lundi 29 janvier 2007

Prédication du dimanche le 28 janvier, à l'Église Baptiste de la Haute Gatineau (Maniwaki)

Le droit de devenir enfants de Dieu (Jean 1.11-13)


Introduction

Les titres

Tous les hommes portent des titres. Par exemple, nous sommes tous citoyens du Canada, sinon on est immigrant, au sens de la loi. Mais on peut aussi porter le titre de son métier, comme professeur, ingénieur, avocat, docteur, etc. Certains titres donnent des privilèges. Par exemple, le Premier Ministre du Canada a bien plus de privilèges que moi.

Dans l’Ancien Testament les hommes ont aussi des titres. Certains hommes sont des rois, d’autres des prophètes, quelques-uns des bergers, des esclaves, et bien d’autres encore. Dans le Nouveau Testament aussi plusieurs titres apparaissent. On nomme par exemple « apôtres » les douze disciples de Jésus. On voit aussi les titres de chrétiens, docteurs, prophètes, pasteurs, évangélistes et j’en passe. Mais il est un titre particulièrement fondamental pour nous, chrétiens. Ce titre se trouve en Jean 1.11-13 :

Il vint chez soi ; et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom ; lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. (Jean 1.11-13)

« Enfants de Dieu ». Quel titre merveilleux ! Ceux qui croient en la Parole ont reçu le droit de devenir enfants de Dieu et de porter ce titre. N’est-ce pas merveilleux ?

Pourtant, je me souviens d’avoir souvent été effrayé par ce passage au cours de mon enfance spirituelle, lorsque je n’étais encore qu’un jeune chrétien. Surtout par la dernière partie du verset 13 : « lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. »

J’étais effrayé à l’idée que ma foi ne vienne pas de Dieu mais ne soit qu’une tentative de ma chair ou de ma volonté d’homme de croire en Dieu. Cette question revenait continuellement dans mon esprit : « Qu’est-ce qui te prouve que ta foi n’est pas le fruit de ta volonté humaine? »

Avec le temps, je me suis bien rendu compte que ma compréhension de ce texte était mauvaise. Car, loin d’effrayer le croyant, ce texte est au contraire censé le fortifier et le remplir d’assurance. Pourtant, je me suis aussi aperçu que plusieurs chrétiens lisent ce texte et sont remplis de craintes parce que, comme moi, ils ne comprennent pas correctement ce passage biblique. Quelle est donc la bonne compréhension de ce texte?

Terminologie

Le « droit » :

Ce droit est une autorité que quelqu’un a en sa possession. Deux images viennent aisément à l’esprit :

1) celle du roi qui peut faire ce qu'il lui plaît parce qu’il en a le droit,

2) et celle des esclaves du sud des Etats-Unis, qui, une fois leur émancipation accordée par Abraham Lincoln, avaient le droit de se proclamer libre et quitter la demeure de leur maître. Certains esclaves n’ont pas quitté leurs maîtres, pourtant ils en avaient le droit.

L’exemple de l’élection et l’endurcissement d’Israël

Dieu a autrefois choisi Israël pour qu’il soit son peuple. Les Israélites avaient reçu ce privilège et cette autorité d’être constitué comme peuple de Dieu. Le peuple de l’Alliance.

Dieu a fait plusieurs promesses à Israël. Il a aussi accomplis des choses grandioses pour Israël et par Israël. Mais Israël a finalement endurci son cœur et a rejeté le Messie que Dieu lui avait envoyé. Il a renoncé à son privilège d’être le peuple de l’Alliance.

Pour Israël, le privilège d'être le peuple élu de Dieu pouvait se transmettre par la naissance physique. Mais depuis qu’Israël a rejeté le Messie, la naissance naturelle parmi les Israélites n’a plus aucune importance. Naître dans une famille juive ne donne plus automatiquement ce privilège d’être membre du peuple de l’Alliance.

En effet, depuis la venue de Jésus-Christ, sa mort et sa résurrection, c’est la foi en Christ qui est décisive. Les liens familiaux, de sang, ne servent à rien. C’est d’ailleurs ce que Jean a en tête lorsqu’il dit : « lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu ».

« non pas de sang » : c’est-à-dire non pas d’une descendance physique, juive ou autre.

« ni de la volonté de la chair » : c’est-à-dire non pas d’un désir sexuel en vue de la procréation.

