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samedi 10 janvier 2009

La vraie de vraie authenticité chrétienne

Lors de sa dernière prédication, Le pasteur passe à la confesse, Georges a mentionné l'importance d'être authentique dans nos relations fraternelles. Il est en effet facile de faire semblant quand nous nous rencontrons le dimanche matin, de laisser croire aux autres que nos vies vont bien et que nous sommes au-dessus de nos affaires et, peut-être, de celles des autres aussi. Mais la dynamique de l'Église, telle que proposée dans le Nouveau Testament, exige beaucoup plus que ce genre de relations superficielles et vides de sens par lesquelles les chrétiens jouent le jeu de la foi et essaient de ne pas trop montrer leurs faiblesses, souvent par crainte que les autres ne les disqualifient. La vie d'Église, au contraire, est par définition est une vie d'engagement authentique. Cela exige beaucoup. Une vie d'Église authentique et sans flafla prend forme lorsque je me rassemble avec d'autres chrétiens avec cette conviction que ma vie doit être transformée et purifiée du péché et que, pour réaliser cette transformation, j'ai irrémédiablement besoin des autres comme eux ont besoin de moi. Cette conviction ne me permet pas de vivre en Église tout en y marchant comme si j’étais un étranger ou comme si le péché n’avait pas besoin d’être extirpé de mon cœur. Je ne suis donc pas authentique chaque fois que mon attitude en Église est celle d’un homme qui laisse croire qu’il n’a pas besoin des autres pour l’aider à ressembler à Christ ou que ceux-ci n’ont pas besoin de lui pour y parvenir.

mardi 30 décembre 2008

Un Christ divisé, un pasteur divisé

Quand je me promène dans les rues de mon quartier ainsi que dans celles du quartier de mon église locale, je remarque qu'il existe plusieurs églises de diverses dénominations évangéliques autres que la mienne (baptiste). Parfois, il m'arrive de me poser la question suivante : accepterais-je de devenir pasteur dans l'une de ces églises ? La question semble saugrenue, mais je connais des pasteurs qui refuseraient catégoriquement de joindre une église qui n'appartient pas à leur dénomination.

Que répondrais-tu à cette question ?

mercredi 3 décembre 2008

Noël

J'ai une confession à vous faire : Noël n'a pour moi aucune connotation religieuse.

Depuis plusieurs années, je me surprends à ne plus accorder à cette fête le sens que la religion catholique, et protestante à sa suite, lui a toujours attribué, soit la commémoration de la naissance de notre Seigneur Jésus. Noël pourrait disparaître de notre calendrier annuel que je m’en porterais tout aussi bien.

Tous les jours, mon cœur célèbre la naissance de Jésus-Christ. Mais tous les jours aussi, je célèbre également, et avec une émotion tout aussi vive, sa mort expiatoire et sa résurrection en puissance.

Quelle est ton opinion à ce sujet ?

lundi 3 novembre 2008

Réinventer l'Église 2

Je désirerais vous offrir quelques réflexions supplémentaires concernant cette idée très à la mode ces jours-ci de « réinventer l’Église ».

Je voudrais dans un premier temps mentionner que le fait de chercher et d’appliquer des méthodes différentes de celles pratiquées dans sa propre église locale ne constitue pas, à mon sens, une « réinvention de l’Église ». En effet, si ces méthodes différentes ont une solide base biblique et ont pour but de faire croître les croyants et d’accomplir la mission de Dieu, il s’agit alors d’un simple retour à la pensée initiale de Dieu. Cela est bon et souhaitable pour une église locale. Ce n’est que lorsque les pasteurs ont la démangeaison de trouver la recette magique qui les fera avoir du succès, qu’ils tombent dans cet excès qui consiste à vouloir « réinventer l’Église ».

Aussi, je crois que l'expression « réformer l'Église » est préférable quand on parle de changements à apporter au sein de l’Église.

samedi 1 novembre 2008

Réinventer l'Église

Réinventer l'Église, voilà ce qui préoccupe nombre de nos pasteurs contemporains. Pourtant, qu'il suffise que tous ceux qui professent la foi chrétienne vivent comme des chrétiens fidèles à leur Maître, et les hommes sauront ce qu'est l'Église et son rôle dans le monde.

