mercredi 19 mars 2008

La grâce de Dieu

« Vivre sous l’impulsion de la grâce de Dieu »: je pensais savoir, en tant que croyant, que ma vie s’accordait à cette affirmation, que je vivais entièrement de la seule et unique grâce de Dieu, loin de l’emprise du légalisme. Mais je me trompais, car le légalisme se loge toujours dans mon coeur et s’y agite, subtilement et sans bruit, il est vrai, pour ne pas éveiller les soupçons de sa présence, pourtant il y est encore puissamment à l’oeuvre. Je ne suis pas aussi « impulsé » de la grâce que je croyais.

Légaliste je suis, en effet, chaque fois que je crois devoir accomplir quelque chose qui, en retour, me procurera la certitude du pardon de Dieu à mon égard. Je refuse de vous offrir des exemples tirés de mon expérience, car Dieu, en son temps, saura bien révéler à la conscience de chacun d’entre vous ces lieux secrets où se blottit un légalisme crasse, si légalisme il y a dans vos coeurs, bien entendu.

jeudi 13 mars 2008

Éducation des enfants

Certaines paroles ont suscité en moi des interrogations profondes et continues. En voici un exemple.

Avant d'être papa, j'ai souvent entendu des parents chrétiens affirmer qu'il est indispensable de faire comprendre à un jeune enfant qu'il est pécheur, voire même qu'il est primordial que l'enfant apprenne cela avant toute autre chose. Une telle affirmation m'a toujours laissé perplexe. J'ai toujours su qu'une certaine part de vérité réside dans cette affirmation, pourtant je n'ai jamais pu endosser entièrement une telle perspective éducationnelle.

Je comprends aujourd’hui pourquoi cette perspective éducationnelle me chicote : elle renverse le schéma création-chute-rédemption. Au lieu d’enseigner à l’enfant que celui-ci est d’abord et avant tout une créature de Dieu, ce qui veut dire aussi une créature merveilleuse dont Dieu a dit qu’elle était très bonne (Gn 1.31), cette perspective éducationnelle apprend d’abord à l’enfant qu’il est pécheur en conséquence du péché d’Adam. Mais cette manière de procéder est non seulement contraire à l’ordre historique dans lequel sont survenues la création, la chute, puis enfin la rédemption, mais elle est aussi contraire à l’ordre dans lequel Moïse, dans le récit de la Genèse, présente ces mêmes événements : il commence d’abord par exposer la création du monde, et ensuite viennent successivement la chute et la rédemption promise. Et ainsi, je crois, doit-on procéder nous aussi avec nos enfants.

Ma fille a d’abord un grand besoin d’entendre qu’elle est une créature merveilleuse, non seulement créée par Dieu, mais aussi, et surtout, créée à l’image de Dieu. Dès sa plus tendre enfance, elle doit comprendre et croire qu’elle existe pour plaire à Dieu, et ce uniquement parce que Dieu a pris plaisir à la créer et à lui donner de jouir de la création. C’est de cette façon que je pourrai lui inculquer une estime de soi solide et saine, qui repose sur Dieu et sur la valeur immense qu’il attribue à sa propre création.

Bien entendu, en grandissant, ma fille s’apercevra que le monde n’est pas un jardin de roses : c’est à ce moment-là qu’il convient de lui expliquer la raison du mal qu’elle commence à percevoir; c’est à ce moment précis qu’il me faut lui dire que le cœur de l’homme, le sien inclus, ne désire pas vivre en communion avec Dieu; bref, c’est à ce temps-là qu’il me faut travailler en elle le sens de la gravité du péché, pour qu’elle prenne conscience de la magnitude de la destruction engendrée par le péché. Mais une telle prise de conscience de la gravité du péché n’est possible que si l’enfant a d’abord entendu parler de la beauté originelle de la création. Car comment l’enfant serait-il à même de comprendre les conséquences désastreuses du péché s’il n’a pas d’abord été mis au fait de la beauté de la création divine?

lundi 10 mars 2008

Orgueil

Je suis profondément orgueilleux, beaucoup plus que je l'aurais imaginé!