Sans, bien sûr, négliger le fait que l'envoi du Saint-Esprit peu après l'ascension du Christ a permis la concrétisation ministérielle, chez les apôtres, de la nouvelle réalité engendrée par l'événement de la résurrection.

Je vais revenir sur le sujet sous peu.

jeudi 17 juillet 2008

Tous des fondamentalistes!

Nous sommes tous des fondamentalistes! Je le pense sincèrement. Je sais qu'il y a une forte connotation péjorative rattachée à ce terme, mais les faits démontrent qu'une ouverture d'esprit complète est tout simplement impossible pour le chrétien (et pour les non chrétiens). Notre foi repose sur des doctrines que nous considérons fondamentales, et nous sommes prêts à défendre nos doctrines, coûte que coûte. Dans ce sens, il n'y a aucune connotation fanatique ou péjorative à ce terme. Car nous devons défendre l'Évangile de grâce qui nous a été transmis.

Ça me fait donc sourire quand j'entends des chrétiens affirmer avec sarcasme que d'autres chrétiens sont des fondamentalistes. Ces premiers ne sont pas moins fondamentalistes que ces derniers. Qu'il suffise de remettre en question leurs convictions profondes, et vous verrez à quel point ils tiennent eux aussi aux fondements de leur foi.

Je suis un fondamentaliste et je l'assume très bien. Êtes-vous prêts à faire de même?

Tiens, pour ceux et celles que ça intéressent, voici le lien d'un site où vous trouverez une version abrégée du classique chrétien The Fundamentals: A Testimony to the Truth.


dimanche 6 juillet 2008

La connaissance de Dieu, partie 3

Voici la suite et la finale de la brève série sur la connaissance de Dieu. Vous pouvez lire la partie 1 en cliquant ici et la partie 2 en cliquant ici.

***

Comme nous l’avons vu dans le dernier billet, Dieu est incompréhensible (ce qui ne veut pas dire qu’il ne peut pas être connu par les siens) et aucun homme ne peut prétendre le connaître tel qu’il est en réalité. Dieu est au-dessus des hommes, il les transcende. Cette transcendance signifie que Dieu est le créateur et que nous sommes ses créatures. Cette distinction créateur/créature est fondamentale pour le croyant: elle lui rappelle que ce n’est pas lui qui est la source et le soutien de toutes choses mais Dieu. C’est Dieu qui est le Tout-Puissant et, s’il le désire, il peut nous anéantir tous en un seul instant.

En réalité, nul homme ne décide de son sort et nul ne sait ce que Dieu a en réserve pour lui. Cette pensée est angoissante pour le non-croyant. Comment peut-il en effet être vraiment paisible et heureux alors qu’il n’a aucune idée de son destin et de ce qui adviendra de lui lorsqu’il aura trépassé ?

Ne pas connaître Dieu, c’est aussi ne pas connaître le sens de la vie et le pourquoi de la mort. Les hommes ne se plaisent pas face à un tel sentiment vertigineux de vide. Alors, comme pour « boucher le trou », pour se donner l’impression qu’il y a quelque chose ou quelqu’un qui connaît toutes choses et domine sur tout, les hommes se sont donné des dieux. Mais, en vérité, ces « dieux » ne sont pas au-dessus des hommes, ils ne sont pas de véritables dieux : ils ne sont que le vulgaire produit de l’imagination humaine.

À dire vrai, l’idolâtrie (les multiples cultes rendus à des dieux) n’est que le chemin le plus détourné que les hommes empruntent pour se vouer un culte à eux-mêmes : ils adorent ce qu’ils ont imaginé, ce que leurs mains ont façonné. N’est-ce pas là d’ailleurs la racine du premier péché, cette connaissance du bien et du mal qui aurait permis aux hommes d’être « comme des dieux » (Gn 3.5) ?

Dieu est infiniment grand et majestueux et c’est lui qui est au contrôle de tout. Nul ne peut s’opposer à lui ni le détrôner. Nul ne peut l’injurier sans être puni. Nul ne peut aimer Dieu si ce dernier ne se révèle pas aux hommes et ne leur montre pas le véritable chemin de l’adoration. Le chrétien reconnaît la suprématie de Dieu et il s’en réjouit. Au lieu de nous écraser, une vision d’un Dieu transcendant devrait nous sécuriser. En effet, comme Paul le dit en Romains 8.31 : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » Car ce Dieu qui nous transcende est aussi celui qui vient vers nous.

vendredi 4 juillet 2008

La connaissance de Dieu, partie 2

Voici la suite du billet précédent intitulé La connaissance de Dieu.