Réinventer l'Église: cet exercice rend agréable le ministère pastoral. En effet, je ne connais aucun pasteur qui regimbe devant la tâche qu'il s'est donnée de réinventer son église locale.

Par contre, insuffler à des chrétiens le désir de vivre une foi authentique et vivante, cela exige patience et sacrifice de la part des pasteurs.

Peut-on, est-il même souhaitable, de joindre les deux, de donner envie à des chrétiens de vivre comme des chrétiens tout en réinventant l’Église ? Pour être honnête avec vous, je le crois de moins en moins.

mercredi 20 août 2008

Hypocrites?


Récemment, une personne que je connais m'a mentionné qu'elle trouvait les chrétiens hypocrites, surtout lorsqu'ils se rassemblent le dimanche matin. Et encore bien plus les prédicateurs qui, toujours selon cette personne, osent prétendre connaître "la Vérité" sans peut-être l'expérimenter "acceptablement" (selon les critères de cette personne) dans leur vie quotidienne. Cette même personne, si on lui en donnait l'occasion, dirait à peu près ceci aux chrétiens:
Vous faites les beaux et les fins quand vous vous rencontrez le dimanche matin, mais au fond je sais que vous ne vivez pas à la mesure de ce que vous prétendez connaître de Dieu. Votre foi ne fait que masquer la méchanceté de vos cœurs. Je sais que vous ne manifestez pas la compassion et l'amour que vous croyez détenir. Vous êtes des hypocrites et des arrogants, rien de plus!
En réfléchissant à cette critique, je me suis demandé si celle-ci reflétait la réalité de nos églises. Bien entendu, l'hypocrisie guette chaque chrétien, et il serait un peu naïf de penser qu’il n’y a pas de gens hypocrites au sein de nos assemblées. Mais sommes-nous tous des hypocrites, uniquement en raison du fait que notre combat de tous les jours contre le péché est manifeste aux yeux des non croyants? Sommes-nous des hypocrites parce que, d'une part, nous croyons connaître la Vérité et, d'autre part, nous continuons à pécher de plusieurs manières? Sommes-nous des hypocrites parce que nous ne sommes pas encore parfaits dans l'amour?

Deux éléments importants doivent être considérés. D’abord nous, les chrétiens, ne prétendons pas être parfaits. Nous formons d’ailleurs une communauté dont un des buts consiste à progresser dans la sanctification. Il n’est pas possible de se sanctifier si on ne reconnaît pas au préalable le besoin d’être sanctifié. Les chrétiens se savent donc pécheurs, et c’est aussi cela qui les motive à se sanctifier pour ressembler à Christ.

Ensuite, pour qu’une telle communauté de sanctification fonctionne, il faut aussi que les membres qui la composent s’aiment d’un amour authentique et fassent preuve de compassion les uns envers les autres. L’exigence de la sanctification ne peut se passer du commandement de l’amour fraternel.

Sommes-nous des hypocrites? Je ne le pense pas, du moins pas lorsque nous cherchons de tout notre cœur à considérer toutes nos voies et s’assurer qu’elles sont toutes en règle devant Dieu. Cela ne signifie pas que nous sommes parfaits, car nous bronchons tous de plusieurs manières. Par contre cela veut dire que lorsque nous bronchons, nous nous relevons et travaillons à ne plus broncher de la même manière. Et cela signifie que je manifeste de la compassion envers mon frère qui bronche, que je ne le condamne pas mais que je l'aide au contraire à ressembler toujours davantage à Christ.

mercredi 13 août 2008

Pasteur LeClocher et l'archange

Tiens, puisque l'heure est à la collaboration interdénominationnelle (voir le billet de Georges intitulé Interdenominational), pourquoi pas y ajouter mon grain de sel?



