mardi 30 décembre 2008

Un Christ divisé, un pasteur divisé

Quand je me promène dans les rues de mon quartier ainsi que dans celles du quartier de mon église locale, je remarque qu'il existe plusieurs églises de diverses dénominations évangéliques autres que la mienne (baptiste). Parfois, il m'arrive de me poser la question suivante : accepterais-je de devenir pasteur dans l'une de ces églises ? La question semble saugrenue, mais je connais des pasteurs qui refuseraient catégoriquement de joindre une église qui n'appartient pas à leur dénomination.

Que répondrais-tu à cette question ?

vendredi 26 décembre 2008

Pensée sur le créationisme

Ce qui devient trop souvent problématique dans l’effort de plusieurs créationnistes pour garder « intact » les énoncés dits scientifiques du récit de la création, c’est quand la perspective scientifique devient omniprésente dans l’interprétation qu’ils font du texte de la Genèse. Le récit de la création est bel et bien lu, analysé et étudié en profondeur, mais tout cet effort a pour seul et unique but de répliquer aux objections des évolutionnistes. Le discours des créationnistes et leur interprétation des Écritures deviennent alors uniquement scientifiques, et tout ce que Moïse a voulu initialement communiquer par ce récit de la création passe soudainement au second plan ou est tout simplement ignoré et mis de côté.

lundi 15 décembre 2008

Le Petit catéchisme de Westminster

Pour les familles qui sont à la recherche de nouvelles idées pour organiser leurs moments de dévotion familiale, je vous suggère le Petit catéchisme de Westminster, qui se trouve à la fin des Textes de Westminster. Il s'agit d'une bonne introduction pour les enfants aux grandes doctrines de la Bible. Le format consiste en plusieurs questions suivies de leurs réponses respectives.

vendredi 12 décembre 2008

Gloire et humilité, la suite...

Dans mon billet d'hier intitulé Gloire et humilité, j'ai écrit la pensée suivante: "L'humilité authentique consiste à percevoir la gloire dans les petites choses de la vie."

Pour ceux qui se demanderaient ce que signifie cette pensée, je dirais ceci: Dieu a tout créé pour sa gloire, donc tout ce qui existe, les grandes choses comme les petites, a pour objectif de glorifier Dieu. Par voie de conséquence, l'humilité authentique consiste à percevoir la gloire de chaque chose que nous accomplissons comme un reflet de la gloire de Dieu. Dans le concret de la vie quotidienne, cela signifie, par exemple, que la joie que j'éprouve à prendre soin de ma famille exprime un fait glorieux, le fait que Dieu a voulu les choses ainsi et qu'il se glorifie en elles. L'humilité authentique consiste donc à reconnaître que la vie est ainsi faite.

jeudi 11 décembre 2008

Gloire et humilité

L'humilité authentique consiste à percevoir la gloire dans les petites choses de la vie.

mardi 9 décembre 2008

Élections

Hier, j'ai passé la journée à travailler dans un bureau de vote d'Élections Québec. Journée très très longue! C'est triste que ça ne vote plus au Québec. Les Québécois ne votent plus, par cynisme et désillusion politique. Ils se disent: "Si nos politiciens n'en valent pas le coup, pourquoi voter?" Drôle de réflexion; comme si notre devoir civil dépendait de la qualité des politiciens.

vendredi 5 décembre 2008

Un p'tit peu d'historiographie!

L’historiographie, c’est la science de l’histoire écrite. Car l’histoire s’écrit. Et puisqu’on écrit l’histoire, on écrit aussi l’histoire du Canada.

À ce propos, plusieurs observateurs de la scène politique canadienne s’entendent pour dire que la crise politique actuelle à Ottawa constitue une encre nouvelle qui imbibera assurément le papier de l’histoire canadienne. En d’autres termes, cette crise politique, en raison de son caractère singulier, fabrique, fait et écrit l’histoire du Canada; cette crise, dira-t-on, est en train de changer le cours de l'histoire canadienne. Bien des événements se produisent dans le quotidien de l’arène politique, mais parce que tous ces événements quotidiens sont habituels, voire banals, ils ne figureront jamais dans les annales de l’histoire canadienne.

On peut affirmer que les événements quotidiens qui surviennent dans nos vies sont tout aussi banals que les événements quotidiens de l'arène politique. Probablement plus banals que ces derniers. En effet, je ne crois pas que le travail que j'ai accompli aujourd'hui sera à jamais inscrit dans l'histoire. Ma mémoire, quoique défaillante, garde un certain souvenir des événements de mon existence. Mais quand je mourrai, qui se souviendra de mon histoire ? Peut-être quelques membres de ma famille, des amis et des collègues de travail se souviendront-ils de moi. Mais quand tous ceux-ci auront à leur tour trépassés, qui se souviendra alors de moi ? La banalité de mon existence ne s’effacera-t-elle pas à tout jamais alors que disparaissent leurs souvenirs de moi ? L'histoire humaine, on le voit, est bien sélective!

Mais Dieu se souvient. Et cela me suffit. Car Dieu, dans son omniscience, sait de quoi l'histoire humaine est véritablement composée. Dans son plan, aucun événement, aussi banal puisse-t-il paraître, n'est exclu de l'histoire humaine. Dieu contemple l'histoire comme elle se présente réellement à lui, c'est-à-dire l'histoire comme enchevêtrement de tous les événements constitutifs et successifs de la réalité humaine depuis la création de la race humaine. Sa perspective lui donne de voir que toutes les actions des hommes, celles qui sont publiques comme celles qui sont enfouies dans le secret, que tous les événements qui prennent place, bref que tout ce qui arrive, contribuent à bâtir l'histoire.

mercredi 3 décembre 2008

Noël

J'ai une confession à vous faire : Noël n'a pour moi aucune connotation religieuse.

Depuis plusieurs années, je me surprends à ne plus accorder à cette fête le sens que la religion catholique, et protestante à sa suite, lui a toujours attribué, soit la commémoration de la naissance de notre Seigneur Jésus. Noël pourrait disparaître de notre calendrier annuel que je m’en porterais tout aussi bien.

Tous les jours, mon cœur célèbre la naissance de Jésus-Christ. Mais tous les jours aussi, je célèbre également, et avec une émotion tout aussi vive, sa mort expiatoire et sa résurrection en puissance.

Quelle est ton opinion à ce sujet ?

lundi 1 décembre 2008

Si l'Église...