***

O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies incompréhensibles ! En effet, qui a connu la pensée du Seigneur, qui a été son conseiller ? (Rm 11.33-34)
Un hérésiarque nommé Eunome a dit ceci :
Dieu ne sait de son être rien de plus que nous, son être n’est pas plus clair pour lui que pour nous. Tout ce que nous savons de lui, il le sait également, et tout ce qu’il sait de lui-même, nous le trouvons facilement en nous sans différence aucune.
Inutile de dire que cette affirmation est blasphématoire et anti-biblique. Pas étonnant aussi que les blasphèmes de cet hérésiarque ont été vigoureusement réfutés par quelques-uns des Pères de l’Église, dont Basile de Césarée, son frère Grégoire de Nysse et Jean Chrysostome.

Pourtant, une telle affirmation est porteuse de leçons. Bien entendu, ce n’est pas de son contenu doctrinal que nous pouvons tirer quelques leçons, mais des conséquences inévitables qu’entraînera toujours un rejet de la Parole de Dieu. Dans le cas d'Eunome, son rejet de la Parole l’a conduit à formuler cette doctrine impie qui réduit Dieu à la mesure des hommes. C'est pourquoi les hommes, tant et aussi longtemps qu'ils refusent de se soumettre à l’Écriture Sainte pour s’enquérir de la véritable connaissance de Dieu, s’égareront toujours plus en de vaines spéculations à la fois absurdes et blasphématoires à propos de Dieu.

Comme le dit Saint Paul dans l’épître aux Romains (le verset en tête du billet), « nul n’a connu la pensée du Seigneur ». Permettez-moi de vous dire que Paul s’adresse ici à des croyants de l’Église primitive et que ceux-ci se soumettaient tant à l’Ancien Testament qu’à la prédication des apôtres. Ils avaient donc une certaine connaissance du Dieu véritable. Or ces croyants n'osaient même pas dire qu'ils étaient à même de sonder les profondeurs de Dieu. Il va de soi que les incroyants ne peuvent pas faire mieux dans ce domaine! Dieu est au-dessus des hommes et ses pensées ne sont pas les leurs; il transcende les hommes. Mais il a daigné se faire connaître à nous, membres de son peuple élu ; il s’est révélé à nous dans la personne du Seigneur Jésus-Christ.

Que Dieu soit béni éternellement!

mercredi 2 juillet 2008

La connaissance de Dieu

La connaissance de Dieu, le connaître Lui : on nous dit souvent que cet aspect est essentiel pour notre marche chrétienne, voire fondamental. Mais qu’entendons-nous exactement par connaître Dieu ? En quoi consiste cette connaissance ? Est-elle strictement intellectuelle ou bien n’est-elle qu’une simple relation émotionnelle avec Dieu, quasi mystique et irrationnelle?

Il est évident que ces deux conceptions, une connaissance intellectuelle et une relation émotionnelle, sont extrêmes et nous n’avons pas à choisir entre l’une ou l’autre. En fait, la vraie connaissance de Dieu implique autant notre intelligence que nos émotions. En effet, n’y a-t-il pas une joie immense (émotion) de penser à Dieu (intelligence) et de le connaître tel qu’il se révèle à nous par sa Parole ? N’avons-nous pas tous fait l’expérience enivrante d’une allégresse indescriptible lorsque nous avons compris que Dieu nous a fait grâce et qu’il est devenu notre Sauveur en Jésus-Christ ? N’avons-nous pas tous été transportés de joie lorsque Dieu, le créateur de toutes choses, a fait de nous de nouvelles créatures? Ainsi, l’authentique connaissance de Dieu fait appel autant à notre intelligence qu’à nos émotions.