Un archange agissant à titre d'avocat de la couronne divine a eu pour mandat d'interroger un pasteur baptiste plongé dans un profond coma, Pasteur LeClocher, accusé d'intolérance envers les membres des églises appartenant aux autres dénominations. Une page du procès s'est accidentellement détachée du registre céleste et est tombée sur la terre. Ce bout de papier a été retrouvé. Nous pouvons y lire une bride de la discussion qui a pris place entre l’archange et Pasteur LeClocher:

Archange: "Croyez-vous, Pasteur LeClocher, que les Baptistes des autres associations que la vôtre sont vos frères et sœurs en Christ?"

Pasteur LeClocher: "C'est sûr qu'ils le sont. Christ est mort pour eux. Et puis ils sont baptistes!"

Archange: "Croyez-vous, Pasteur LeClocher, que les Presbytériens sont vos frères et sœurs en Christ?"

Pasteur LeClocher: "Bien sûr qu'ils le sont. Christ est aussi mort pour eux."

Archange: "Croyez-vous, Pasteur LeClocher, que les Frères larges et les Frères étroits sont vos frères et sœurs en Christ?"

Pasteur LeClocher: "Ah oui! eux aussi le sont. Christ est également mort pour eux."

Archange: "Croyez-vous, Pasteur LeClocher, que les Mennonites sont vos frères et sœurs en Christ?"

Pasteur LeClocher: "Tout à fait. Christ est également mort pour eux."

Archange: "Croyez-vous, Pasteur LeClocher, que les Luthériens sont vos frères et sœurs en Christ?"

Pasteur LeClocher: "Oui ils le sont. Christ est aussi mort pour eux."

Archange: "Croyez-vous, Pasteur LeClocher, que les Pentecôtistes sont vos frères et sœurs en Christ?"

Pasteur LeClocher: "Je dirais que les Pentecôtistes modérés le sont. Christ est certainement mort pour eux. En ce qui concerne les Charismatiques, j'ai quelques réserves. On verra bien au jugement dernier!"

Archange: "Croyez-vous, Pasteur LeClocher, que les Anglicans sont vos frères et sœurs en Christ?"

Pasteur LeClocher: "Je pense que la branche évangélique des Anglicans est composée de frères et sœurs pour qui Christ est mort à la croix. Pour les autres branches anglicanes, ils sont pour moi un peu comme les Catholiques."

Archange: "Donc, si je comprends bien votre point de vue, Pasteur LeClocher, il est clair que, selon vous, vous verrez au festin de l'Agneau les frères et sœurs chrétiens qui appartiennent à d'autres dénominations évangéliques, c'est bien ça?"

Pasteur LeClocher: "Oui, vous avez bien compris ma pensée."

Archange: "Encore une fois, si je comprends bien votre pensée, Pasteur LeClocher, Christ est mort à la croix tant pour les péchés des frères et sœurs qui appartiennent à d'autres dénominations évangéliques que pour vos péchés à vous?"

Pasteur LeClocher: "C'est tout à fait ce que je crois. Vous résumez bien ma pensée."

Archange: "Je ne vous comprends pas, Pasteur LeClocher!"

Pasteur LeClocher: "Ah bon! Qu'est-ce que vous ne comprenez pas?"

Archange: "Eh bien!, vous affirmez d'une part que les personnes de dénominations différentes sont bel et bien vos frères et sœurs en Christ et qu'ils sont sauvés tout autant que vous. D'autre part, vous persistez dans votre refus de travailler en collaboration avec eux, bref, vous continuez à les considérer comme s'ils n'étaient pour vous que de purs étrangers, voire même comme s'ils étaient des ennemis de Dieu! Il vous serait mieux alors de dire qu'ils ne sont tout simplement pas vos frères et sœurs en Christ."

Pasteur LeClocher: "Ah non, je ne peux pas dire ça!"

Archange: "Et pourquoi donc?"

Pasteur LeClocher: "Parce que, en disant cela, je manifesterais de la sorte une étroitesse d'esprit intolérable!"