« ni de la volonté de l’homme » : c’est-à-dire non pas de la décision d’un époux d’engendrer une postérité.

Ceux qui sont nés de Dieu sont nés d’une naissance spirituelle, que Dieu seul peut accomplir. Seul l’Esprit de Dieu a le pouvoir de faire naître des enfants de Dieu. Vous pourriez essayer toute votre vie de mettre au monde une descendance d’enfants de Dieu, vous n’y parviendrai jamais.

Mais si c’est Dieu qui fait naître de nouveau, comment expliquer ce « droit de devenir enfants de Dieu » ? Est-ce une œuvre de Dieu ou une œuvre humaine ?

Eh bien, l’œuvre de Dieu consiste en ceci : que nous croyons en celui qu’il a envoyé, c’est-à-dire son Fils unique. Jean 6.27-29 dit en effet :

Travaillez, non pour la nourriture périssable, mais pour celle qui dure pour la vie éternelle. Cette nourriture, c'est le Fils de l'homme qui vous la donnera, car Dieu le Père lui en a accordé le pouvoir en le marquant de son sceau. Et que devons-nous faire pour accomplir les œuvres que Dieu attend de nous? lui demandèrent-ils encore. L'œuvre de Dieu, leur répondit Jésus, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé.

Si vraiment nous avons reçu ce droit de devenir enfants de Dieu, pourquoi trouve-t-on encore des chrétiens qui vivent dans la crainte ? Pourquoi éprouvons-nous parfois de la difficulté à affirmer que nous sommes devenus enfants de Dieu par la foi en Jésus-Christ ?

Je crois qu’on peut identifier deux raisons qui empêchent les croyants d’affirmer leur statut d’enfants de Dieu :

a) Le légalisme : le légalisme nous garde sous l’esclavage du péché ; nous sommes légalistes lorsque nous nous concentrons uniquement sur le péché et les moyens de le combattre. Je ne dis pas que résister au péché avec nos forces humaines est une mauvaise chose. Car Jésus lui-même a dit : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même. » (Luc 10.27) Or le légalisme existe lorsqu’une personne pense qu’elle gagnera son salut parce qu’elle a obéi aux commandements de Dieu.

b) Une fausse conception de l’Homme : Le christianisme enseigne qu’il existe deux mondes, le monde spirituel et le monde physique. Ces deux mondes sont la création de Dieu. Nous sommes d’accord avec cet enseignement. Mais où ça devient problématique, c’est lorsque certains chrétiens pensent que seul le monde spirituel est bon et que le monde physique est totalement mauvais. Pour ces chrétiens, tout ce qui est humain est mauvais par définition. Ces chrétiens ont beaucoup de difficulté à concevoir que la foi qui est un don de Dieu soit en même temps un exercice de notre part.

C’est cette conception erronée de l’Homme, qui conduit à ce qu’on appelle habituellement la fausse humilité chrétienne. Je me souviens d’un frère, à qui j’ai mentionné une fois avoir apprécié son aide. Il m’a alors répondu : « Je n’ai rien fait, c’est Dieu, à lui soit la gloire ! ». Je lui ai alors répondu :

« Sais-tu que tu viens tout juste de rejeter la doctrine de l’incarnation. En effet, si Dieu a choisi d’accomplir son œuvre de salut dans la personne de Jésus-Christ, Dieu fait homme, et qu’il a décidé de poursuivre cette œuvre par le moyen de son Église, on doit alors reconnaître que Dieu « s’incarne » en quelque sorte en elle pour accomplir son plan ; il se sert d’hommes et de femmes, et c’est ainsi que Dieu a décidé de se glorifier. Mais si tu refuses que Dieu puisse t’utiliser, tu rejettes du même coup la manière dont il a choisi de se glorifier, à savoir par et dans les hommes. Donc tu contredis la doctrine de l’incarnation. »

On voit ici la fausse humilité à l’œuvre. Lorsqu’une telle fausse humilité est en nous, il nous est difficile de concevoir que Dieu nous demande d’exercer cette autorité de devenir enfants de Dieu, puisque ça semble glorifier l’homme et non Dieu. Mais c’est pourtant tout le contraire : cela manifeste la grâce abondante de Dieu, qui nous a donné ce droit de lui appartenir ! Si Dieu n’avait pas envoyé son Fils, personne n’aurait pu devenir enfant de Dieu.