Mais pourquoi cette connaissance sollicite aussi bien nos émotions que notre intelligence ? Nous répondons à cette question par un seul mot : la ferveur. En effet, la saine doctrine de Dieu, lorsqu’elle est passionnément méditée dans notre homme intérieur, débouche inévitablement sur l’obéissance. Le chrétien devient alors un fervent ! Une passion l’anime, il bouillonne d’une joie et d’un enthousiasme débordant et il s’exclame alors, comme l’apôtre : “ Pour nous, nous aimons, parce que lui nous a aimés le premier. ” (1 Jean 4.19) Par contre, si la doctrine est aride et ne descend pas plus profondément que nos neurones de la superficialité, elle demeure stérile et ne produit aucune ferveur. À l’inverse, la ferveur sans connaissance n’est que gaspillage d’énergie et de temps. C’est une ferveur “ dans le vide ”, car elle n’a pas d’objet précis ni de but défini (à savoir une idée juste de Dieu et de sa volonté). Donc, la vraie connaissance de Dieu, celle que la Parole nous enseigne et que l’Esprit Saint nous communique, illumine l’entendement du croyant et réjouit son cœur ; elle le pousse à obéir avec ferveur et intelligence à Sa volonté.

vendredi 27 juin 2008

La Passion du Christ

Vous vous souvenez sans doute du film La Passion du Christ, de Mel Gibson? Les images suivantes sont tirées des scènes les plus sanglantes et morbides du film (et, croyez-moi, celles-ci ne sont pas les plus morbides ni les plus violentes):


Lorsque l'on compare ces images de l'épisode de la Passion aux faits relatés dans les quatre évangiles, on s'étonne de constater à quel point les évangélistes ont été sobres et très peu descriptifs dans leur manière de rapporter la passion de Jésus (le mot passion, en passant, veut dire "souffrance" en latin). On voit très bien que pour les évangélistes, contrairement à Mel Gibson, la violence ainsi que les détails sanglants de la Passion ne figuraient pas à l'avant-plan de leur théologie. Ils ne voulaient pas que la foi des fidèles repose sur une émotion de frayeur engendrée par une description détaillée des sévices que Jésus a endurés.

J'en viens parfois à me demander si le film de Mel Gibson n'est pas dans le fond une forme de "voyeurisme sadomasochiste" qu'on a spiritualisé parce qu'après tout il s'agit de Jésus. Nous sommes parfois comme ça, nous, les chrétiens: un p'tit peu de jésus par-ci, un p'tit peu de jésus par-là et le tour est joué, on se dit qu'on a affaire à quelque chose de vraiment chrétien. C'est triste, mais, à bien y penser, c'est tout de même plus facile pour la conscience de "christianiser" le monde que de marcher délibérément dans le monde. Au moins, de cette façon, on a l'impression d'accomplir le bien, même si, dans le fond, on se lance tête première dans les voies destructrices des œuvres des ténèbres. J'ai d'abord critiqué plus positivement le film de Gibson (voir ici). Mais, après quelques années de réflexion, je me suis fait une opinion beaucoup plus négative de ce film.

jeudi 19 juin 2008

Dieu sanctifie... même nos bonnes oeuvres

Quelque part dans l'Institution de la religion chrétienne du réformateur Jean Calvin, je me souviens avoir lu que Dieu, en raison de la perversité profonde de notre coeur, doit même sanctifier les bonnes oeuvres que nous accomplissons dans l'exercice de notre foi. Cela est tellement vrai; je le constate dans mon propre ministère. Lorsque je sais faire le bien pour la gloire de Dieu, je m'aperçois qu'il réside dans le fond de mon coeur des pensées et des motifs qui ne sont pas vraiment dignes de l'Esprit Saint qui habite en moi. Par exemple, à combien de reprises m'est-il arrivé de prêcher tout en espérant si bien faire dans le but que moi, et moi seul, soit reconnu et non un autre? Mais Dieu sanctifie mes bonnes oeuvres, de sorte que, lorsque de bons résultats il y a, ceux-ci le sont uniquement en raison de la grâce de Dieu. Je trouve un certain soulagement dans cette pensée. Car, quand bien même je m'efforce de servir Christ avec un coeur pur (et il n'est jamais entièrement pur), je sais que les bons résultats seront toujours du ressort de Dieu. Je bénis Dieu pour cela.

mardi 17 juin 2008

As-tu ton kit?