Archange: "Pourtant, en refusant de collaborer avec vos frères et sœurs en Christ de dénominations différentes, pour qui Christ est également mort à la croix, vous démontrez ceci : que vous ne croyez pas vraiment que ces gens sont vos frères et sœurs en Christ. Car puisque le Christ vous demande d'aimer et de travailler avec ceux et celles qui portent glorieusement son Nom, avec ceux et celles que le Christ lui-même a sauvés par le sang de sa croix, par quelle autorité pouvez alors les ignorer et les traiter comme s'ils n'étaient que de purs étrangers à vos yeux? C’est pourquoi, si vous ne voulez pas sombrer dans la contradiction, il vous faut affirmer que vous ne croyez pas que ces gens sont vos frères et sœurs en Christ. Mais si vous faites une telle affirmation, vous serez alors coupable d'une étroitesse d'esprit, une étroitesse d'esprit que vous, d'ailleurs, seriez le premier à condamner. Pourtant vous êtes étroit d’esprit, c’est ce que les faits de votre agir démontrent. Par conséquent, non seulement êtes-vous coupable d'étroitesse d'esprit envers ceux et celles pour qui Christ est mort, mais vous êtes en plus coupable de contradiction, car vous persistez à dire que les membres des églises dénominationelles autres que votre dénomination sont vos frères et sœurs en Christ, alors que dans les faits vous les ignorez et les traitez comme des étrangers! Comment, devant le Christ votre Seigneur qui se tient ici présent devant vous, pouvez-vous à la fois prétendre que tous ces gens des autres dénominations sont vos frères et sœurs en Christ tout en refusant d’agir à leur égard selon le commandement enseigné par ce même Christ devant qui vous vous tenez, le commandement de l’amour? Et comment, en outre, pouvez-vous ne pas collaborer avec ceux et celles qui ont pourtant reçu du Christ le même ordre de mission que vous, c’est-à-dire d’aller faire de toutes les nations des disciples? Pasteur LeClocher, qu'avez-vous à dire pour votre défense?"

mercredi 16 juillet 2008

Todd Bentley ou Joel Osteen?


Pour ceux qui connaissent ces deux hommes, à savoir Tedd Bentley (le premier sur la photo) et Joel Osteen, je me demande bien auquel de ces deux coquins je dois donner le plus mon assentiment (si, bien entendu, je dois choisir entre l'un ou l'autre).

Bentley, du Fresh Fire Ministries, est l'homme qui a contribué à la popularité immense du phénomène Lakeland Revival. Plusieurs s'interrogent sur l'authenticité des guérisons qui s'y produisent et d'autres remettent en question le soi-disant réveil qui y prend place.

Quant à Joel Osteen, dont le ministère porte son nom, le Joel Osteen Ministries, sa popularité croît à mesure qu'il publie un nouveau livre. Mais le scandale entourant ses positions théologiques pour le moins défaillantes et de moins en moins évangéliques est tout aussi grandissant.

dimanche 29 juin 2008

Stratégie d’accompagnement pastoral pour la crise de l’engagement comme disciple

L’engagement de devenir disciple est une démarche propre à toute personne qui, dans un acte d’amour authentique, qui se veut une réponse à la grâce ineffable et infinie de Dieu manifestée en Jésus-Christ, décide de soumettre sa volonté et son être entier à l’obéissance de la volonté divine. Cette décision de servir le Christ appartient à l’individu seul, dans ce sens que ce dernier, de son propre chef, résout librement et sciemment en son cœur de vouer sa vie pour la cause de Christ et de son royaume, sans y être d’aucune façon forcé ou contraint par des moyens de coercition provenant d’une tierce personne ou d’une communauté religieuse[1]. L’entrée dans la communauté chrétienne se fait toujours sur la base d’une décision individuelle. En revanche, toute stratégie d’accompagnement pastoral qui a pour but l’affermissement de la foi encore toute juvénile du nouveau croyant ainsi que son intégration au sein de la communauté chrétienne s’exerce toujours par et dans la communauté. Le pasteur joue un rôle prépondérant dans la manière dont l’église s’engagera dans l’intégration et la formation des nouveaux croyants. Nous démontrerons en effet de quelle façon le pasteur peut jouer un rôle déterminant pour conduire chaque nouveau croyant à vivre de manière convenable les multiples conséquences et implications nouvelles que produit cette « crise existentielle » que nous appelons la conversion.

