lundi 23 avril 2007

La maîtrise de soi selon les Proverbes

1. Introduction

Deux types de maîtrise de soi :

a. Maîtrise de la colère

b. Maîtrise de la parole

L’un ne va pas sans l’autre, car c’est souvent dans la colère que l’on parle trop

Par contre, selon les Proverbes, le sot est aussi celui qui parle trop en toutes occasions, sans qu’il soit nécessairement en colère. (Exemple: une personne qui dit des niaiseries à tout bout de champ.)

2. Qualificatifs d’une personne qui maîtrise sa colère

a. Grande intelligence (14.29a) « Qui reste calme fait preuve d'une grande intelligence… »

b. Héroïque (16.32) « Le héros véritable est celui qui vainc sa colère. Il vaut mieux être maître de soi que maître d'une ville. »

c. Sensée (19.11) « Un homme sensé maîtrise sa colère, il met son point d'honneur à oublier les torts subis. »

d. Sage (29.11) « Le sot donne libre cours à sa mauvaise humeur, le sage retient et calme la sienne. »

3. Qualificatifs d’une personne qui maîtrise sa langue

a. Expérimentée et raisonnable (17.27-28) « Quelqu'un d'expérimenté évite de trop parler et quelqu'un de raisonnable prend le temps de réfléchir. Quand il se tait, même un imbécile paraît sage. Lorsque ses lèvres sont fermées, on peut le croire intelligent. »

4. Qualificatifs d’une personne qui ne maîtrise pas colère

a. Bête (14.29b) « …qui s'emporte montre sa bêtise. »

b. Imbécile (20.3) « Se retirer d'une dispute est un acte honorable. Seuls les imbéciles s'y entêtent. »

c. Sotte (29.11a) « Le sot donne libre cours à sa mauvaise humeur… »

5. Qualificatifs d’une personne qui ne maîtrise pas sa langue

i. Pire encore qu’un sot (29.20) « Si tu rencontres quelqu'un qui parle sans réfléchir, sache qu'il y a plus à espérer d'un sot que de lui. »

6. Que procure la maîtrise de soi à celui qui la pratique ?

a La paix de l’esprit, et par conséquent la santé (14.30) « La paix de l'esprit favorise la santé, mais la passion est un cancer qui ronge les os. »

b. Éviter de trop parler, donc de dire des bêtises (17.27a) « Quelqu'un d'expérimenté évite de trop parler… »

c. Éviter les tourments (21.23) : « Celui qui surveille tout ce qui sort de sa bouche s'évite bien des tourments. » (l’exemple de Karine et Bob)

d. Du temps pour réfléchir (17.27b) « …et quelqu'un de raisonnable prend le temps de réfléchir. »

e. De la faciliter à oublier les torts subis, donc moins susceptible (19.11) « Un homme sensé maîtrise sa colère, il met son point d'honneur à oublier les torts subis. »


lundi 16 avril 2007

Peut-on s’abstenir de prendre le repas du Seigneur?

Introduction

Je me souviens encore de la première fois où l’idée de s’abstenir de prendre le repas du Seigneur s’est présentée à moi. J’étais à l’époque un nouveau croyant. Pendant une réunion du dimanche matin, peu avant le repas du Seigneur, un frère dans la foi est venu vers moi alors que je chantais les louanges du Seigneur. Le frère en question, tenant une Bible ouverte dans sa main, m’a dit qu’il avait un texte biblique à me lire. C’était Matthieu 5.21-24. Après avoir fait la lecture de ce passage, il m’a expliqué qu’il n’était pas digne de prendre le repas du Seigneur. Je lui ai alors demandé pourquoi il pensait cela. Il a répondu : « Je sais que j’ai commis un péché contre toi et que je ne t’ai pas encore demandé pardon. Il est donc possible que tu ais quelque chose contre moi. J’aimerais donc que tu puisses me pardonner afin de me sentir libre de prendre le Repas du Seigneur. Par contre, si tu ne veux pas régler ça maintenant —qui signifie ici : refuser de lui accorder mon pardon—, je ne pourrai pas prendre le Repas du Seigneur. » En d’autres mots, ce frère considérait mon pardon comme la condition à être remplie pour pouvoir prendre le repas du Seigneur. Il basait cette logique sur le texte de Matthieu 5, que nous venons de lire.