Je suis ces jours-ci dans la préparation d'une série de messages sur le combat spirituel. Alors que je cherchais certaines choses à ce sujet sur le Net, j'ai découvert un "kit de purification" permettant de protéger sa maison des esprits démoniaques. Ce kit contient des piquets ainsi que de l'huile d'olive. Il est le produit du mouvement charismatique dit de la Troisième vague (Third Wave). J'ai même une image de ce kit ainsi que les photos qui illustrent son processus d'installation:

Je suis estomaqué chaque fois que je constate le ridicule de certains mouvements soi-disant chrétiens. Soyez assurés, mes chers frères et sœurs, que je ne vais pas vous conseiller d'acheter ce matériel. Je préfère que vous utilisiez votre argent pour aller manger une crème glacée en famille ou avec vos amis. "Si le ridicule ne tue pas", comme le dit cet adage populaire, il tue cependant la crédibilité de la foi chrétienne.

mercredi 19 mars 2008

La grâce de Dieu

« Vivre sous l’impulsion de la grâce de Dieu »: je pensais savoir, en tant que croyant, que ma vie s’accordait à cette affirmation, que je vivais entièrement de la seule et unique grâce de Dieu, loin de l’emprise du légalisme. Mais je me trompais, car le légalisme se loge toujours dans mon coeur et s’y agite, subtilement et sans bruit, il est vrai, pour ne pas éveiller les soupçons de sa présence, pourtant il y est encore puissamment à l’oeuvre. Je ne suis pas aussi « impulsé » de la grâce que je croyais.

Légaliste je suis, en effet, chaque fois que je crois devoir accomplir quelque chose qui, en retour, me procurera la certitude du pardon de Dieu à mon égard. Je refuse de vous offrir des exemples tirés de mon expérience, car Dieu, en son temps, saura bien révéler à la conscience de chacun d’entre vous ces lieux secrets où se blottit un légalisme crasse, si légalisme il y a dans vos coeurs, bien entendu.

vendredi 25 janvier 2008

Théologie et puissance de Dieu 2

Pour faire suite et répondre en partie à mon billet précédent, Théologie et puissance de Dieu, voici une citation fort à propos de Charles Henry Mackintosh, qui illustre bien le type de chrétiens anti-théologiens auxquels j'ai fait allusion dans ce dit billet. Voici ce qu'il a écrit dans son ouvrage Notes sur le livre du Deutéronome:

Nous serons entièrement délivrés des influences desséchantes des systèmes théologiques quels qu’ils soient! Nous pourrons dire aux promoteurs de toutes les écoles de théologie sous le soleil, que quels que soient les éléments de vérité qu’ils puissent trouver dans leurs systèmes, nous les possédons avec une perfection divine dans la parole de Dieu; ni tordus, ni tourmentés, afin de les faire entrer dans un système, mais étant tous à leur vraie place dans le vaste cercle de la révélation divine, dont le centre éternel est la personne bénie de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ.
Il est intéressant de constater que cet auteur, qui accuse les écoles théologiques de tordre et tourmenter la parole de Dieu, offre dans son ouvrage sur le Deutéronome tout sauf une exposition claire et satisfaisante de ce livre biblique. En effet, pour Mackintosh, le texte scripturaire sert de prétexte pour aborder des thèmes doctrinaux certes bibliques, mais qui n'ont toutefois aucun lien avec le livre biblique étudié. Il en résulte une « exposition massacrée » du texte, où il devient tout à fait impossible de comprendre l'idée directrice du récit biblique ainsi que le sens des versets, tant en eux-mêmes que dans l'ensemble de leur contexte immédiat et du livre biblique lui-même. Il est d’ailleurs malheureux de constater que Mackintosh applique cette même approche interprétative dans tous ses ouvrages sur le Pentateuque. Ce qui prouve que le fait d'affirmer fièrement ne s'accrocher à aucun système théologique, quel qu'il soit, ne garantit nullement une meilleure interprétation du texte sacré.

Il m'apparaît évident qu'une confusion règne dans l'esprit de ceux qui rejettent la théologie: ils ne font pas la distinction entre rationalisme et raison. Le rationalisme, selon deux définitions du dictionnaire Le Petit Robert, est

1) Une croyance et confiance dans la raison, dans la connaissance naturelle (opposé à mysticisme, révélation religieuse).

2) Une doctrine selon laquelle on ne doit admettre en matière religieuse que ce qui est conforme à la raison naturelle et saisissable par elle (opposé à fidéisme).