Le baptême est la première étape majeure du croyant suivant son engagement à devenir disciple de Jésus-Christ. Mais, avant d’en discuter, mentionnons rapidement que le pasteur doit suffisamment encourager les membres de l’église qu’il dirige à accueillir chaleureusement les nouveaux croyants qui s’y ajoutent. Lui-même devra bien recevoir les frères et sœurs nouvellement convertis. Cet accueil est primordial pour une bonne intégration du nouveau croyant. C’est dans la mesure seule où le nouveau converti est chaudement accepté et reçu par la communauté qu’il ressentira un esprit familial réel et sera pleinement assuré, en voyant la joie que suscite chez les autres sa présence nouvelle, d’avoir fait le bon choix.

Comme nous venons de le mentionner, le baptême est la première ordonnance à laquelle doit se soumettre le croyant suite à sa conversion. Le pasteur peut personnellement préparer le croyant à bien obéir à cette ordonnance de Christ. Mais il peut aussi confier cette tâche à un membre de l'église locale dont la maturé et la confiance ne sont plus à démontrer. D’une façon ou d’une autre, il s’agit simplement de vérifier si le candidat au baptême confesse correctement la foi évangélique (c'est-à-dire selon l'enseignement de la Bible) et s'il comprend la signification de l’acte symbolique qu’il s’apprête à manifester publiquement[2]. Cette étape de la vie du croyant est bouleversante et toute spéciale pour lui. Le pasteur doit par conséquent s’assurer du bon déroulement de cette période particulière de la vie du nouveau disciple.

Le dernier aspect que nous voulons souligner concerne la relation d’aide. Car il est vrai que les gens de la génération précédente (les «baby-boomers») et des générations actuelles (la génération X et celle des adolescents) sont plus affectés et dérangés par les effets dévastateurs du péché. Non pas que le péché soit maintenant plus néfaste qu’autrefois. Cependant, la société actuelle est profondément marquée par le rejet des valeurs judéo-chrétiennes sur lesquelles elle a été autrefois érigée. Et quel a été le résultat de ce rejet ? Un pluralisme d’idéologies nocives qui ne contribuent qu’à un dérangement psychologique des individus. Vous trouvez peut-être que ma critique est sévère ? Mais à bien y penser, n’est-il pas vrai que notre société est profondément troublée et affectée par le relativisme philosophique ambiant et la philosophie de l’absurde ? Le pasteur doit par conséquent connaître les diverses influences philosophiques véhiculées au sein du monde dans lequel les nouveaux croyants ont grandi. Car plus que jamais la relation d’aide est sollicitée par les nouveaux croyants, ces derniers étant profondément confus alors même qu'ils viennent tout juste de naître à la vie d'en haut. Il faut donc, dans un tel contexte, que le pasteur forme des hommes et des femmes qui seront en mesure de répondre à ce besoin. S’il néglige cet aspect, il risque de ne pas parvenir à pourvoir à une relève qui prendra en main la chrétienté de demain.

Notes

[1] Évidemment, nous ne nions pas l’influence ni le rôle essentiel du Saint-Esprit dans l’œuvre de la conversion. Au contraire ! Lui seul peut convaincre un homme de s’engager sur la voie du salut. Nous parlons en fait de ces influences humaines ou de ces moyens de pression couramment employés par des gourous pour convaincre les gens d’adhérer à leurs idéologies religieuses. Ces moyens peuvent être la violence ou la torture, la persuasion malhonnête, etc. L’Église doit prêcher l’Évangile et inviter les hommes à venir à Jésus-Christ. Cependant, elle reconnaît aussi que c’est l’œuvre de Dieu qui s’accomplit, et que, malgré tous les efforts qu’elle déploie, personne ne se convertira si Dieu n’agit pas et ne convainc pas le pécheur par la puissance de son Esprit.