Tout ce que nous venons de dire touche directement la psychologie de la foi, le comment ça se passe dans notre tête. Quand je réfléchis dans mon homme intérieur, je me dis : « Je suis un enfant de Dieu, c’est ça la réalité de Dieu, telle qu’il l’a perçoit. Je suis venu à Jésus, j’ai aimé son message et la manière dont il désire que nous vivions dans ce monde, et j’ai cru en lui. Je suis devenu enfant de Dieu. Ma vie est désormais définie par cette réalité nouvelle de Christ. »

Ce que disent les autres écrivains du Nouveau Testament

L’apôtre Paul :

Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions: Abba! Père! L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. (Rm 8.14-17)

L’apôtre Pierre :

C’est pourquoi, ceignez les reins de votre entendement, soyez sobres, et ayez une entière espérance dans la grâce qui vous sera apportée, lorsque Jésus Christ apparaîtra. Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux convoitises que vous aviez autrefois, quand vous étiez dans l’ignorance. (1 Pi 1.13-14)

L’apôtre Jean :

Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu! Et nous le sommes. Si le monde ne nous connaît pas, c’est qu’il ne l’a pas connu. (1 Jean 3.1)

Les responsabilités qui accompagnent ce droit

L’exemple d’Israël

Israël devait être la lumière des nations, par sa sainteté et son amour pour Dieu et pour les hommes. Il a échoué dans l’accomplissent de ce rôle, qui était pourtant un privilège pour lui.

La responsabilité qui accompagne ce droit de devenir enfants de Dieu se résume à ceci : aimer Dieu et aimer notre prochain. Jean dit en effet :

Quiconque croit que Jésus est le Christ, est né de Dieu, et quiconque aime celui qui l’a engendré aime aussi celui qui est né de lui. Nous connaissons que nous aimons les enfants de Dieu, lorsque nous aimons Dieu, et que nous pratiquons ses commandements. Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles, parce que tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde; et la victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi. Qui est celui qui a triomphé du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu? (1 Jean 5.1-5)

Conclusion

Comme le souligne ce dernier texte, celui qui croit en Christ aime et triomphe du monde. Ce langage est un langage de victoire, non d’échec. Dieu nous a accordé le droit et le privilège de devenir enfants de Dieu, de le dire, de se le rappeler et de l’affirmer haut et fort. Ce titre d'enfants de Dieu est le titre qui définit notre vraie nature. On peut porter plusieurs titres dans la vie, celui de patron, d’employé, de pompier, de policier, etc. Mais le premier titre, et celui qui est le plus important pour chacun d'entre nous, est celui d’enfant de Dieu.

Vous savez, la foi chrétienne n’est pas une foi pour les timides, mais une foi qui rend le croyant affirmatif quant à son identité d’enfant de Dieu. Je peux dire librement : « Je peux devenir et vivre comme un enfant de Dieu, sans crainte ni illusion. Dieu m’a gracieusement accordé ce privilège ! »

Le Seigneur Jésus t’a aussi accordé ce privilège de devenir enfant de Dieu, par la foi en lui. Le crois-tu ? Sais-tu que tu as le droit de l’affirmer et de vivre cette réalité comme si c’était la seule vérité ?

vendredi 26 janvier 2007

Blogues amis

J'ai découvert ces derniers jours sur le Web des blogues de membres de mon église locale (Marie, Simplement Bibi!, telQueJeSuis; voir aussi le blogue Soif de Dieu). Je me suis donc engagé à mettre les blogues de ces personnes sur la page principale de mon blogue (du moins, ceux que je connais jusqu'à présent). Comment, en effet, peut-on prétendre à l'unité d'un dialogue interdénominationnel si on n'entretient pas d'abord un dialogue avec les membres de sa propre communauté de foi ou de sa propre famille d'églises? Ma conviction est que le dialogue avec les siens, ceux et celles de sa propre église locale, est le fondement d'un dialogue plus élargi. C'est donc avec grand plaisir et dans l'expectative d'un dialogue authentique avec eux que je place sur mon site des renvois vers leurs blogues (sous la catégorie blogues amis). Il s'agit aussi d'une façon d'honorer convenablement l'oeuvre de mes frères et soeurs en Christ.

mardi 23 janvier 2007

Éden ou Parousie?