Qu'il se trouve des individus pour s'opposer et dénoncer le rationalisme, vous m'en verriez heureux, car le rationalisme est contraire au message de la Bible. La Bible, en effet, laisse clairement entendre que la sagesse des hommes ne peut aucunement les conduire à Dieu :
Aussi est–il écrit : Je détruirai la sagesse des sages, Et j’anéantirai l’intelligence des intelligents. Où est le sage ? où est le scribe ? où est le disputeur de ce siècle ?Dieu n’a–t–il pas convaincu de folie la sagesse du monde ? Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. (1 Corinthiens 1:19-21)
Par contre la raison, dans sa signification fondamentale, désigne les facultés intellectuelles de l'homme. La pensée discursive et la logique appartiennent en propre aux facultés intellectuelles humaines, bien que certaines personnes possèdent ces facultés dans une plus grande mesure. La raison, ainsi considérée et contrairement au rationalisme, ne s'oppose pas à la pensée biblique; elle ne fait que se placer au service de la foi chrétienne, pour systématiser le message évangélique et nous faire ainsi découvrir l’harmonie du tout et de chacune de ses parties. Quiconque a déjà cultivé un potager comprend ce que je veux dire : pour aider le potager à fructifier et pour que le jardinier s’y retrouve plus aisément, il convient de planter les légumes en les ordonnant selon un plan. C'est un peu la même chose que la théologie désire faire.

Dans un prochain billet, je vais poursuivre cette réflexion en démontrant que la Bible enseigne une utilisation saine de la raison et que la raison renouvelée ne s'oppose pas à la puissance de Dieu.

mardi 22 janvier 2008

Théologie et puissance de Dieu

J'ai souvent entendu certains chrétiens dire que les théologiens, en raison de leur intérêt pour la réflexion, nient la puissance de Dieu. Comme si le fait de réfléchir faisait du même coup en sorte que diminue la foi du théologien en la puissance de Dieu. Dans l'esprit de ces chrétiens, il paraît en effet impossible que la réflexion théologique ainsi que la systématisation de cette réflexion puisse aller de pair avec la foi chrétienne en la toute puissance du Seigneur, car, disent-ils, la réflexion « tue » la foi. Ils proposent donc à la place une pratique de la foi qui se garde de placer les doctrines chrétiennes en système théologique et se persuadent de la sorte avoir mis leur foi en sécurité contre cette « théologie-systématique-dévoreuse-de-foi-chrétienne ».

Je ne partage pas l'opinion de ces gens. C'est pourquoi je prendrai le temps de la réfuter dans un billet ultérieur.

jeudi 6 décembre 2007

Comparaison entre Osteen et McArthur

Je porte à votre attention ce post de Eric Svendson, concernant l'attitude diamétralement opposée de ces deux figures fortes de l'évangélisme américain:

Tuesday, November 27, 2007

Ashamed of the Gospel


"I am not ashamed of the gospel, because it is the power of God for the salvation of everyone who believes: first for the Jew, then for the Gentile. For in the gospel a righteousness from God is revealed, a righteousness that is by faith from first to last, just as it is written: "The righteous will live by faith." (Rom 1:16-17)


I saw this interview on Larry King Live when it first aired. Have you ever seen a more pathetic example of someone who names the name of Christ and is clearly ashamed of His words?

And the dance continues . . . and gets even worse:



Now compare that stumbling, bumbling unfaithful presentation of the gospel to that of the boldness and clarity of a faithful minister of the gospel. Same venue; same interviewer:



Then ask yourself to which one of these men the words of our Lord applies:

"If anyone is ashamed of me and my words in this adulterous and sinful generation, the Son of Man will be ashamed of him when he comes in his Father's glory with the holy angels." (Mark 8:38).

ES

vendredi 16 novembre 2007

Enseignement uniquement moral de la Bible

Mon dernier billet concernait ceux qui donnent un enseignement exclusivement scientifique de la Bible. Voici maintenant un autre texte touchant ceux qui donnent un enseignement uniquement moral de la Bible.