Je me souviens aussi d’autres occasions, où j’ai volontairement refusé de prendre le Repas du Seigneur. La plupart de ces fois, sinon toutes, je m’abstenais de prendre le pain et le vin parce que je me percevais comme étant indigne de le faire, soit parce que j’avais commis un péché dont j’avais terriblement honte, soit parce que ma vie n’était pas en règle avec Dieu ou bien parce que j’avais un conflit non réglé avec une personne. Je laissais donc passé la mie de pain et la coupe de vin, ne prenant rien. Bien sûr, je basais cette décision sur l’Écriture Sainte, plus spécifiquement sur le passage suivant de l’apôtre Paul, qui enseigne aux chrétiens à s’examiner eux-mêmes en prenant le repas du Seigneur :
1 Corinthiens 11.27-30.

Bien entendu, je n’ai jamais été le seul à m’abstenir ainsi de prendre le Repas du Seigneur : j’ai vu bien d’autres croyants faire la même chose, pour des raisons souvent similaires aux miennes. La question que je pose maintenant, après avoir cité ces exemples, est la suivante :

Peut-on, en raison d’un péché non confessé ou d’un conflit relationnel non réglé, refuser de prendre le Repas du Seigneur?

Les textes bibliques qui poussent les gens à s’abstenir de prendre le repas du Seigneur

Considérons maintenant les deux textes bibliques sur lesquels les chrétiens se fondent d’ordinaire pour s’interdire de prendre le Repas du Seigneur. En fait, ce sont les deux textes que j’ai lus auparavant. Relisons cependant ces passages bibliques, pour ensuite les étudier plus en détails.

Lisons d’abord
Matthieu 5.21-24

Lisons maintenant
1 Corinthiens 11.20-34

La question cruciale que l’on doit se poser à ce moment-ci de notre étude est la suivante :

Ces textes enseignent-ils que certaines raisons sont suffisantes pour pousser un chrétien à s’abstenir de prendre part au Repas du Seigneur? Ma réponse à cette question est la suivante : Non!

En fait, aucune raison ne devrait nous inciter à ne pas prendre le Repas du Seigneur. Ni le passage dans Matthieu ni celui dans la première épître aux Corinthiens n’enseignent une telle pratique.

Ce que ces deux textes enseignent

Matthieu 5.21-24

Ce premier texte biblique, avouons-le, ne concerne pas la question du Repas du Seigneur. Il s’agit en fait d’un enseignement de Jésus concernant la gravité d’une action mauvaise (« quelque chose ») commise envers un coreligionnaire (le texte n’explicite pas la nature de ce « quelque chose »), dans le contexte d’une offrande présentée à l’autel. Ce texte ne s’applique donc pas au Repas du Seigneur. D’ailleurs, le Repas du Seigneur est une pratique que Jésus a instaurée vers la fin de son ministère terrestre, bien après la loi des sacrifices révélée à Moïse. Il s’agit donc d’une pratique complètement distincte de celle mentionnée ici par Jésus.

Et même si quelques-uns parmi vous n’étiez pas d’accord avec moi, vous ne pourriez quand même pas prendre ce texte pour justifier le fait que vous vous abstenez parfois de prendre le Repas du Seigneur, simplement parce que, dans le passage en question, Jésus suggère de régler un conflit et ensuite d’aller présenter son offrande, et non de s’abstenir de présenter une offrande.

Un principe important

Ce texte enseigne néanmoins un principe important à retenir : il est facile de pratiquer des rituels religieux complètement vides et dénués de vie. En effet, les Juifs s’imaginaient que le seul fait de se présenter devant Dieu par le moyen des rituels sacrificiels ordonnés par la loi de Moïse, leur accorderait la garantie du pardon de Dieu. Mais Dieu veut la justice qui vient du cœur, non les sacrifices. Il s’agit d’un principe clairement établi dans l’Ancien Testament :
Ésaïe 1.11-13; Amos 5.21-24; Michée 6.6-8. C’est pourquoi, comme Jésus l’enseigne dans le passage de Matthieu 5, Dieu considère qu’il est plus important de résoudre un conflit avec une autre personne que de présenter une offrande à l’autel des sacrifices.