Je suis un peu lent ces temps-ci à publier des posts, mais je tiens à mentionner que j'ai commencé la rédaction d'un post pour conclure le sujet Éden ou Parousie?. Vos réponses sont allées dans le sens de mes attentes, et je compte bien vous démontrer que les convictions que ces réponses mettent en lumière sont pour vous de profondes convictions.

dimanche 21 janvier 2007

Présentation d'Andréanne Audette

Pour ceux et celles qui étaient à l'assemblée ce matin, vous avez assisté à la présentation d'Andréanne, notre fille. Vous avez sans doute noté que nous avons, Magna et moi, renouvelé nos engagements maritaux et exprimé un engagement parental. Nous croyons en effet qu'il est impossible d'éduquer nos enfants selon Dieu si nous, les parents, ne vivons pas un mariage authentique, rempli d'amour et de respect mutuels. Je sais que certains voudraient faire un peu comme nous. Donc, si ça peut vous aider, voici les dits engagements :

Pour elle:
Moi, ________________, je m’engage à apprendre à t’aimer, toi, mon mari, et à aimer nos enfants; à être sage, pure et à garder la maison; à être bonne, soumise à toi mon mari; afin que la parole de Dieu ne soit pas calomniée (Tite 2.4-5). Que Dieu me vienne en aide dans cette entreprise.

Pour lui:
Moi, ________________, je m’engage à t’aimer, toi, ma femme, et à ne pas te montrer de mauvaise humeur. Comme père, je m’engage à ne pas irriter nos enfants afin qu’ils ne se découragent pas, mais je veux plutôt les élever en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur (Colossiens 3.19, Éphésiens 6.4) Que Dieu me vienne en aide dans cette entreprise.

dimanche 14 janvier 2007

Éden ou Parousie?

Imaginez que l'on vous accordait la possibilité de voyager une seule fois dans le temps. Deux époques vous seraient proposées: dans le Jardin d'Éden ou au Retour de Christ. Laquelle de ces deux époques choisiriez-vous? Éden, pour empêcher que n'arrive la chute ou la Parousie, pour contempler la victoire de Christ sur toutes choses? Cette question semble saugrenue, mais, si vous y répondez et que nous en discutons par la suite, vous verrez à quel point elles peuvent faire surgir de profondes convictions théologiques enfouies en vous et peut-être même insoupçonnées de votre part.

jeudi 11 janvier 2007

L'humiliation

L'humilité: une vertu que Jésus, au cour de sa vie et de son ministère, a su si bien traduire par sa conduite et sa manière d'être homme parmi les hommes. Mais c'est aussi dans son rapport à Dieu le Père qu'a été révélée l'humilité de Jésus: jamais il n'a cherché à supplanter son Père. Au contraire, il a parfaitement accompli la volonté de ce dernier sans plainte ni rébellion. Il était Fils et Fils il a toujours voulu demeurer.

La Bible dit que Jésus
"s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix" (Philippiens 2.8). Cette humiliation, qu'il a volontairement accepté de subir, a été pour lui cause d'une souffrance à la fois physique et psychologique d'une intensité inouïe. Pourtant cette humiliation n'était pas dépourvue d'une joie, la joie d'accomplir la volonté de son Père et d'opérer une oeuvre de salut en faveur des croyants.

Il en est de même pour nous, enfants de Dieu; l'humiliation de la souffrance est source de joie:

Heureux serez-vous, lorsqu'on vous outragera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi.

Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux; car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous (Matthieu 5.11-12).

Cette joie, bien entendue, n'a rien de masochiste et la souffrance ne plaît pas plus aux chrétiens qu'aux autres hommes. La souffrance du chrétien est joie à cause de ceci: c'est une souffrance qui, du fait qu'elle s'inscrit à la suite de l'histoire des prophètes et de Christ lui-même qui ont tous souffert au nom de Dieu, le chrétien acquiert de la sorte la conviction que sa propre souffrance est la continuité logique de celle des serviteurs de Dieu et qu'ainsi sa tribulation est réellement mise au service de Dieu.