[2] Nous désirons copier intégralement ici un texte intéressant tiré d’un article écrit par R.T. France (« Jesus the Baptist? », Jesus of Nazareth Lord and Christ, Grand Rapids, William B. Eerdmans Publishing Company, 1994, p. 109), article dans lequel il résume la position intéressante développée par R. Brow à propos du baptème :
The sequence of the two elements in disciple-making (baptizing…teaching) does not correspond to most current church practice, at least where the baptism of adults is concerned. We generally baptize only after extensive teaching and examination. Baptism thus becomes a retrospective mark of having become a disciple, rather than an element in disciple-making. Is there then anything to be said for reexamining our practice in the light of the sequence of the two principles in Matt 28:19-20? This has been argued passionately in a surprisingly little-known book by R. Brow, Go Make Learners: A New Model for Discipleship in the Church. In a wide-ranging study of the NT, Brow argues that baptism was not the culmination but the beginning of the process of becoming a disciple. Converts in Acts were baptized immediately, not after extensive preparation and examination. From “the biblical practice of immediate baptism” Brow argues that the Christian church is to be understood on the model of a school, in which people are enrolled, by baptism, in order to learn. The baptized community is a community of learners, not of those who have already arrived. Baptism is a mark of commitment to learn, not a sort of “graduation.” Brow therefore believes that the order of the participles in Matt 28:19-20 is both deliberate and highly significant. By baptizing we mark people out as “learners,” and it is then our responsibility to make sure that they find within the church the opportunity to learn “all that Jesus commanded”.

lundi 24 septembre 2007

Le pasteur célébrant 3

J'ai commencé une série sur le rôle du pasteur célébrant (voir ici et ici). Dans le premier de ces billets, j'affirmais que le pasteur n'a aucune autorité divine dans l'institution du mariage et que, par conséquent, il n'est pas le représentant de Dieu, dont la fonction consisterait à valider d'un sceau divin les unions maritales. Suite à ce premier énoncé, on a posé la question de savoir si le pasteur célébrant a néanmoins une responsabilité envers les mariés. Trois options s'offrent à lui: 1) il peut se dire responsable des mariés; 2) le pasteur célébrant peut se savoir responsable des mariés, mais il se décharge de ses responsabilités à l'égard d'eux; 3) finalement, il peut se dire absolument non responsable des mariés. La deuxième option n'étant pas vraiment une option, puisqu'il s'agit d'un refus délibéré de la première option, on ne considérera que la première et la troisième.

Essayons d'abord de voir si la Bible attribue une fonction au pasteur célébrant. Mais avant de procéder, une clarification nécessaire s'impose: la Bible ne véhicule nulle part une telle conception de "pasteur célébrant". Cette conception, comme je l'ai mentionné dans un des billets précédents, est le fruit d'une longue et persistante tradition chrétienne. Il faut donc reformuler la question d'une manière moins spécifique: la Bible attribue-t-elle au pasteur une responsabilité face aux mariés? À cette question, je crois que la Bible, effectivement, attribue une telle responsabilité au pasteur, bien qu'elle ne le fasse pas d'une manière explicite, mais indirectement. Autrement dit, parmi les listes de tâches qui appartiennent à la tâche du pasteur (voir Tite 1.6-9 et 1 Timothée 3.1-7), jamais la question du mariage n'est mentionnée explicitement. En revanche, certaines indications faites aux pasteurs, et d'autres encore données à Tite et à Timothée, laissent croire que les pasteurs jouent en effet un rôle crucial dans la vie des époux. Considérons dès à présent les leçons que nous sommes en mesure de tirer de ces passages bibliques.

1 Timothée 3.2, 4, 5: "Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme (...) Il faut qu’il dirige bien sa propre maison, et qu’il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté ; car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra–t–il soin de l’Eglise de Dieu?"