Un enseignement uniquement moral de la Bible

Bien sûr, la Bible enseigne nombre de principes moraux; il n’est pas dans notre intention de nier ce fait. En réalité, celui qui lit les Écritures découvrira même une « éthique[1]» dans la Bible. Dans le Sermon sur la montagne, par exemple, Jésus expose à ses disciples l’éthique qui devra dorénavant régir toute leur conduite. Cette éthique enseignée par Jésus, si on prend le nom que lui donnent habituellement les spécialistes bibliques, est « l’éthique du Royaume »[2]. Il est question dans cette éthique des lois spirituelles et morales devant gouverner tous ceux qui vivent désormais sous le règne de Dieu. Cependant, il faut s’empresser d’ajouter que, dans le Nouveau Testament, l’éthique n’est jamais considérée comme une fin en soi. En fait, l’éthique y est secondaire : sa pleine portée et toute son actualité deviennent effectives seulement après la réception de l’Évangile par l’individu. En effet, c’est aux fidèles que l’Écriture ordonne d’obéir à l’éthique du Royaume, non aux incroyants. C’est donc la foi en la grâce de Dieu qui est avant tout indispensable. Par contre, sans la foi, l’obéissance à l’éthique chrétienne ne représente qu’une tentative purement humaine, donc complètement détachée de la connaissance et de la puissance de l’Évangile, de reproduire une conduite morale vertueuse. En d’autres termes, enseigner la morale biblique sans placer celle-ci sous la bannière de la grâce de Dieu ne peut que conduire à la pratique d’un moralisme légaliste.

Du côté de la théologie libérale, le libéralisme moraliste représente un très bon exemple de cette vision purement éthique de l’enseignement biblique. Comme l’expose judicieusement Henri Blocher, la théologie libérale « ramène à l’éthique l’essentiel du christianisme[3]». Aussi, selon cette même théologie, « le Jésus historique, un simple homme à coup sûr, vaut comme Modèle morale[4]». Mais c’est là que s’arrêtent le rôle et la mission de Jésus; jamais la théologie libérale n’a accepté de représenter Jésus comme sacrifice d’expiation pour nos péchés. La prédication chrétienne n’est donc plus, dans ce contexte, la prédication de Jésus notre Sauveur, mort et crucifié pour nos péchés[5]. Tout ce que Jésus a accompli pour nous se résume en fait à ceci : il nous a montré, par son exemple parfait, comment vivre de façon vertueuse devant Dieu et devant les hommes. Naturellement, en tant que chrétiens évangéliques, nous ne pouvons adhérer à la conception des théologiens libéraux concernant l’éthique biblique. Bien entendu, nous croyons que Jésus est le Modèle par excellence. Cependant, selon l’Écriture, Jésus est bien plus qu’un simple modèle : il est aussi, et surtout, le Fils de Dieu fait homme afin de sauver, par son sacrifice à la croix, ceux et celles qui placent leur foi en lui.

Le Nouveau Testament lui-même fait mention de quelques exemples de ce type d’enseignement uniquement moral de l’Écriture. À ce titre, on peut citer les pharisiens. Selon Le Nouveau dictionnaire biblique, leur système de doctrines « ramenait la religion à l’observation de la loi et enseignait que Dieu n’accorde sa grâce qu’à ceux qui se conforment à ses ordonnances. La piété devint ainsi formaliste, la disposition du coeur ayant moins d’importance que l’acte extérieur[6]». C’est d’ailleurs ce qui explique pourquoi Jésus leur a reproché plus d’une fois leur justice hypocrite :

Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites! Parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis qui paraissent beaux au dehors, et qui au dedans sont pleins d’ossements de morts et de toute espèce d’impureté. Vous de même, au dehors, vous paraissez justes aux hommes mais au dedans vous êtes remplis d’hypocrisie et d’iniquité. (Mt 23.27-28).

Il est d’ailleurs particulièrement intéressant de remarquer la manière dont Jésus envisage les conséquences dévastatrices de l’enseignement uniquement moral que répandaient les pharisiens parmi les prosélytes, ces personnes d’origine païenne qui s’étaient converties au judaïsme :

« Malheureux êtes-vous, scribes et Pharisiens hypocrites, vous qui parcourez mers et continents pour gagner un seul prosélyte, et, quand il l’est devenu, vous le rendez digne de la géhenne, deux fois plus que vous! » (Mt 23.15)

Amar Djaballah résume avec beaucoup de justesse ce que dit le Nouveau Testament au sujet des pharisiens et de leur légalisme :

« Le pharisien, comme tout religieux, ne comprend pas « que “nous étions tous errants comme des brebis, ... et que l’Éternel a fait retombé sur lui la faute de nous tous (Es 53.6)"[7]».