Si l'Église prenait la mission avec un sérieux et un dynamisme semblable à ce que font les partis d'opposition en ce moment pour renverser le gouvernement Harper et former un gouvernement de coalition composé de libéraux et de néo-démocrates, je dirais: "Wow!".

jeudi 27 novembre 2008

Lecture

Je suis en train de lire le livre Ministry In The Image Of God: The Trinitarian Shape Of Christian Service, de Stephen Seamands. Selon son approche, le ministère chrétien devrait se fonder sur la réalité de la sainte Trinité. Autrement dit, le ministère chrétien authentique doit se penser et s'accomplir dans les paramètres des relations intratrinitaires entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Je vous confesse que je ne suis pas encore convaincu de cette approche. Mais bon, je vais bientôt franchir le deuxième chapitre; je saurai bien quoi en penser dans la suite de ma lecture.

vendredi 21 novembre 2008

Cravate 23

Georges a publié un billet sur la nécessité de porter ou de ne pas porter la cravate. Ce billet a été amplement commenté et, dans le feu de l'action, j'ai composé ce petit morceau de littérature:

Cravate 23

1 Cantique de Moores
Ma cravate est ma porte d’entrée: grâce à elle tous me recevront.

2 Elle me fait reposer dans l’illusion de ma grandeur, elle me dirige près des eaux paisibles du succès.

3 Elle rehausse ma personne, elle me conduit dans les sentiers de l’hommerie, à cause de son prestige.

4 Quand je marche dans la vallée de la critique, je ne crains aucun mal, car je porte ma cravate: son nœud et ses motifs me donnent du prestige.

5 Ma cravate dresse devant moi une table, en face des gens ordinaires; elle me couronne au-dessus d’eux, et ma réputation déborde.

6 Oui, grâce à ma cravate, le succès et le prestige m'accompagneront tous les jours de ma vie, et j'habiterai dans la cour des grands jusqu'à la fin de mes jours.

mardi 18 novembre 2008

Le rejet

Qui n'a jamais souffert du rejet? Sans craindre de se tromper, on peut affirmer que chacun d'entre nous, à un moment ou un autre de sa vie, a été victime de rejet. Et le rejet, bien souvent, sinon toujours, engendre le sentiment de rejet. Or le sentiment de rejet, lorsqu'il est ressenti, s'enracine profondément à l'intérieur de nous. Avec le temps, il semble s'estomper, voire même disparaître. Pourtant il est toujours là. Il n'est pas seulement là, blotti quelque part dans les profondeurs de notre for intérieur, parcourant les méandres de notre inconscient, mais il est aussi actif, si actif qu'il détermine l'ensemble de nos comportements relationnels. C’est ce sentiment de rejet qui, entre autres, nous conduit à développer des mécanismes de défense relationnels; c’est aussi ce sentiment de rejet qui nous pousse à manipuler les autres dans le but de leur arracher un peu d’amour et de compassion. Comme si on pouvait recevoir l’amour sur commande! Enfin, c’est ce sentiment de rejet qui nous fait devenir exigeants envers les autres, qui nous rend prompts à réclamer des autres qu’ils respectent nos droits et prennent soin de notre personne.

Le rejet subi, bien entendu, n’est pas péché pour celui qui en est victime. Celui qui sera condamné, c’est celui qui rejette son prochain, non la victime. Par contre, le sentiment de rejet, lui, peut devenir péché. En effet, je pèche chaque fois que le sentiment de rejet me pousse à fabriquer des mécanismes de défense et des stratégies de manipulation d’autrui. Je pèche puisque je ne suis plus en train d’obéir au mandat que Dieu désire me voir accomplir, mandat qui consiste à aimer mon prochain, quand bien même ce prochain me rejetterait. Car comment pourrais-je prétendre aimer mon prochain si, cherchant à protéger égoïstement mon cœur des souffrances du rejet (que ce rejet soit réel ou non), je ne cesse de mendier son amour en le manipulant ou me protège farouchement de lui, me fermant de la sorte à lui et aux possibilités infinies du partage réciproque de l’amour?

Que faire si le sentiment de rejet a pollué ma vie?

Jésus, sur la croix, s’est écrié :

Éli, Éli, lama sabachthani? c'est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? (Matthieu 27.46)
Jésus, abandonné, rejeté par le Père! Abandonné et rejeté par le Père, mais après que tous, ses disciples comme sa famille, son peuple comme ses ennemis romains, l’eussent abandonné et rejeté, le laissant là, seul, sur la croix infâme, avec la dureté du bois et la froidure des clous comme uniques compagnons des dernières heures de sa vie. Jésus, on te nommera le Rejeté!

Que les hommes l’aient rejeté, ce rejet des hommes, Jésus en a manifestement triomphé. Il a triomphé de ce rejet par l’amour. Ne sont-ce pas en effet les paroles de Jésus, alors qu’il était en croix :
Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. (Luc 23.34)
Jésus a triomphé du rejet infligé par les hommes. Quel espoir! Car ton exemple, Jésus, m’inspire, me convainc de triompher du rejet par l’amour et le pardon que je rendrai à ceux qui me rejetteront. En toi, par toi et comme toi, je peux désormais vaincre le rejet par la puissance libératrice de l’amour.

Abandonné par le Père. Quel abandon! Comment pourrais-je survivre à un tel abandon? Mais je n’ai pas à subir un tel abandon, car toi, Jésus, tu as été rejeté du Père afin que je sois accueilli par le Père. Ton rejet, Jésus, m’a valu l’accueil éternel du Père. Ton abandon, Jésus, a déchiré le voile du lieu très saint (Luc 23.45), et désormais ton Père m’y reçoit, dans l’intimité de sa joie et de son amour.

Et chaque fois que les hommes me rejetteront à cause de ton nom, Jésus, ou pour quelque autre raison que ce soit, toi, Ô Père, tu m’ouvriras les bras et m’accueilleras tendrement!

jeudi 13 novembre 2008

Peut-on changer?