Mais il est une autre forme d'humiliation (que Jésus n'a jamais éprouvée), celle de la honte et de la culpabilité du péché. Tout chrétien a fait l'expérience de cette humiliation, quand, après avoir péché, il lui a fallu s'abaisser devant Dieu et ceux contre qui le mal a été commis afin de confesser son péché et implorer le pardon. Ces moments sont des plus désagréables, et il est tout à fait légitime qu'on veuille éviter de faire quelque tort que ce soit afin de ne pas se retrouver une fois de plus dans une pareille situation humiliante. Cette humiliation n'est pas joyeuse mais amère. Il est vrai que le croyant doit être ainsi humilié pour expérimenter un vrai repentir et une délivrance du péché authentique. Pourtant il s'éloignera de l'humiliation produite par le péché, alors que, à l'opposé, il ne s'enfuira pas mais plutôt se réjouira face à la souffrance humiliante de la persécution pour la cause de Christ.

D'une manière ou d'une autre, l'humiliation fait partie de la vie des hommes. Mais pour le chrétien, qui doit prendre pour modèle les prophètes qui ont souffert (Jacques 5.10), la question est la suivante: seras-tu humilié pour la cause de Christ ou rougiras-tu de honte en raison de ton péché ?
Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l'Esprit de gloire, l'Esprit de Dieu, repose sur vous. Que nul de vous, en effet, ne souffre comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s'ingérant dans les affaires d'autrui. Mais si quelqu'un souffre comme chrétien, qu'il n'en ait point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom (1 Pierre 4.14-17).

mardi 9 janvier 2007

Lexique théologique: Apologétique

J'ai ajouté un autre mot à mon lexique théologique. Le terme Apologétique. Je dois cependant continuer à développer le sens de ce mot, car la définition actuelle est incomplète. Mais vous pouvez toujours vous débrouiller avec la définition actuelle.

lundi 8 janvier 2007

Le Bible Explorer

J'aimerais aujourd'hui vous recommander un logiciel vraiment intéressant, le Bible Explorer. Ce logiciel vous permet de télécharger des centaines de livres chrétiens, des commentaires et des Bibles, et ce tout à fait gratuitement. Mais plus: vous pouvez faire l'achat de livres au moyen de ce logiciel. Les livres que vous y trouverez sont parmi les meilleurs de la littérature chrétienne, dans ce sens qu'il s'agit pour plusieurs de classiques chrétiens. Et tout cela est sans compter les autres avantages que vous trouverez à utiliser ce logiciel lors de vos études bibliques.

samedi 6 janvier 2007

Livre recommandé

Comme nouveaux parents, et surtout en tant que parents chrétiens, nous lisons des ouvrages concernant le rôle parental de la petite enfance à l'adolescence. J'aimerais vous recommander un livre (en anglais) que mon épouse et moi trouvons vraiment utile et très bien documenté. Il s'agit d'un ouvrage édité par Focus on The Family, intitulé The Complete Book of Baby & Child Care, From Pre-Birth Through the Teen Years.


Nous trouvons que cet ouvrage présente de bons conseils, surtout pour les nouveaux parents, et il sait faire preuve de modération lorsque vient le temps de parler de questions controversées.

jeudi 4 janvier 2007

Résolution du Nouvel An

Voilà, le temps des Fêtes est terminé; je ne me suis pas laissé prendre au jeu du matérialisme et du consumérisme. Je crois donc avoir été assez fidèle à la pensée exprimée dans mon avant-dernier post, dans lequel j'ai brièvement fait mention du danger de la surconsommation caractéristique des Noëls occidentaux. Je dois cependant avouer avoir été quelque peu tenté par cette frénésie du temps des Fêtes, surtout lors des rassemblements familiaux. Mais j'ai tenu ferme, me remémorant que Noël est le "jour où l'on adore officiellement" Celui que, en réalité, nous adorons tous les jours de l'année, Jésus notre Seigneur et Sauveur.

Mais j'ai aussi résisté à une autre tentation: celle de la résolution du Nouvel An. Cette fameuse résolution que nous sommes censés prendre chaque début d'année, comme je trouve cette idée décevante. Pour moi, la résolution du Nouvel An est un peu la même chose que l'aide caritative accordée aux familles et aux plus démunis durant les Fêtes: on cible une seule journée ou une seule chose, et ensuite on oublie le reste. Dans le cas de l'aide, on vient au secours des nécessiteux une journée dans l'année, après quoi, on les oublie, avec l'illusion d'avoir la conscience tranquille puisqu'on a fait sa part[1]. Dans le cas de la résolution du Nouvel An
, on se concentre sur un aspect déficient de son propre caractère ou de sa vie, et on y travaille l'année durant, s'imaginant que le reste n'est pas important ou peut attendre l'année suivante. Mais que fait-on de ceux qui crèvent de faim ou endurent nos défauts de caractère, peut-on leur demander de patienter encore une année? Dirons-nous aux gens dans le besoin: "Revenez l'année prochaine, c'était un seul panier de nourriture par famille!" ou à notre conjoint: "Tu devras supporter mon alcoolisme, chérie, ce n'est pas ma résolution pour cette année!"