On peut également mentionner les judaïsants, contre lesquels l’apôtre Paul a dû sans cesse mettre en garde les Églises locales, notamment les Églises de la Galatie (Ga 2.4-5), de Philippes (Ph 3.2-3), de Colosses (Col 2.8, 16-23) et de Corinthe (1 Co 1.12; 3.21-23; 2 Co 11.4-5). Le problème des judaïsants dans les Églises de la Galatie revêtait la forme suivante :

Les judaïsants voulaient forcer les anciens païens de la Galatie à adopter les rites et le mode de vie juifs, en particulier la circoncision. Pour eux, il y avait deux catégories de chrétiens [la supérieure et l’inférieure] : ceux qui étaient circoncis (Ga 6.12) et qui observaient les fêtes et les pratiques juives (Ga 4.10) faisaient partie de la catégorie supérieure[8].

Selon l’apôtre Paul, ce légalisme pratiqué et enseigné par les judaïsants constitue « un autre évangile » (Ga 1.6-7). Or le véritable Évangile, celui que Paul enseignait aux païens, annonce que les hommes sont « justifiés par la foi en Christ, et non par les œuvres de la loi, parce que nul ne sera justifié par les œuvres de la loi » (Ga 2.16). Ainsi, les judaïsants, tout comme les pharisiens, refusaient de recevoir la grâce de Dieu, qui seule pouvait pourtant les délivrer de la malédiction de la loi et les introduire dans une véritable communion avec Dieu. Ils préféraient leur « évangile légaliste » à l’Évangile de Jésus-Christ[9]. Pour cette raison, l’apôtre Paul exhortera fermement les Galates, disant : « Si quelqu’un vous annonce un évangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème! » (Ga 1.9)

Comme le révèlent les exemples ci-dessus, un enseignement uniquement moral de la Bible insistera énergiquement sur l’accomplissement de la loi ou des normes morales de la Bible. Dans nos Églises, ce type d’enseignement porte souvent le nom de légalisme ou de moralisme. D’ordinaire, les prédications et les enseignements de ce type mettent fortement l’accent sur la condamnation et le jugement de Dieu ainsi que sur la nécessité d’observer rigoureusement les commandements divins afin de bénéficier de la faveur divine. Il ne s’agit donc plus du message de la grâce imméritée de Dieu, mais uniquement d’un message de condamnation et de jugement. Selon ce message, seule une obéissance stricte à la loi et aux normes de Dieu peut assurer le salut des hommes. Or un tel enseignement n’est ni plus ni moins que du légalisme. Le danger de se placer sous « l’anathème » de Paul pour avoir prêché « un autre évangile » est donc toujours bien réel. C’est pourquoi les enseignants ont intérêt à s’examiner sans cesse afin de s’assurer de prêcher en tout temps « la parole de vérité » (Co 1.5).

Bien sûr, la pratique de la morale chrétienne est essentielle, puisque Jésus et les apôtres ont écrit plusieurs choses importantes à ce sujet. La morale chrétienne, cependant, doit toujours être enseignée dans le rapport étroit qui la lie au salut accompli en Jésus-Christ. C’est en effet ce salut qui constitue le besoin fondamental de l’homme, et non premièrement la nécessité d’acquérir une conduite vertueuse en accomplissant de bonnes actions morales. Comme nous l’avons déjà mentionné, l’éthique est secondaire et son actualité devient effective seulement après la réception de l’Évangile par l’individu. Mais dès que cet Évangile est reçu par la foi, la vie du croyant commence à se caractériser par une conduite morale toujours plus vertueuse, conduite morale qui trouve son inspiration et sa raison d’être dans la seule et unique grâce de Dieu révélée en Jésus-Christ. Si le croyant pratique la justice de Dieu, ce n’est pas par contrainte ni par désir d’être trouver en Lui avec une justice qui serait la sienne et « qui viendrait de la loi » (Ph 3.9), mais il la pratique uniquement par reconnaissance envers celui qui « a donné sa vie en rançon pour beaucoup » (1 Tm 2.6). Comme l’expose admirablement l’apôtre Paul, c’est « la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes (...), qui nous enseigne à renoncer à l’impiété, aux désirs de ce monde, et à vivre dans le siècle présent d’une manière sensée, juste et pieuse » (Tt 2.11-12)

