dimanche 23 décembre 2007

La croix

La croix

Prédication du 23 décembre 2007

Introduction

Aujourd’hui, je vais vous parler de la croix. Comme vous le constaterez, je vais commencer mon message dans le texte de Marc, mais je m’en éloignerai pour concentrer notre attention sur la doctrine de la croix.

Les événements qui ont conduit Jésus à la croix

Tout au long du récit de Marc, on discerne très bien que Jésus a pressenti sa mort violente :

Marc 9:31 : Car il enseignait ses disciples, et il leur dit : Le Fils de l’homme sera livré entre les mains des hommes ; ils le feront mourir, et, trois jours après qu’il aura été mis à mort, il ressuscitera. Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole, et ils craignaient de l’interroger.

Marc 10:32-34 : Ils étaient en chemin pour monter à Jérusalem, et Jésus allait devant eux. Les disciples étaient troublés, et le suivaient avec crainte. Et Jésus prit de nouveau les douze auprès de lui, et commença à leur dire ce qui devait lui arriver: Voici, nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux païens, qui se moqueront de lui, cracheront sur lui, le battront de verges, et le feront mourir ; et, trois jours après, il ressuscitera.

Pourtant Jésus avait d’abord vécu une véritable « lune de miel » en Galilée, alors qu’il y prêchait et oeuvrait : il y a annoncé le Règne de Dieu, il a chassé des démons, il a guéri des malades ; l’on venait même à lui de toutes parts, pour être guéri ou encore pour s’émerveiller de son enseignement, à un tel point que sa renommée s’est étendue à toute la Galilée. Mais ce succès n’a été que de brève durée. Pourquoi ce rejet ?

  1. Jésus s’est opposé à l’interprétation juive du sabbat (Mc 2.23-3.6). Déjà les pharisiens et les hérodiens cherchaient des moyens de le faire périr.
  2. Jésus s’est fait l’ami des pécheurs, pour les inviter à la repentance (Mc 2.16). Jésus proclamait la miséricorde absolue de Dieu pour les pécheurs, renversant ainsi les barrières dressées par une tradition que les autorités religieuses défendaient jalousement.

Bien entendu, les chefs religieux n’ont pas accueilli favorablement la prédication de Jésus. Car sa prédication et son agir condamnaient leurs pratiques religieuses exclusives et faites d’hypocrisie. Les foules, quant à elles, n’ont pas compris le sens de la prédication de Jésus.

Jésus s’est donc attiré l’opposition des autorités religieuses et l’incompréhension des foules non pas parce que ses gestes étaient mauvais, mais parce que sa mission ne correspondait pas aux conceptions ni aux attentes messianiques des Juifs. Les Juifs se faisait du messie l’idée d’un puissant homme politique venant libérer le peuple de la domination romaine.


La nature de la crucifixion

La croix était un supplice terrible. Quelqu’un a même dit que la crucifixion était l’équivalent de 1000 morts. Cicéron disait qu’il s’agissait du supplice le « plus cruel et le plus horrible ».

Les sens de la croix

A. La croix, crime des hommes

La croix est avant tout un crime odieux, inspiré par la jalousie des pharisiens qui ont vu en Jésus une menace pour eux. Dès les premiers discours du livre des Actes, Pierre souligne la culpabilité des chefs juifs et des romains : « Ils ont condamné le Saint et le Juste. » (Ac 3.14)

Et c’est également de cette façon que Jésus comprenait la situation, alors qu’il s’écriait : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné. »

De quelle manière en effet le Père a-t-il abandonné son Fils ? Cet abandon consistait en ce que Dieu n’a pas empêché que Jésus soit mis au nombre des malfaiteurs ; le Père n’est pas intervenu pour défendre l’honneur de son Fils et le restituer dans son droit. Autrement dit, Dieu traité Jésus comme s’il était lui-même un coupable.

B. La croix, preuve de l’amour de Dieu

Cependant la crucifixion accomplit en même temps le plan de Dieu, auquel Jésus adhère librement. La croix exprime l’amour de Jésus pour les siens. Jésus a dit :

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jean 15.13)

« Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. » (Jean 10.11)

Mais la croix exprime également l’amour du Père pour nous :

« Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. » (Romains 5.8)

C. La croix, fondement de la justification

La croix est la preuve de l’amour de Dieu précisément parce que la croix est le moyen par lequel Dieu nous justifie. Paul affirme clairement la doctrine de la justification :

« Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus–Christ. C’est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être, pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience, afin, dis–je, de montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus. » (Romains 3.23-26)

L’Écriture utilise plusieurs notions pour décrire les multiples facettes de la justification que Christ nous a obtenus à la croix : sacrifice, substitution, propitiation, rançon, châtiment, réconciliation.