C’est ce principe que Jésus veut souligner vigoureusement dans ce passage biblique. Et ce principe s’applique non seulement au Repas du Seigneur, mais aussi au baptême chrétien, au culte d’adoration, aux ministères dans l’église locale, etc.

1 Corinthiens 11.20-34

Ce passage biblique, contrairement à celui de l’évangile de Matthieu, touche directement la question du Repas du Seigneur. On doit donc s’attendre à y trouver des applications directes sur la manière dont on doit célébrer le Repas du Seigneur.

Dans ce passage, Paul confronte les Corinthiens sur la manière peu gracieuse avec laquelle certains d’entre eux traitaient les pauvres lors du Repas du Seigneur. Au lieu d’attendre ceux qui arrivaient plus tard au repas commun, ces gens mangeaient et s’enivraient. Quand arrivaient enfin les autres membres de l’église, sans doute des esclaves qui devaient terminer leur travail avant de se présenter à la réunion, ceux-ci étaient les témoins d’un spectacle fort triste : une horde de chrétiens gavés et ivres!

C’est pourquoi l’apôtre Paul exhortera les Corinthiens à s’examiner eux-mêmes, pour qu’ils cessent de se comporter grossièrement lors du Repas du Seigneur. Par contre l’apôtre Paul, et j’insiste particulièrement sur ce point, ne mentionne jamais de s’abstenir de prendre le Repas du Seigneur. Paul demande que nous nous examinions, non pour savoir si l’on doit manger le Repas du Seigneur, mais pour qu’on le mange sans le faire avec légèreté. Le texte est en effet très clair à ce sujet, et une bonne traduction biblique communique clairement cette idée :

« Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe. » (Louis Second)

Le mot « et qu’ainsi » décrit le comportement approprié que doit avoir celui qui prend le Repas du Seigneur : il doit prendre le pain et la coupe dans une attitude d’introspection et d’examen personnel. En d’autres mots, ça ne se fait pas de prendre le Repas du Seigneur sans s’examiner soi-même.

Donc, en s’examinant, deux possibilités s’offrent au croyant:

1. Il peut soit se savoir digne de prendre le Repas du Seigneur,

2. ou il peut se reconnaître indigne de le prendre.

Bien sûr, le problème, c’est lorsque nous sommes trouvés indignes de prendre le Repas du Seigneur. Que faire alors? Paul, en tous cas, n’enseigne pas de s’abstenir de prendre le Repas du Seigneur. Au contraire, il suggère que chaque croyant s’examine lui-même, pour qu’il voit ses fautes, qu’il les confesse et les abandonne. Le Repas du Seigneur, ne s’agit-il pas d’un temps propice pour confesser ses fautes et régler ses voies devant Dieu?

Fausse conception concernant le Repas du Seigneur

On conçoit souvent le Repas du Seigneur comme un acte méritoire : « Je peux le prendre parce que cette semaine j’ai bien entretenu ma relation avec Dieu. » Mais la réalité est la suivante : personne ne mérite de prendre le pain et la coupe! Nous pratiquons tous des péchés d’une manière ou d’une autre et, sur cette seule base, nous ne serons jamais « suffisamment parfaits » pour prendre le Repas du Seigneur. En fait, nous prenons le Repas du Seigneur parce que nous sommes sous la grâce, parce que le corps de Jésus a été brisé et que son sang a été versé pour nous. S’abstenir de prendre le pain et le vin signifie donc:

1. Que nous refusons la grâce de Dieu et le pardon divin.

2. Que nous refusons de nous repentir de nos péchés ou de régler nos désaccords avec nos frères et sœurs.

3. Que nous refusons de discerner notre relation avec le corps de Christ, c’est-à-dire son Église.
a. Cela revient donc à mépriser le corps de Christ, puisque nous ne pratiquons pas des relations où règne l’amour fraternel.

Le but du repas du Seigneur

Pourquoi prenons-nous le Repas du Seigneur? Parce que nous acceptons de participer à la nouvelle alliance mise en vigueur par le sang de Christ. Nous acceptons de la sorte de vivre notre vie en nous soumettant à la volonté du Père et aux normes enseignées par Christ. Le Repas du Seigneur, c’est donc le rappel constant de cette nouvelle alliance gracieusement conclue par le Christ et à laquelle nous nous sommes engagés à participer.