Il ne faudrait cependant pas tomber dans le même piège que les Galates, qui, « après avoir commencé par l’Esprit », voulaient « maintenant finir par la chair » (Ga 3.3). Oui, nous avons reçu le salut de Dieu, et de ce fait la vie éternelle. Mais il peut arriver que, nous aussi, nous « commencions par l’Esprit » pour ensuite chercher à « terminer par la chair », c’est-à-dire vivre notre vie en tentant d’accomplir la volonté de Dieu sans nous placer sous l’impulsion de la grâce. En effet, toutes les fois où nous essayons d’obéir aux commandements de Dieu sans nous souvenir que, si « nous aimons », c’est « parce que lui nous a aimés le premier » (1 Jn 4.19), nous sommes coupables de pratiquer un légalisme religieux. C’est par l’amour et la grâce de Dieu révélés en Jésus-Christ que nous avons été sauvés; et c’est également par le même amour et la même grâce qu’il nous est possible de marcher dans la volonté de Dieu et d’obéir à ses commandements.

Quiconque néglige d’enseigner aux fidèles qu’il est impossible à un homme de manifester une obéissance authentique envers Dieu tant et aussi longtemps que ce même homme ne se place pas sous « l’impulsion de la grâce », tombe forcément dans un enseignement uniquement moral de la Bible. Le danger pour les enseignants de glisser vers ce type d’enseignement est bien réel, surtout quand les brebis du Seigneur paraissent nonchalantes et peu enclines à marcher selon la volonté de Dieu et qu’il semble falloir les secouer sévèrement pour les pousser à l’action. C’est pourquoi les enseignants doivent constamment se souvenir que leur rôle est d’abord et avant tout de prêcher « Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié » (1 Co 2.2). C’est en effet cet Évangile de la croix qui « est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Rm 1.16). Ceux qui enseignent doivent donc le faire « par la parole de vérité, par la puissance de Dieu, par les armes offensives et défensives de la justice » (2 Co 6.7). Comme le mentionne également l’apôtre Paul, « les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes devant Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élèvent contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance au Christ » (2 Co 10.4-5).

Notes

  1. Le Petit Robert décrit l’éthique comme « la science de la morale; art de diriger la conduite ». Voir Le Petit Robert, sous la rubrique « Éthique ».
  2. Ladd, dans son ouvrage classique The Presence of the Future, offre une étude excellente concernant le Royaume de Dieu et l’éthique qui s’y rattache. Il dit ceci à propos de l’éthique enseignée par Jésus : « L’éthique de Jésus, donc, est l’éthique du Royaume, l’éthique du règne de Dieu. Il est impossible de séparée celle-ci du contexte total du message et de la mission de Jésus. Elle est pertinente seulement pour ceux qui ont expérimenté le règne de Dieu. »; Georges Eldon LADD, The Presence of the Future, Grand Rapids, Eerdmans, 1996, p. 290.
  3. Henri BLOCHER, Fac étude : christologie, premier fascicule, Vaux-sur-Seine, 1986, p.127.
  4. Ibid.
  5. « Ce que les libéraux nous offrent, donc, est un Christ qui a révélé ce que l’homme devrait être, mais pas un Sauveur qui délivre l’homme du péché afin que ce dernier puisse devenir ce qu’il n’est pas »; Richard J. COLEMAN, Issues of Theological Conflict : Evangelicals and Liberals, Grand Rapids, Eerdmans, 1980, p. 82.
  6. Le Nouveau dictionnaire biblique, Saint-Légier, Editions Emmaüs, 1992, voir sous la rubrique « Pharisiens ».
  7. Amar DJABALLAH, Les paraboles aujourd’hui, Québec, La Clairière, 1994, p. 107.
  8. Ibid.
  9. « Derrière ces judaïsants, nous discernons l’éternel problème du légalisme, de ceux qui pensent que le salut par grâce n’est pas suffisant et qu’il faudrait ajouter quelque chose à la foi pour gagner la faveur de Dieu et obtenir toute sa bénédiction. Dans ce sens, les judaïsants ont eu de nombreux descendants tout au long de l’histoire de l’Église. »; Le Nouveau dictionnaire biblique, Saint-Légier, Editions Emmaüs, 1992, voir sous la rubrique « Judaïsants ».