Vraiment, Dieu nous change-t-il? Peut-on devenir une nouvelle créature, comme l'ont enseigné Jésus et les apôtres? Poser la question semble ridicule. Pourtant, j'ai maintes fois rencontré des chrétiens qui en sont venus à douter sérieusement de cette promesse de changement. Si le changement est réel, possible, pourquoi certains chrétiens ne parviennent plus à y croire?

mardi 11 novembre 2008

Les chrétiens et la politique

J'ai entendu dernièrement un frère prédicateur dire du haut de la chaire qu'il ne donnerait pas publiquement son opinion politique au sujet de Barack Obama, désormais Président-élu des États-Unis. De toutes évidences, le frère en question désirait garder ce sujet privé. Je peux très bien comprendre cela, car la chaire n'est pas le lieu à partir duquel on fait de la propagande politique. Peut-être que ce frère prédicateur, par crainte de faire d'une manière ou d'une autre de la propagande politique, a préféré s’abstenir ? Je ne sais pas.

Pourtant, il y a une différence entre faire de la propagande politique et donner son opinion politique sur tel ou tel sujet politique d'actualité. Jésus a maintes fois offert son opinion politique, lui le « prédicateur » par excellence :

Oui, dit-il. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le prévint, et dit: Que t'en semble, Simon? Les rois de la terre, de qui perçoivent-ils des tributs ou des impôts? de leurs fils, ou des étrangers (Matthieu 17.25)?

Jésus leur dit: Les rois des nations les maîtrisent, et ceux qui les dominent sont appelés bienfaiteurs (Luc 22.25).

Alors il leur dit: Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu (Matthieu 22.21).

Qu'en penses-tu?

Citation

Ceux et celles qui lisent mon blogue ont certainement remarqué le nouveau gadget dans la barre latérale, les citations de différents personnages de la chrétienté. En voici une de Jean Calvin que j'ai particulièrement appréciée:

As to the fact, that each province had an archbishop among the bishops and, moreover, that, in the Council of Nice, patriarchs were appointed to be superior to archbishops, in order and dignity, this was designed for the preservation of discipline, although, in treating of the subject here, it ought not to be omitted, that the practice was very rare. ...To the government thus constituted some gave the name of Hierarchy -- a name, in my opinion, improper, certainly one not used by Scripture. For the Holy Spirit designed to provide that no one should dream of primacy or domination in regard to the government of the Church.

John Calvin

jeudi 6 novembre 2008

Intelligent et sage

Je m'aperçois avec le temps et la réflexion qu'il est possible qu'un homme soit à la fois très intelligent et tout à fait insensé. Le seul fait de savoir se servir de son cerveau et d'être capable de jongler avec des concepts rationnels très complexes ne fait pas nécessairement d'un homme un sage. Il peut savoir réfléchir, voire même être un excellent théologien, et pourtant être incapable de gérer intelligement (sagement) ses relations humaines (par exemple, ne pas perdre la maîtrise de soi, ne pas trop parler, ne pas dire des bêtises, etc.). Je ne vous apprends sans doute rien en vous disant cela, mais parfois ça me fait du bien de me le rappeler en prenant le temps de le rappeler aux autres.

mercredi 5 novembre 2008

Un messie est né

Un messie est né: tel est le titre d'un article du chroniqueur Marco Fortier au Journal de Montréal. Ce messie, c'est Barack Obama, nouvellement élu Président des États-Unis d'Amérique. Mais ce n'est pas là le seul titre attribué à Obama : on le nomme aussi "rédempteur" et "sauveur" des Américains. Ce n'est pas rien. De fait, ces titres si généreusement attribués à Barack Obama révèlent une chose : que le peuple américain a immensément soif de changement. Comme chrétiens, nous pouvons certes nous interroger sur la légitimité d'appliquer ces titres à Barack Obama. On sait que ces titres sont réservés à Christ. De toutes façons, peu importe ce qu'on en dira, mon propos actuel ne concerne pas ce point.

C'est plutôt une contradiction que je voudrais faire ressortir ici, une contradiction que le peuple américain a à peine soulignée. Et cette contradiction, lorsqu’elle apparaît, démontre à quel point les américains (et tous les hommes) abandonnent si facilement leurs héros, leurs rédempteurs, quand ces derniers ne suffisent plus à les inspirer ni à les faire vibrer.

On se souviendra du 11 septembre 2001. L’Amérique était en deuil. En colère aussi. Un homme a alors ouvert la bouche pour s’adresser à l’Amérique, pour la consoler et lui annoncer la punition des impies. C’était Georges W. Bush, le commandant en chef de l’armée américaine, le héros, le rédempteur de tous les américains. Il a présenté son ordre de mission guerrière ; il a même déclaré avoir été mandaté par Dieu pour accomplir sa mission guerrière. Les Américains l’ont écouté, l'ont cru, l’ont aimé et l’ont suivi. C’était lui le héros du moment.

Bush a certes fait des erreurs, plusieurs erreurs. C’est pourquoi les Américains ont manifesté leur désir de changer de rédempteur. Pourtant, n’avait-il pas inspiré la nation entière lorsqu’il lui avait promis de venger les victimes des attentats ? Mais aujourd’hui le peuple ne veut plus de lui. On prédit déjà que la présidence de Bush fils aura été la pire de toute l’histoire des États-Unis.

Cette contradiction nous emmène inéluctablement à poser la question suivante : pour quelle raison le peuple américain se donne-t-il des rédempteurs ?

lundi 3 novembre 2008

Réinventer l'Église 2

Je désirerais vous offrir quelques réflexions supplémentaires concernant cette idée très à la mode ces jours-ci de « réinventer l’Église ».

Je voudrais dans un premier temps mentionner que le fait de chercher et d’appliquer des méthodes différentes de celles pratiquées dans sa propre église locale ne constitue pas, à mon sens, une « réinvention de l’Église ». En effet, si ces méthodes différentes ont une solide base biblique et ont pour but de faire croître les croyants et d’accomplir la mission de Dieu, il s’agit alors d’un simple retour à la pensée initiale de Dieu. Cela est bon et souhaitable pour une église locale. Ce n’est que lorsque les pasteurs ont la démangeaison de trouver la recette magique qui les fera avoir du succès, qu’ils tombent dans cet excès qui consiste à vouloir « réinventer l’Église ».

Aussi, je crois que l'expression « réformer l'Église » est préférable quand on parle de changements à apporter au sein de l’Église.

samedi 1 novembre 2008

Réinventer l'Église

Réinventer l'Église, voilà ce qui préoccupe nombre de nos pasteurs contemporains. Pourtant, qu'il suffise que tous ceux qui professent la foi chrétienne vivent comme des chrétiens fidèles à leur Maître, et les hommes sauront ce qu'est l'Église et son rôle dans le monde.