Ok, imaginez maintenant cette petite conversation entre l’apôtre Pierre et l’apôtre Paul :

—Pierre dit : « J’appartiens au peuple de la nouvelle alliance conclue dans le sang de Jésus. »
—Paul, heureux d’entendre cela de la bouche de Pierre, lui répond donc : « Je sais, Pierre, alors viens et prenons le Repas du Seigneur pour commémorer cet événement de la mort de Christ! »
—Pierre répond alors à Paul : « Ah non! Je ne peux pas faire ça. »
—Paul, surpris de cette réponse inusitée, demande à Pierre : « Et pourquoi donc ne peux-tu pas prendre le Repas du Seigneur? »
—Et Pierre de lui répondre : « Tu sais, Paul, je suis un homme extrêmement colérique, je ne suis pas digne de prendre le pain et la coupe. »
—Non satisfait de cette réponse de Pierre, Paul le corrige un peu en lui disant: « Mais Pierre, ne t’es tu pas engagé à marcher avec Christ dans la nouvelle alliance qu’il a conclue en son sang? Comment peux-tu maintenant refuser de commémorer cette alliance? » Christ ne nous a pas demandé d’être parfaits pour participer à cette alliance, il a seulement dit : « Repentez-vous, car le Royaume des cieux est proche. » Le Maître nous a demandé de marcher continuellement en nouveauté de vie et de prendre le pain et le vin pour nous rappeler que c’est son corps brisé et son sang versé qui constituent le fondement du pardon de Dieu envers nous et de cette nouvelle vie. C’est en nous rappelant de ce que Christ a fait pour nous à la croix, donc en prenant le pain et le vin, que nous serons touchés par l’amour du Père envers nous et excités à l’aimer en retour. »

Cette histoire est un peu loufoque, j’en conviens. Mais elle révèle néanmoins à quel point il est illogique de s’abstenir de prendre le Repas du Seigneur.

Nous avons été rachetés à un grand prix pour marcher en nouveauté de vie, et Jésus nous demande de nous rappeler de cela chaque fois que le Repas du Seigneur est servi. C’est là la nouvelle alliance qui a été conclue en son sang.

Conclusion

Frère, sœur, tu te trouves en ce moment devant la Table du Seigneur, dressée là pour te rappeler l’engagement que Dieu a pris envers toi en Jésus-Christ et pour te donner l’occasion de renouveler ta propre consécration envers Christ et l’Église, qui est son corps.

Ne rejette pas cette occasion, pensant que tu es indigne de participer à ce repas. Au contraire, saisis-toi de ce moment privilégié pour t’examiner, confesser ton péché à Dieu et recevoir son pardon, te détournant ainsi de tes mauvaises voies. Comme le disait notre pasteur, « si dans ton cœur subsiste un péché non confessé ou une relation fraternelle encore à régler, alors engage-toi dans ton cœur à entreprendre les démarches nécessaires pour mettre ta vie en règle tout en prenant humblement et joyeusement le pain et le vin ».

Peut-être ne veux-tu pas t’examiner toi-même ni confesser ton péché? Sache que rien ne t’empêche de prendre le Repas du Seigneur. Mais sache aussi que, si tu agis de la sorte, tu démontres par ce comportement que ton cœur est endurci et que tu ne désires plus marcher dans les voies de Dieu. À toi donc qui prends indignement le Repas du Seigneur, l’Écriture déclare que tu attires un jugement sur ta personne. Je t’en supplie au nom de Jésus-Christ, ne te laisse pas aller à une telle folie. N’attends pas que Dieu te corrige pour te ramener à lui, mais viens humblement de toi-même, là, à cette table dressée devant toi, pour confesser et abandonner ton péché.