Tite 1.6:
"S’il s’y trouve quelque homme irréprochable, mari d’une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient ni accusés de débauche ni rebelles."

Dans le premier de ces textes, l'apôtre Paul établit un critère significatif quant à la qualité de l'homme qui peut revêtir le titre de pasteur: celui-ci doit être mari d'une seule femme et bien diriger sa maison. Ce critère, bien entendu, appartient aux catégories du mariage et de la vie familiale. Celui qui désire la charge d'évêque doit se qualifier dans ces domaines, car il doit démontrer par son exemple qu'il est en mesure de conduire correctement l'Église de Jésus-Christ. Si son mariage est un échec, il n'aura pas l'autorité morale pour conseiller et aider ceux qui veulent se marier ou ceux qui le sont déjà. Ce critère est donc fondamental au bon accomplissement du ministère pastoral envers les mariés. On peut donc conclure de ce texte que le pasteur a une responsabilité envers les gens mariés dans l'Église, bien que cette responsabilité ne lui soit pas attribuée explicitement. Étant donné la similitue entre le texte de 1 Timothée et celui de Tite, ces observations s'appliquent aussi à ce dernier.

À suivre.

mardi 31 juillet 2007

Le role du pasteur célébrant 2

Mon billet précédent concernant le rôle du pasteur célébrant, bien qu'il présente l'exemple d'un pasteur qui voulait se déresponsabiliser face aux mariés en cas de divorce de ces derniers, se voulait également une "onde de choc", pour ébranler et détruire une conception erronée de la fonction que l'on attribue ordinairement aux pasteurs qui célèbrent des mariages. Ce que je voulais jeter à terre, c'est cette conception selon laquelle le pasteur célébrant joue le rôle du représentant de Dieu sur terre pour déclarer "mari et femme" ceux et celles qui choisissent de passer par les liens sacrés du mariage. Mais revenons maintenant à notre exemple initial de ce pasteur en voie de déresponsabilisation.

Comme je l'ai mentionné, le pasteur célébrant n'est pas le représentant de Dieu sur terre. De ce fait, on doit poser la question de savoir si oui ou non le pasteur célébrant a une responsabilité face aux mariés, tant avant, pendant qu'après le mariage. Si oui, on est alors en droit de questionner sérieusement l'attitude du pasteur dont j'ai relaté brièvement la conduite dans mon
billet précédent, et se demander si la manière qu'il a eue de se déresponsabiliser n'est pas en fait un refus de sa part de remplir ses fonctions ministérielles à l'égard de ce jeune couple nouvellement marié. C'est comme si ce pasteur leur disait: "Je vous ai avertis, si donc vous divorcez, je n'y serai pour rien."

D'autre part, si le pasteur célébrant n'a aucune responsabilité face aux mariés, on peut alors se demander en quoi la mise en garde sévère du pasteur cité en exemple (l'allusion aux statistiques sur les taux de divorces en Amérique du nord) était productive et si elle était vraiment nécessaire. Il aurait très bien pu le leur mentionner avant le mariage, au cours des rencontres préliminaires que le pasteur a l'habitude d'entretenir avec les futurs époux. Mais il faut néanmoins reconnaître que le seul fait de mentionner les difficultés du mariage ainsi que le danger réel du divorce, est déjà en soi une manière d'assumer une certaine part de responsabilité face aux mariés. Mais c'est une responsabilité chétive et bien déficiente, lorsqu'elle est exposée en cours de cérémonie de mariage, comme le pasteur de notre histoire l'a fait. C'est comme si le pasteur disait à ceux qu'il marie: "Ma responsabilité, c'est de vous dire devant tous vos invités que vous allez trouver votre mariage difficile et que bien des gens honnêtes comme vous, malgré toutes leurs bonnes intentions, ont fini leur aventure commune par un divorce, donc, si vous divorcez, je vous aurai avertis. Vous ne pourrez donc pas me reprocher quoi que ce soit ni me tenir responsable de votre échec conjugal."