Réinventer l'Église: cet exercice rend agréable le ministère pastoral. En effet, je ne connais aucun pasteur qui regimbe devant la tâche qu'il s'est donnée de réinventer son église locale.

Par contre, insuffler à des chrétiens le désir de vivre une foi authentique et vivante, cela exige patience et sacrifice de la part des pasteurs.

Peut-on, est-il même souhaitable, de joindre les deux, de donner envie à des chrétiens de vivre comme des chrétiens tout en réinventant l’Église ? Pour être honnête avec vous, je le crois de moins en moins.

vendredi 17 octobre 2008

Culture et foi

Voici deux commentaires que j'ai laissés sur la blogue de Yanick Ethier, pasteur à l'Église de l'Espoir, à Longueuil. Ces commentaires concernent la relation entre foi et culture:

Mon premier commentaire:

La rédemption de la culture : ce n'est pas un concept dont on entend souvent parler, pourtant il s'agit bien de cette dimension de la foi chrétienne lorsqu'on parle de la relation entre foi et culture. Car la réalité du Christ a ceci pour elle : elle nous pousse à porter un regard analytique sur notre culture dans le but d’opérer les transformations culturelles qui s’imposeraient suite à la confrontation de l’Évangile à certaines valeurs d’une culture donnée.

Ce regard analytique, bien entendu, ne supprime pas la liberté créatrice, donc culturellement productrice, d’une communauté en particulier ni des individus qui la composent ; car il est dans la nature même de l’homme de générer de la culture. L’homme est culture et la culture est homme. La réalité nouvelle du Christ n’abolit pas cet état de choses. Ce serait donc faire fausse piste que de penser l’abolition de la culture comme l’une des visées de l’Évangile.

Cela étant dit, il faut encore se garder de penser la culture immaculée, comme si les taches du péché « ne lui collait pas à la peau ». Bien au contraire, une lecture honnête de la Bible révèlera le fait suivant : toutes les cultures sont corrompues par le péché ; il n’y en a aucune qui soit à l’image parfaite du dessein de Dieu. Par conséquent, toutes les cultures ont besoin de la rédemption. Et cette rédemption de la culture, dans le concret, signifie ceci : que le chrétien n’est pas tenu de pratiquer un comportement culturellement déterminé qui s’opposerait à un principe moral clairement exposé ou implicitement contenu dans la Bible, mais que, au contraire, il doit laisser la puissance de l’Évangile lui permettre d’opérer une transformation profonde de ces mêmes comportements culturellement déterminés.

Cette rédemption de la culture n’est pas aisée, car elle implique que nous prenions le temps de bien réfléchir à la culture dominante ainsi qu’à la manière dont il faut articuler le message évangélique au sein de cette même culture. Mais ce qui rend la tâche encore plus ardue, c’est que la culture ne se livre pas à notre réflexion comme une donnée uniforme ; bien au contraire, la culture abonde de nuances, de sorte qu’il devient parfois plutôt difficile de décider si tel ou tel aspect de la culture est conforme ou non à la norme évangélique.

Bon j’arrête ici pour l’instant.

Puis mon deuxième commentaire:

Tu as raison de dire qu'une première question à adresser (je répondais ici au commentaire de Yanick Ethier), est celle de notre rapport à la culture en général. Et, de fait, l'ouvrage référence de Niebuhr, dont se sert Carson dans son propre livre, a justement pour but d'éclairer cette question.

En ce qui me concerne, après avoir réfléchi au concept proposé par Niebuhr, je suis parvenu à la conclusion que seule une véritable rédemption de la culture est acceptable pour des chrétiens évangéliques. C'est aussi le seul moyen de ne pas fuir la culture ou de s'y jeter à fond.

Quand je dis « rédemption de la culture », j’entends ceci : que la culture, comme toutes les autres sphères de l’existence humaine (la famille, le travail, etc.), se doit elle aussi d’être touchée et de participer pleinement à la réalité transformatrice et salvatrice de l’Évangile. En d’autres mots, la transformation qu’opère en moi l’Esprit de Dieu doit forcément me pousser à générer des transformations de la culture qui m’habite et dans laquelle je baigne.

dimanche 7 septembre 2008

Ecolo-absurdité

Je ne suis pas contre les projets écologiques. Cependant, il arrive parfois que je trouve certaines mentalités des écolos un peu contradictoires.

Par exemple, lors d'une formation pour mon nouvel emploi, les formateurs se faisaient une fierté de mentionner que le format papier du guide des professeurs de français langue seconde (un cartable assez volumineux) ne serait plus réimprimé. Tout le guide pouvait désormais être consulté sur le réseau intranet de l'entreprise. On sauve ainsi des arbres, applaudissaient-ils! Vive les ordinateurs qui nous font sauver des arbres!

Voici cependant quelques faits intéressants:

  • Un ordinateur est majoritairement composé de métaux. Or le métal prend plusieurs dizaines d'années à se détériorer. Les ordinateurs désuets polluent la planète (voir la photo ci-dessous).
  • Le métal n'est pas un matériau renouvelable. Ça ne repousse pas du métal, c'est de la roche transformée! La plupart du temps, on n'utilise des produits métalliques qu'une seule fois puis on les jette. Tout un gaspillage!
  • Le métal est recyclable, mais le processus est plus difficile et plus onéreux.
D'autres faits intéressants:
  • Un arbre devenu feuille de papier, contrairement au métal, est facilement décomposable.
  • Les arbres sont des richesses renouvelables. On en coupe et on en replante. Essayez donc ça avec vos ordinateurs!
  • Le papier est facilement recyclable.
Tout bien considéré, il me semble que le papier est un choix plus écologique. Vous ne pensez-pas?


lundi 25 août 2008

Inside Out

Je lis en ce moment le livre Inside Out, de Larry Crabb. J'aime bien ce que produit le Dr Crabb. J'aimerais, dans les prochains jours, vous partager un peu ce qu'il enseigne dans ce livre. Si je trouve le temps de le faire, bien sûr.

mercredi 20 août 2008

Hypocrites?