Soli Deo gloria
À Dieu seul la gloire

vendredi 13 avril 2007

La théologie, une inconnue dans l'Église de Dieu, partie 3

Dans la partie 2 de cette série, j'ai terminé en disant que certains textes bibliques sont difficiles à comprendre et que les docteurs sont alors utiles pour enseigner et transmettre au peuple chrétien la connaissance de Dieu provenant de ces textes. Un texte démontrant la difficulté possible d'interprétation des écrits bibliques est le suivant, où l'apôtre Pierre mentionne les écrits de l'apôtre Paul et ceux de l'Ancien Testament:

C'est ce qu'il (Paul) fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine. (2 Pierre 3.16)

Ce texte montre clairement que l'interprétation des Écritures exige que le lecteur soit affermi et qu'il possède également un minimum de connaissance. Sinon, il tord le sens des Saintes Écritures. Or les docteurs ont justement pour rôle d'éviter que les textes bibliques soient tordus. C'est pourquoi ils étudient sans cesse les textes bibliques et les ouvrages de ceux qui interprètent et enseignent la Parole de Dieu. Leur mission consiste à discerner l'erreur et à faire triompher la vérité. Pourquoi le font-ils? Pour éviter leur propre ruine ainsi que celle de l'Église!

La théologie, donc, a pour mission de protéger l'Église contre les contresens qu'on pourrait faire dire au texte biblique en le comprenant incorrectement. Son rôle consiste aussi à enseigner le sens normatif de l'Écriture et à en dégager les multiples applications pratiques pour nous aujourd'hui.

À suivre...

dimanche 8 avril 2007

La théologie, une inconnue dans l'Église de Dieu, partie 2

La partie 1 de cette courte série de posts nous a laissé sur un malentendu possible au sujet de l'affirmation selon laquelle toute théologie doit pouvoir être prêchée. Ce malentendu était le suivant: que la théologie doit toujours être facile à comprendre et simple pour tous. La nature de ce malentendu s'exprime souvent de la façon suivante: la connaissance de Dieu est nécessairement simple et accessible à tous, sans même qu'un effort de réflexion soit sollicité de la part du croyant. Cela peut peut-être surprendre certaines personnes que des chrétiens en viennent à concevoir la connaissance de Dieu comme étant un contenu de vérités scripturaires que tous, même les enfants, peuvent comprendre sans la moindre difficulté et sans détenir de connaissances particulières des arrière-plans sociopolitiques et religieux du monde de la Bible. Pourtant plusieurs chrétiens pensent cela. Certains vont même jusqu'à prétendre qu'ils n'ont besoin d'aucune aide pour comprendre la Bible, si ce n'est que du Saint-Esprit. La Bible, le Saint-Esprit et soi-même, voilà les trois ingrédients nécessaires pour accéder au sens du texte sacré, selon l'opinion de ces chrétiens!

Si cette façon de penser correspond vraiment à la réalité, alors il est vrai que les théologiens (les docteurs) n'ont aucun rôle à jouer dans l'Église de Dieu. Mais la réalité est tout autre, comme le démontrent clairement plusieurs textes bibliques du Nouveau Testament:

Il y avait dans l’Eglise d’Antioche des prophètes et des docteurs: Barnabas, Siméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manahen, qui avait été élevé avec Hérode le tétrarque, et Saul. (Actes 13:1)

Et Dieu a établi dans l’Eglise premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues. (1 Corinthiens 12:28)

Tous sont-ils apôtres? Tous sont-ils prophètes? Tous sont-ils docteurs? (1 Corinthiens 12:29)

Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs. (Ephésiens 4:11)

Aie soin de pourvoir au voyage de Zénas, le docteur de la loi, et d’Apollos, en sorte que rien ne leur manque. (Tite 3:13)
Bien sûr, le fait que des docteurs soient présents dans la dynamique ministérielle des églises du Nouveau Testament, cela ne signifie forcément pas que l'enseignement pouvait être parfois difficile à comprendre et que, pour cette raison, les docteurs devaient le vulgariser. Pourtant, quelques bonnes raisons nous poussent à croire que l'enseignement pouvait ne pas être compris aussi aisément que certains aimeraient le laisser croire et que, de ce fait, la fonction de docteur avait toute sa raison d'être.