Il existe également des pasteurs qui ne voient aucun rôle ni aucunes responsabilités particulières à l'égard des mariés. Ces pasteurs, à la demande des futurs mariés, font uniquement officier une cérémonie traditionnelle de mariage, ni plus ni moins. Ils marient sans poser de question. En fait, ces pasteurs ne voient aucune fonction divine rattachée à leur pratique de célébration de mariage. Ce qui en soi va dans le même sens de ce que nous disons. C'est pourquoi aussi la conception de leur rôle se limite à une pratique cérémoniale traditionnelle du mariage.

Voyons maintenant où je veux en venir avec cette réflexion.
  1. Le pasteur célébrant n'est pas le représentant officiel de Dieu sur terre pour unir un homme et une femme dans les liens sacrés du mariage.
  2. De ce fait découlent les trois possibilités suivantes. Le pasteur peut soit:
    1. se dire responsable des mariés;
    2. se décharger de toutes responsabilités à l'égard des mariés;
    3. se dire complètement non responsable des mariés.

La question est de savoir laquelle de ces trois possibilités est la plus juste. C'est ce que nous verrons dans un prochain billet.

dimanche 29 juillet 2007

Le rôle du pasteur célébrant

On m'a rapporté récemment l'attitude d'un pasteur qui officiait un mariage dans une assemblée évangélique. Selon ce qu'on m'a dit, le pasteur aurait profité de la prédication pour mentionner au jeune couple nouvellement marié les statistiques concernant le taux de divorces au Canada et aux États-Unis, pour ensuite leur souligner à quel point leur mariage allait être difficile. Ça sent la tentative de disculpation de la part du pasteur: le pasteur a voulu se laver les mains d'avance en cas de divorce de ce jeune couple. Pour avoir connu ce pasteur et l'avoir vu agir en diverses situations, je n'ai pas de difficulté à croire que ce dernier a tout simplement tenu à se déresponsabiliser de la sorte. Mais cela m'amène à poser la question suivante: jusqu'où s'étend la responsabilité du pasteur à l'égard des gens qu'il marie? Est-il responsable des couples qu'il a mariés tout au long de la vie conjugale de ces mêmes couples. Si oui, est-il aussi responsable des divorces?

Pour répondre à ces questions, un premier principe doit être clairement établi:

1. Le pasteur n'a aucune autorité divine dans l'institution du mariage. En d'autres termes, et contrairement à ce que les gens croient d'ordinaire, le pasteur n'est pas le représentant de Dieu, dont la fonction consisterait à valider d'un sceau divin les unions maritales. Cette affirmation est sans doute à contre-courant, mais elle exprime néanmoins ce que je pense être une prise de position devant être établie solidement contre la conception du rôle du pasteur dans la définition traditionnelle du mariage. On pense ordinairement que deux êtres sont considérés mariés devant Dieu dès le moment où le pasteur, quelque part dans le déroulement de la cérémonie, prononce ces paroles quasi magiques: "Je vous déclare maintenant mari et femme." Mais ces paroles, loin d'être bibliques, sont en fait le fruit d'une longue et persistante tradition chrétienne. Certes, cette tradition n'est pas mauvaise en soi. Pourtant, elle laisse croire insidieusement des notions qui, en elles-mêmes, ont cette fâcheuse conséquence de conduire les gens à voir dans le rôle du pasteur une soi-disant autorité divine. Mais les Saintes Écritures, je le répète, n'attribuent jamais au pasteur (ou à qui que ce soit) une telle autorité divine. Force est alors de reconnaître que nos ancêtres ont établi une procédure maritale en imposant des notions et en attribuant des rôles qui, bien qu'ils soient utiles à bien des égards, n'en demeurent pas moins trompeurs à d'autres égards. Le pasteur est sans aucun doute utile de bien des manières dans la préparation et la célébration du mariage, mais celui-ci n'a certainement pas comme fonction de représenter Dieu dans la cérémonie du mariage.

Je vais continuer cette série dans les jours qui suivent. Je vais, entre autres, essayer de définir plus en détail en quoi le rôle du pasteur pourrait consister dans le mariage chrétien.