Récemment, une personne que je connais m'a mentionné qu'elle trouvait les chrétiens hypocrites, surtout lorsqu'ils se rassemblent le dimanche matin. Et encore bien plus les prédicateurs qui, toujours selon cette personne, osent prétendre connaître "la Vérité" sans peut-être l'expérimenter "acceptablement" (selon les critères de cette personne) dans leur vie quotidienne. Cette même personne, si on lui en donnait l'occasion, dirait à peu près ceci aux chrétiens:
Vous faites les beaux et les fins quand vous vous rencontrez le dimanche matin, mais au fond je sais que vous ne vivez pas à la mesure de ce que vous prétendez connaître de Dieu. Votre foi ne fait que masquer la méchanceté de vos cœurs. Je sais que vous ne manifestez pas la compassion et l'amour que vous croyez détenir. Vous êtes des hypocrites et des arrogants, rien de plus!
En réfléchissant à cette critique, je me suis demandé si celle-ci reflétait la réalité de nos églises. Bien entendu, l'hypocrisie guette chaque chrétien, et il serait un peu naïf de penser qu’il n’y a pas de gens hypocrites au sein de nos assemblées. Mais sommes-nous tous des hypocrites, uniquement en raison du fait que notre combat de tous les jours contre le péché est manifeste aux yeux des non croyants? Sommes-nous des hypocrites parce que, d'une part, nous croyons connaître la Vérité et, d'autre part, nous continuons à pécher de plusieurs manières? Sommes-nous des hypocrites parce que nous ne sommes pas encore parfaits dans l'amour?

Deux éléments importants doivent être considérés. D’abord nous, les chrétiens, ne prétendons pas être parfaits. Nous formons d’ailleurs une communauté dont un des buts consiste à progresser dans la sanctification. Il n’est pas possible de se sanctifier si on ne reconnaît pas au préalable le besoin d’être sanctifié. Les chrétiens se savent donc pécheurs, et c’est aussi cela qui les motive à se sanctifier pour ressembler à Christ.

Ensuite, pour qu’une telle communauté de sanctification fonctionne, il faut aussi que les membres qui la composent s’aiment d’un amour authentique et fassent preuve de compassion les uns envers les autres. L’exigence de la sanctification ne peut se passer du commandement de l’amour fraternel.

Sommes-nous des hypocrites? Je ne le pense pas, du moins pas lorsque nous cherchons de tout notre cœur à considérer toutes nos voies et s’assurer qu’elles sont toutes en règle devant Dieu. Cela ne signifie pas que nous sommes parfaits, car nous bronchons tous de plusieurs manières. Par contre cela veut dire que lorsque nous bronchons, nous nous relevons et travaillons à ne plus broncher de la même manière. Et cela signifie que je manifeste de la compassion envers mon frère qui bronche, que je ne le condamne pas mais que je l'aide au contraire à ressembler toujours davantage à Christ.

jeudi 14 août 2008

Petite maxime

"Dire que l'art n'a pas de raison d'être, c'est enlever au Divin Artiste son mode d'exécution."

mercredi 13 août 2008

Pasteur LeClocher et l'archange

Tiens, puisque l'heure est à la collaboration interdénominationnelle (voir le billet de Georges intitulé Interdenominational), pourquoi pas y ajouter mon grain de sel?



Un archange agissant à titre d'avocat de la couronne divine a eu pour mandat d'interroger un pasteur baptiste plongé dans un profond coma, Pasteur LeClocher, accusé d'intolérance envers les membres des églises appartenant aux autres dénominations. Une page du procès s'est accidentellement détachée du registre céleste et est tombée sur la terre. Ce bout de papier a été retrouvé. Nous pouvons y lire une bride de la discussion qui a pris place entre l’archange et Pasteur LeClocher:

Archange: "Croyez-vous, Pasteur LeClocher, que les Baptistes des autres associations que la vôtre sont vos frères et sœurs en Christ?"

Pasteur LeClocher: "C'est sûr qu'ils le sont. Christ est mort pour eux. Et puis ils sont baptistes!"

Archange: "Croyez-vous, Pasteur LeClocher, que les Presbytériens sont vos frères et sœurs en Christ?"

Pasteur LeClocher: "Bien sûr qu'ils le sont. Christ est aussi mort pour eux."

Archange: "Croyez-vous, Pasteur LeClocher, que les Frères larges et les Frères étroits sont vos frères et sœurs en Christ?"

Pasteur LeClocher: "Ah oui! eux aussi le sont. Christ est également mort pour eux."

Archange: "Croyez-vous, Pasteur LeClocher, que les Mennonites sont vos frères et sœurs en Christ?"

Pasteur LeClocher: "Tout à fait. Christ est également mort pour eux."

Archange: "Croyez-vous, Pasteur LeClocher, que les Luthériens sont vos frères et sœurs en Christ?"

Pasteur LeClocher: "Oui ils le sont. Christ est aussi mort pour eux."

Archange: "Croyez-vous, Pasteur LeClocher, que les Pentecôtistes sont vos frères et sœurs en Christ?"

Pasteur LeClocher: "Je dirais que les Pentecôtistes modérés le sont. Christ est certainement mort pour eux. En ce qui concerne les Charismatiques, j'ai quelques réserves. On verra bien au jugement dernier!"

Archange: "Croyez-vous, Pasteur LeClocher, que les Anglicans sont vos frères et sœurs en Christ?"

Pasteur LeClocher: "Je pense que la branche évangélique des Anglicans est composée de frères et sœurs pour qui Christ est mort à la croix. Pour les autres branches anglicanes, ils sont pour moi un peu comme les Catholiques."

Archange: "Donc, si je comprends bien votre point de vue, Pasteur LeClocher, il est clair que, selon vous, vous verrez au festin de l'Agneau les frères et sœurs chrétiens qui appartiennent à d'autres dénominations évangéliques, c'est bien ça?"

Pasteur LeClocher: "Oui, vous avez bien compris ma pensée."

Archange: "Encore une fois, si je comprends bien votre pensée, Pasteur LeClocher, Christ est mort à la croix tant pour les péchés des frères et sœurs qui appartiennent à d'autres dénominations évangéliques que pour vos péchés à vous?"

Pasteur LeClocher: "C'est tout à fait ce que je crois. Vous résumez bien ma pensée."

Archange: "Je ne vous comprends pas, Pasteur LeClocher!"

Pasteur LeClocher: "Ah bon! Qu'est-ce que vous ne comprenez pas?"