Cette idée d'une résolution du Nouvel An ne colle pas à ma réalité parce qu'elle ne me semble pas être une démarche honnête. À mon avis, il s'agit d'une autre manière que nos contemporains se sont donnée pour féliciter et soulager leur ego; c'est une démarche entièrement individualiste: "Ah! Regardez, je me suis amélioré cette année, j'ai cessé de fumer." Tout tourne autour de nos réussites personnelles et tout cela sert à alléger un peu notre conscience en nous persuadant nous-mêmes que nous sommes meilleurs que l'année précédente parce que nous sommes parvenus à corriger un défaut de caractère ou une mauvaise habitude. Cette manière individualiste de considérer une résolution est, à mon avis, tout à fait étrangère à la pensée biblique, qui présente bien plus la transformation du caractère d'un individu pour le bien commun. En d'autres termes, si je prends une résolution, c'est parce que je sais que cette nouvelle manière d'agir procurera du bien à ceux qui m'entourent et les pousseront à glorifier Dieu à mon sujet. La gloire de Dieu, par l'accomplissement de sa volonté pour la communauté des hommes, est donc le but ultime de toute résolution.


De plus, le mot résolution ne rend pas la richesse de sens que contient le mot repentance, qui définit plus correctement la pensée scripturaire: la repentance provient d'une conviction de péché qui trouve racine dans la Parole de Dieu, seule règle de vie et de foi pour la créature humaine, alors qu'une résolution est souvent le fruit de valeurs personnelles. La repentance biblique contient certes un élément de résolution, mais le concept de repentance est plus riche que celui de résolution, car il est fondé sur la révélation historique de la grâce de Dieu accomplie et manifestée en Jésus-Christ, et non sur le potentiel individuel de changer sa vie. Le chrétien exerce la repentance dans un esprit d'amour parce qu'il sait que l'amour du Père précède et surpassera à tout jamais le sien.

Il y a sans doute des chrétiens qui, chaque année, prennent une résolution avec des intentions non individualistes mais, au contraire, bienveillantes à l'égard des autres. Je ne peux certes pas le leur reprocher. Une bonne décision restera toujours une bonne décision. Mais je m'interroge sur un autre point: pourquoi se limiter à une seule résolution, alors que le chrétien sait avoir plusieurs traits de caractère à changer et maintes péchés dont il doit se détourner? En ce qui me concerne, j'ai plusieurs traits de caractère que je désire faire disparaître et une multitude de péchés contre lesquels je me bats. Et dans la mesure du possible, je dois affronter toutes ces choses en même temps. L'apôtre Pierre met d'ailleurs en garde les chrétiens de ne pas oublier la purification de leurs anciens péchés (2 Pierre 1.9). Il est intéressant de noter que Pierre emploie ici le pluriel, et non le singulier, lorsqu'il touche la question des péchés, faisant ainsi ressortir la réalité multiple du mal dans la vie des croyants.

En ce qui me concerne, je ne prends pas de résolution au début de chaque année. Par contre, chaque journée est pour moi l'occasion de délaisser mes péchés et de me laisser transformer par Dieu afin de le glorifier. Puissions-nous cette année expérimenter non pas une résolution, mais une repentance continuelle dans le seul et unique but de glorifier Dieu et d'être des vases d'honneur utiles à leur Maître (2 Timothée 2.19-21).

Notes
[1] Le récit de l'onction de Jésus fait figure de paradoxe face à la question de l'aide apporter aux pauvres durant Noël (
Matthieu 26.6-13). En effet, dans notre société nous réservons une "journée officielle", soit Noël, pour venir en aide aux plus démunis. Or Jésus a dit à ses disciples: "Vous avez toujours des pauvres avec vous, mais vous ne m'avez pas toujours." (v.11), comme quoi les pauvres sont toujours là, devant nous, tous les jours, et requièrent notre attention bien plus qu'une seule fois chaque année.