À suivre...

samedi 7 avril 2007

La théologie, une inconnue dans l'Église de Dieu, partie 1

Je me souviens encore lorsque j'ai annoncé à certains frères et sœurs en Christ que j'allais étudier en théologie. "Oh non, Daniel, ne fais pas ça, tu vas perdre la foi!" "Pourquoi étudier la théologie, c'est l'Esprit qui est vie, la lettre, quant à elle, est morte?" Voilà quelques paroles, parmi tant d'autres, qui m'ont été dites alors que je m'aventurais sur le chemin des études théologiques. Même aujourd’hui, il arrive que certaines personnes me partagent des réflexions de ce genre. Au moment d'entreprendre mon baccalauréat en théologie, cette manière de penser me semblait étrange: comment des chrétiens peuvent-ils croire que les études théologiques sont nuisibles pour ma foi? Surtout que ces mêmes chrétiens ne se sont jamais vraiment opposés à l'idée que j'étudie dans un domaine d'étude séculier, les sciences naturelles par exemples (où on enseigne ouvertement la théorie de l'évolution!). Même la psychologie ou la philosophie semblaient ne pas représenter un problème pour plusieurs d'entre eux. Mais la théologie, ça non, c'était de la pure folie selon eux!

Je me suis longtemps offusqué de l'attitude négative et obscurantiste de ces gens à l'égard de la théologie. Mais je ne m'en offusque plus désormais. J'ai acquis la certitude, en lisant les ouvrages d'un théologien néerlandais que j'apprécie beaucoup, Gerrit Cornelius Berkouwer, que toute théologie doit pouvoir être prêchée. Cela veut d'abord dire que la théologie, je veux dire ici la connaissance de Dieu, appartient au peuple de Dieu et non aux académiciens. Dans ce sens, un théologien s'efforcera toujours d'enseigner les vérités qu'il découvre dans ses études en les mettant à la portée de son auditoire. De plus, cela n'existe pas des doctrines qui sont réservées seulement à une élite et d'autres doctrines qu'on enseigne au reste du peuple de Dieu. Mais dire cela pourrait facilement nous conduire à un malentendu regrettable, qu'il faut aussi éviter à tout prix. Ce malentendu est le suivant: certains seraient tenter de croire que le fait de dire que "la théologie doit pouvoir être prêchée dans l'Église" signifie qu'elle doit toujours être facile à comprendre et simple pour tous.

À suivre...

mardi 3 avril 2007

Papa!

Ça fait un petit bout de temps que je n'ai pas blogué, c'est à se demander si j'ai encore une vie imbue de spiritualité et de réflexion théologique. Eh bien oui, tout ça fait encore partie de ma vie, mais les priorités changent avec les saisons de vie, et, pour le moment, mon rôle paternel a une place prioritaire dans mon horaire du temps. Mais cela n'élimine aucune autre de mes priorités au sein de mon Église locale et sur ce blogue. Par contre, ces dernières s'en trouvent nettement grandies, du seul fait que d'être papa m'aide à comprendre un peu mieux ce que signifie prendre soin du troupeau de Dieu. Bien entendu, il ne faut pas obligatoirement être papa pour jouer le rôle de berger. Car si cela avait été le cas, comment Jésus aurait-il bien pu être le bon Berger, lui qui n'a jamais eu d'enfants "naturels"? Néanmoins, le fait demeure que la paternité, au sens où l'apôtre Paul la conçoit (Tites 1.5-6; 1 Timothée 3.1-4), peut être mise à contribution de plusieurs manières dans la vie de l'Église. Une de ces contributions est celle de modèle du troupeau. Mais ce rôle de modèle révèle un autre aspect de la vie du père de famille: sa capacité à diriger sa propre maison. Si les enfants d'une maisonnée sont reconnus pour être malhonnêtes et désobéissants, on pourra se questionner sérieusement sur la capacité du père d'une telle famille à conduire le troupeau de Dieu dans l'obéissance à sa Parole et dans l'honnêteté!

Cela dit, la paternité me pousse à apprendre à diriger ma maison et à être davantage conscient de la nécessité de jouer un rôle de modèle au sein de mon Église locale. Aussi, cette responsabilité me rappelle à quel point il est important de travailler maintenant pour le Royaume de Dieu dans ma maison, me préparant de la sorte à travailler éventuellement pour le Royaume de Dieu dans l'Église. Si j'échoue dans la première de ces tâches (le rôle paternel), je dois humblement accepter que la deuxième ne me sera pas confiée (le ministère pastoral).