Archange: "Eh bien!, vous affirmez d'une part que les personnes de dénominations différentes sont bel et bien vos frères et sœurs en Christ et qu'ils sont sauvés tout autant que vous. D'autre part, vous persistez dans votre refus de travailler en collaboration avec eux, bref, vous continuez à les considérer comme s'ils n'étaient pour vous que de purs étrangers, voire même comme s'ils étaient des ennemis de Dieu! Il vous serait mieux alors de dire qu'ils ne sont tout simplement pas vos frères et sœurs en Christ."

Pasteur LeClocher: "Ah non, je ne peux pas dire ça!"

Archange: "Et pourquoi donc?"

Pasteur LeClocher: "Parce que, en disant cela, je manifesterais de la sorte une étroitesse d'esprit intolérable!"

Archange: "Pourtant, en refusant de collaborer avec vos frères et sœurs en Christ de dénominations différentes, pour qui Christ est également mort à la croix, vous démontrez ceci : que vous ne croyez pas vraiment que ces gens sont vos frères et sœurs en Christ. Car puisque le Christ vous demande d'aimer et de travailler avec ceux et celles qui portent glorieusement son Nom, avec ceux et celles que le Christ lui-même a sauvés par le sang de sa croix, par quelle autorité pouvez alors les ignorer et les traiter comme s'ils n'étaient que de purs étrangers à vos yeux? C’est pourquoi, si vous ne voulez pas sombrer dans la contradiction, il vous faut affirmer que vous ne croyez pas que ces gens sont vos frères et sœurs en Christ. Mais si vous faites une telle affirmation, vous serez alors coupable d'une étroitesse d'esprit, une étroitesse d'esprit que vous, d'ailleurs, seriez le premier à condamner. Pourtant vous êtes étroit d’esprit, c’est ce que les faits de votre agir démontrent. Par conséquent, non seulement êtes-vous coupable d'étroitesse d'esprit envers ceux et celles pour qui Christ est mort, mais vous êtes en plus coupable de contradiction, car vous persistez à dire que les membres des églises dénominationelles autres que votre dénomination sont vos frères et sœurs en Christ, alors que dans les faits vous les ignorez et les traitez comme des étrangers! Comment, devant le Christ votre Seigneur qui se tient ici présent devant vous, pouvez-vous à la fois prétendre que tous ces gens des autres dénominations sont vos frères et sœurs en Christ tout en refusant d’agir à leur égard selon le commandement enseigné par ce même Christ devant qui vous vous tenez, le commandement de l’amour? Et comment, en outre, pouvez-vous ne pas collaborer avec ceux et celles qui ont pourtant reçu du Christ le même ordre de mission que vous, c’est-à-dire d’aller faire de toutes les nations des disciples? Pasteur LeClocher, qu'avez-vous à dire pour votre défense?"

vendredi 8 août 2008

Vacances

Je change le titre de mon blogue et je n'y poste rien! C'est que j'ai pris quelques vacances de mon blogue. J'ai la tête dans bien d'autres projets en ce moment, je ne peux donc pas allouer de temps pour le blogage; et puis mon esprit est disons... vide d'idées ces jours jours-ci. Alors une pause s'imposait. Mais je serai de retour bientôt, très bientôt...

samedi 2 août 2008

Changement de nom de blogue

Comme vous pouvez le constater, seul le nom de mon blogue a changé. En effet, le 427½ n'avait plus sa raison d'être. Comme vous le faisiez déjà auparavant, vous êtes toujours invités à commenter les billets que je publie sur mon blogue.

mercredi 30 juillet 2008

Christologie

Pour éveiller le théologien ou la théologienne en vous, je vous fais part de ma lecture actuelle sur le sujet de la christologie. Je lis en ce moment un classique de la christologie, l'ouvrage de Wolfhart Pannenberg, Esquisse d'une christologie. Toute une lecture! Le sujet est abordé passionnément, mais combien aussi hermétiquement à certains endroits.

La thèse fondamentale de Pannenberg consiste en ceci: l'événement historique de la résurrection, que les évangiles décrivent, est le fondement de la christologie. Plus spécifiquement, c'est par l'expérience de la résurrection que les apôtres ont pu obtenir la conviction et attester puissamment que cet homme Jésus, dont ils avaient été les disciples, était bel et bien Dieu fait homme. Il y avait bien entendu certains éléments indicateurs dans le caractère, les titres et l'œuvre de Jésus qui, en soi, manifestaient sa nature divine. Par contre, ce n'est qu'après l'événement de la résurrection que les apôtres ont été à même d'interpréter ces mêmes éléments indicateurs dans le sens de la divinité de Jésus.

Sans entrer dans les détails de la thèse de Pannenberg, je crois que sur ce point, il travaille à merveille les données de l'Écriture. Car la résurrection a en effet été le point déterminant dans la carrière des apôtres. Sans, bien sûr, négliger le fait que l'envoi du Saint-Esprit peu après l'ascension du Christ a permis la concrétisation ministérielle, chez les apôtres, de la nouvelle réalité engendrée par l'événement de la résurrection.

Je vais revenir sur le sujet sous peu.

mardi 22 juillet 2008

Mardi matin...

...et toujours pas retrouvé mes clés. Irrité, frustré en raison de cette situation?

Gloire à Dieu car ça fait un bon moment que j'ai passé ce stade, si, d'abord, j'ai jamais atteint un tel état.

lundi 21 juillet 2008

J'ai perdu mes clés!

J'ai perdu mes clés et ça fait au moins 2 heures que je les cherche de façon continue. Toujours sans succès. Je vous parlais dernièrement de mon irritabilité (voir le billet Suis-je attaqué?): une situation comme celle-ci met vraiment ma patience à rude épreuve! Mais bon, le fait de vous le partager, ça me console un peu.

jeudi 17 juillet 2008

Tous des fondamentalistes!

Nous sommes tous des fondamentalistes! Je le pense sincèrement. Je sais qu'il y a une forte connotation péjorative rattachée à ce terme, mais les faits démontrent qu'une ouverture d'esprit complète est tout simplement impossible pour le chrétien (et pour les non chrétiens). Notre foi repose sur des doctrines que nous considérons fondamentales, et nous sommes prêts à défendre nos doctrines, coûte que coûte. Dans ce sens, il n'y a aucune connotation fanatique ou péjorative à ce terme. Car nous devons défendre l'Évangile de grâce qui nous a été transmis.