Pourtant, malgré toute la clarté des textes qui traitent de la croix comme fondement de notre justification, il n’en demeure pas moins que cette doctrine est celle que certains théologiens modernes détestent le plus.

Chez catholiques

Jean-Marc Gauthier, professeur à la Faculté de théologie et de sciences des religions à l’Université de Montréal :

« Pourquoi [Dieu] aurait-il tant besoin de la mort des autres ou d’un autre pour sauver le monde ? Cela semble absurde. On doit mal poser les questions. Il n’est pas possible que le salut du monde repose sur une espèce de pacte diabolique où l’objectif serait de faire mourir quelqu’un pour le plus grand bien de tous. » (p.67)

Jean Delumeau, professeur au Collège de France :

« Je refuse la doctrine selon laquelle Jésus est venu sur terre et s’est sacrifié parce qu’il était la seule « victime » capable d’apaiser le courroux de son Père. » (p.117)

Chez les protestants

Karl Barth :

« Il ne convient pas de dire [...] que Jésus-Christ, en subissant notre châtiment, nous a évité de le subir nous-mêmes [ni de dire] qu’il satisfait [par ce châtiment] à la colère de Dieu. »

Chez les évangéliques

Joel B. Green Mark D. Baker :

« Le modèle populaire de la substitution pénale exposé dans les chants et les sermons suggère un drame saisissant dans lequel Dieu joue le rôle d’un sadique qui inflige un châtiment alors que Jésus, dans son rôle de masochiste, accepte volontiers la souffrance. »

Steve Chalke :

Celui-ci se demande comment nous en sommes « venus à croire que le Dieu d’amour, à la croix, ait soudainement décidé de décharger sa colère et son courroux sur son propre Fils ».

Tous ces auteurs dénoncent dans le Dieu des chrétiens un Dieu immoral, barbare et sanguinaire. Dire que Dieu condamne le péché en son Fils offense leur sens de la justice.

Pour eux, la croix représente l’amour inconditionnel de Jésus pour son Dieu, parce que Jésus a accepté d’aller jusqu’à la mort pour nous donner l’exemple d’un amour parfait pour Dieu. Par sa mort, il a exemplifié son propre enseignement. Cette affirmation est vraie, mais elle demeure incomplète.

Une autre compréhension de quelques-unes de ces personnes consiste à dire que la mort de Jésus sur la croix est une expression de l’amour divin envers nous. Aussi ne devrions-nous pas être terrifiés par Dieu, car Dieu ne nous veut aucun mal nais désire uniquement nous accorder son pardon. Et cet amour de Dieu envers nous a pour but de susciter en retour un élan d’amour dans nos cœurs pour Dieu.

Réfutation

L’Écriture enseigne clairement la doctrine de la substitution pénale. On n’a qu’à citer ces quelques expressions du Nouveau Testament :

Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. (Jean 1:29)

C'est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être, pour ceux qui croiraient victime propitiatoire (Romains 3:25)

nous sommes justifiés par son sang (Romains 5:9)

Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché (Romains 8:3)

Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures (1 Corinthiens 15:3)

un seul est mort pour tous (2 Corinthiens 5:14)

En lui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés (Ephésiens 1:7)

Christ, qui nous a aimés, et qui s’est livré lui–même à Dieu pour nous comme une offrande et un sacrifice de bonne odeur. (Ephésiens 5:2)

il a voulu par lui réconcilier tout avec lui–même, par le sang de sa croix. (Colossiens 1:20)

il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a détruit en le clouant à la croix (Colossiens 2:14-15)

Christ, qui s’est offert une seule fois pour porter les péchés de plusieurs. (Hébreux 9:28)

lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés (Hébreux 10:12)

lui qui a porté lui–même nos péchés en son corps sur le bois (1 Pierre 2:24)

Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes (1 Pierre 3:18)

Il est lui–même une victime expiatoire pour nos péchés (1 Jean 2:2)

A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang (Apocalypse 1:5)

car tu as été immolé, et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes (Apocalypse 5:8-9)


Cette doctrine s’accorde au bon sens commun

Toutes les cultures pratiquent une forme ou une autre de droit pénal par lequel le coupable doit payer pour son crime.