Ça me fait donc sourire quand j'entends des chrétiens affirmer avec sarcasme que d'autres chrétiens sont des fondamentalistes. Ces premiers ne sont pas moins fondamentalistes que ces derniers. Qu'il suffise de remettre en question leurs convictions profondes, et vous verrez à quel point ils tiennent eux aussi aux fondements de leur foi.

Je suis un fondamentaliste et je l'assume très bien. Êtes-vous prêts à faire de même?

Tiens, pour ceux et celles que ça intéressent, voici le lien d'un site où vous trouverez une version abrégée du classique chrétien The Fundamentals: A Testimony to the Truth.


mercredi 16 juillet 2008

Todd Bentley ou Joel Osteen?


Pour ceux qui connaissent ces deux hommes, à savoir Tedd Bentley (le premier sur la photo) et Joel Osteen, je me demande bien auquel de ces deux coquins je dois donner le plus mon assentiment (si, bien entendu, je dois choisir entre l'un ou l'autre).

Bentley, du Fresh Fire Ministries, est l'homme qui a contribué à la popularité immense du phénomène Lakeland Revival. Plusieurs s'interrogent sur l'authenticité des guérisons qui s'y produisent et d'autres remettent en question le soi-disant réveil qui y prend place.

Quant à Joel Osteen, dont le ministère porte son nom, le Joel Osteen Ministries, sa popularité croît à mesure qu'il publie un nouveau livre. Mais le scandale entourant ses positions théologiques pour le moins défaillantes et de moins en moins évangéliques est tout aussi grandissant.

La sainte trinité: la fumée, le feu et la cendre

Voilà que les adeptes de la cigarette se tournent désormais vers les choses de l'Église pour trouver refuge et fumer "en toute légitimité". En effet, selon l'article suivant, le propriétaire d'un café néerlandais aurait changé la constitution de son établissement pour en faire une "église" et ainsi permettre à ses clients de s'en allumer une.

Un patron de café de Alkmaar, dans le nord d'Amsterdam, va consacrer mercredi son café comme la «Seule et Universelle Eglise des Fumeurs de Dieu», espérant par là échapper à l'interdiction de fumer entrée en vigueur au 1er juillet, a rapporté l'agence néerlandaise ANP.

La sainte trinité vénérée dans l'église seront «la fumée, la feu et la cendre», a précisé le patron du café «Le Tilleul», Cor Bush, qui dit vouloir défendre «la liberté religieuse» figurant dans la constitution des Pays-Bas, pays majoritairement protestant et comptant d'innombrables «églises».

Les fidèles qui rejoindront l'église recevront une carte et seront autorisés à allumer une cigarette, ceux qui n'en auront pas devront respecter l'interdiction, a-t-il ajouté.

Une dizaine de cafés se seraient manifestés pour rejoindre son «église», selon M. Bush, qui prévoit d'accrocher aux façades des établissements participants un certificat précisant que «la communauté de l'église des fumeurs est libre de fumer pour honorer le bon Dieu en paix».

Saisi par Red, une association de patrons de petits bars, un juge des référés a rejeté la semaine dernière la demande de repousser d'un an l'entrée en vigueur de l'interdiction de fumer pour les petits cafés.

Selon Red, qui envisage de faire appel, la loi devrait permettre des exceptions pour les petits cafés n'ayant pas d'employés et n'ayant que peu de moyens pour aménager des locaux spécifiquement dédiés aux consommateurs fumeurs.

Source: Cyberpresse.ca

lundi 14 juillet 2008

La vie chrétienne: plus exigeante?

J'ai longtemps pensé que la vie chrétienne était la chose la plus exigeante que je pouvais vivre dans ce monde. Oh combien je me trompais! Les gens dans le monde qui n'ont pas Christ, aussi saints puissent-ils être dans leurs religions ou spiritualités de tout acabit, l'ont bien plus dure que nous. Car la consolation, la seule possible, se trouve en Christ. N’est-ce pas en effet ce qu’atteste l’apôtre Paul dans la seconde épître aux Corinthiens :

Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père qui est plein de bonté, le Dieu qui réconforte dans toutes les situations. Il nous réconforte dans toutes nos détresses, afin qu'à notre tour nous soyons capables de réconforter ceux qui passent par toutes sortes de détresses, en leur apportant le réconfort que Dieu nous a apporté. De même, en effet, que les souffrances du Christ surabondent dans notre vie, surabonde le réconfort qu'il nous donne. Si donc nous passons par la détresse, c'est pour votre réconfort et votre salut. Et si nous sommes réconfortés, c'est pour que vous receviez, vous aussi, du réconfort afin de pouvoir supporter les mêmes souffrances que nous endurons. Et nous possédons à votre sujet une ferme espérance. Car nous savons que si vous avez part aux souffrances, vous avez aussi part au réconfort. Il faut, en effet, que vous sachiez, frères, quelle détresse nous avons connue dans la province d'Asie. Nous étions écrasés, à bout de forces, au point même que nous désespérions de conserver la vie. Nous avions accepté en nous-mêmes notre condamnation à mort. Cela nous a appris à ne pas mettre notre confiance en nous-mêmes, mais uniquement en Dieu qui ressuscite les morts. C'est lui qui nous a délivrés d'une telle mort et qui nous en délivrera encore. Oui, nous avons cette espérance en lui qu'il nous délivrera encore (2 Corinthiens 1.3-10).
Le chrétien, bien entendu, n'est pas moins éprouvé que le non croyant. Bien au contraire, en raison des persécutions qu'il lui faut endurer pour la cause de Christ, le croyant est certainement plus éprouvé. Mais à la différence des hommes et femmes sans Christ, les chrétiens sont les seuls à bénéficier de la consolation divine. Ce n'est pas une mince affaire: la consolation divine, ce n'est pas n'importe quoi, il s'agit de la consolation que donne le créateur de ce gigantesque univers dans lequel nous habitons. Wow, I feel good! C’est donc par absence de consolation que les non croyants l’ont plus dure que les chrétiens.

jeudi 10 juillet 2008

Suis-je attaqué?