Pensons à la sentence accordée au tueur en série Robert Pickton, qui a été reconnu coupable dimanche le 9 décembre 2007 de 6 chefs de meurtre «non prémédités» (second degré). Pouvez-vous imaginer le désarroi des familles des victimes, à qui on annonce qu’un tueur en série est reconnu coupable de meurtre non prémédité ? De toutes évidences, ces familles avaient le sentiment que la sentence ne faisait pas justice à la gravité des crimes.

Conclusion

Pour terminer, j’aimerais vous lire une portion des Écritures :

“Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. Aussi est–il écrit : Je détruirai la sagesse des sages, Et j’anéantirai l’intelligence des intelligents. Où est le sage ? où est le scribe ? où est le disputeur de ce siècle ? Dieu n’a–t–il pas convaincu de folie la sagesse du monde ? Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse: nous, nous prêchons Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs. Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes.” (1 Corinthiens 1:18-25)

Ne soyons pas si étonnés lorsque les hommes trouvent insensé que nous prêchions Christ crucifié, car le message de la croix est une folie.

mercredi 19 décembre 2007

La promesse d'une parole écrite

J’admire mon épouse pour plusieurs qualités qu’elle possède. Mais il y a une qualité chez elle qui me fascine tout particulièrement, probablement parce que je ne possède pas cette qualité : mon épouse garde et range scrupuleusement tous les papiers et écrits qu’elle a en sa possession, mêmes ceux qui, à première vue, semblent complètement inutiles. Pourtant tout ce qu’elle garde n’est pas nécessairement inutile, et, aujourd’hui, je m’en suis rendu compte une fois de plus. En effet, mon épouse discutait ce matin avec le responsable de son dossier à La Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) à propos de son congé de travail suite à des douleurs aigües aux tunnels carpiens. Pour défendre sa cause, elle mentionnait tous les documents qu’elle avait en sa possession et qu’elle pouvait présenter si cela s’avérait nécessaire. De ces documents, il y avait toute sorte de rapports de santé, dont certains rapports médicaux datés de l’année 2005, voire même des échanges par courriel entre elle et son superviseur immédiat. J’étais stupéfait de constater à quel point ces documents s’empoussiérant depuis un certain temps devenaient soudainement d’une grande importance. Ça m’a rappelé ce proverbe :

Les paroles s’envolent, les écrits restent.
Enfin et surtout, ça m’a fait penser au privilège qui se trouve dans cette promesse de Jésus :
« Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaitra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé. » (Matthieu 5.18)
Il s’agit en effet d’un privilège pour nous, car nous avons la promesse que la Parole de Dieu écrite restera parmi nous, pour notre salut et notre édification, et ce jusqu’à la fin des temps. Les hommes chercheront à détruire la Bible, mais ils n’y parviendront jamais ; quand bien même ils bruleraient toutes les Bibles qu’ils auraient trouvées, il en restera toujours une quelque part qu’ils n’auront pas trouvée et qui sera reproduite par de fidèles serviteurs du Christ.

jeudi 6 décembre 2007

Comparaison entre Osteen et McArthur

Je porte à votre attention ce post de Eric Svendson, concernant l'attitude diamétralement opposée de ces deux figures fortes de l'évangélisme américain:

Tuesday, November 27, 2007

Ashamed of the Gospel


"I am not ashamed of the gospel, because it is the power of God for the salvation of everyone who believes: first for the Jew, then for the Gentile. For in the gospel a righteousness from God is revealed, a righteousness that is by faith from first to last, just as it is written: "The righteous will live by faith." (Rom 1:16-17)


I saw this interview on Larry King Live when it first aired. Have you ever seen a more pathetic example of someone who names the name of Christ and is clearly ashamed of His words?

And the dance continues . . . and gets even worse:



Now compare that stumbling, bumbling unfaithful presentation of the gospel to that of the boldness and clarity of a faithful minister of the gospel. Same venue; same interviewer:



Then ask yourself to which one of these men the words of our Lord applies:

"If anyone is ashamed of me and my words in this adulterous and sinful generation, the Son of Man will be ashamed of him when he comes in his Father's glory with the holy angels." (Mark 8:38).

ES