Ces jours-ci, je suis particulièrement irritable. Je prépare en ce moment une série de messages sur le combat spirituel. Quelques auteurs des livres que je lis à propos du combat spirituel mentionnent qu'ils ont été attaqués par l'ennemi d'une manière plus intense alors qu'ils préparaient des conférences sur le même sujet. L'ennemi serait-il donc en train de se servir de l'une de mes faiblesses, et j'entends ici l'irritabilité, pour me faire défaillir? Je ne sais qu'en penser, car je ne suis pas du genre à croire que les attaques de l'ennemi vont en augmentant lorsqu'on s'apprête à parler de lui. Le combat spirituel, c'est l'affaire d'une vie, non seulement d'un instant ponctuel dans la carrière d'un enseignant de la Bible. Il est vrai qu'il y a le mauvais jour, au cours duquel l'ennemi multiplie ses charges contre nous (voir Éphésiens 6.12-13). Mais rien dans ce passage biblique ne permet de croire que ce mauvais jour coïncide avec la préparation de messages sur le combat spirituel. Le péché est bien assez présent dans mon coeur pour se rendre manifeste à n'importe quelle période de ma vie. Mais bon, rien dans la Bible ne contredit ce qu'affirment ces auteurs.

Suis-je donc attaqué?

dimanche 6 juillet 2008

La connaissance de Dieu, partie 3

Voici la suite et la finale de la brève série sur la connaissance de Dieu. Vous pouvez lire la partie 1 en cliquant ici et la partie 2 en cliquant ici.

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Comme nous l’avons vu dans le dernier billet, Dieu est incompréhensible (ce qui ne veut pas dire qu’il ne peut pas être connu par les siens) et aucun homme ne peut prétendre le connaître tel qu’il est en réalité. Dieu est au-dessus des hommes, il les transcende. Cette transcendance signifie que Dieu est le créateur et que nous sommes ses créatures. Cette distinction créateur/créature est fondamentale pour le croyant: elle lui rappelle que ce n’est pas lui qui est la source et le soutien de toutes choses mais Dieu. C’est Dieu qui est le Tout-Puissant et, s’il le désire, il peut nous anéantir tous en un seul instant.

En réalité, nul homme ne décide de son sort et nul ne sait ce que Dieu a en réserve pour lui. Cette pensée est angoissante pour le non-croyant. Comment peut-il en effet être vraiment paisible et heureux alors qu’il n’a aucune idée de son destin et de ce qui adviendra de lui lorsqu’il aura trépassé ?

Ne pas connaître Dieu, c’est aussi ne pas connaître le sens de la vie et le pourquoi de la mort. Les hommes ne se plaisent pas face à un tel sentiment vertigineux de vide. Alors, comme pour « boucher le trou », pour se donner l’impression qu’il y a quelque chose ou quelqu’un qui connaît toutes choses et domine sur tout, les hommes se sont donné des dieux. Mais, en vérité, ces « dieux » ne sont pas au-dessus des hommes, ils ne sont pas de véritables dieux : ils ne sont que le vulgaire produit de l’imagination humaine.

À dire vrai, l’idolâtrie (les multiples cultes rendus à des dieux) n’est que le chemin le plus détourné que les hommes empruntent pour se vouer un culte à eux-mêmes : ils adorent ce qu’ils ont imaginé, ce que leurs mains ont façonné. N’est-ce pas là d’ailleurs la racine du premier péché, cette connaissance du bien et du mal qui aurait permis aux hommes d’être « comme des dieux » (Gn 3.5) ?

Dieu est infiniment grand et majestueux et c’est lui qui est au contrôle de tout. Nul ne peut s’opposer à lui ni le détrôner. Nul ne peut l’injurier sans être puni. Nul ne peut aimer Dieu si ce dernier ne se révèle pas aux hommes et ne leur montre pas le véritable chemin de l’adoration. Le chrétien reconnaît la suprématie de Dieu et il s’en réjouit. Au lieu de nous écraser, une vision d’un Dieu transcendant devrait nous sécuriser. En effet, comme Paul le dit en Romains 8.31 : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » Car ce Dieu qui nous transcende est aussi celui qui vient vers nous.

vendredi 4 juillet 2008

La connaissance de Dieu, partie 2

Voici la suite du billet précédent intitulé La connaissance de Dieu.

***

O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies incompréhensibles ! En effet, qui a connu la pensée du Seigneur, qui a été son conseiller ? (Rm 11.33-34)
Un hérésiarque nommé Eunome a dit ceci :
Dieu ne sait de son être rien de plus que nous, son être n’est pas plus clair pour lui que pour nous. Tout ce que nous savons de lui, il le sait également, et tout ce qu’il sait de lui-même, nous le trouvons facilement en nous sans différence aucune.
Inutile de dire que cette affirmation est blasphématoire et anti-biblique. Pas étonnant aussi que les blasphèmes de cet hérésiarque ont été vigoureusement réfutés par quelques-uns des Pères de l’Église, dont Basile de Césarée, son frère Grégoire de Nysse et Jean Chrysostome.

Pourtant, une telle affirmation est porteuse de leçons. Bien entendu, ce n’est pas de son contenu doctrinal que nous pouvons tirer quelques leçons, mais des conséquences inévitables qu’entraînera toujours un rejet de la Parole de Dieu. Dans le cas d'Eunome, son rejet de la Parole l’a conduit à formuler cette doctrine impie qui réduit Dieu à la mesure des hommes. C'est pourquoi les hommes, tant et aussi longtemps qu'ils refusent de se soumettre à l’Écriture Sainte pour s’enquérir de la véritable connaissance de Dieu, s’égareront toujours plus en de vaines spéculations à la fois absurdes et blasphématoires à propos de Dieu.

Comme le dit Saint Paul dans l’épître aux Romains (le verset en tête du billet), « nul n’a connu la pensée du Seigneur ». Permettez-moi de vous dire que Paul s’adresse ici à des croyants de l’Église primitive et que ceux-ci se soumettaient tant à l’Ancien Testament qu’à la prédication des apôtres. Ils avaient donc une certaine connaissance du Dieu véritable. Or ces croyants n'osaient même pas dire qu'ils étaient à même de sonder les profondeurs de Dieu. Il va de soi que les incroyants ne peuvent pas faire mieux dans ce domaine! Dieu est au-dessus des hommes et ses pensées ne sont pas les leurs; il transcende les hommes. Mais il a daigné se faire connaître à nous, membres de son peuple élu ; il s’est révélé à nous dans la personne du Seigneur Jésus-Christ.

Que Dieu soit béni éternellement!

mercredi 2 juillet 2008

La connaissance de Dieu

La connaissance de Dieu, le connaître Lui : on nous dit souvent que cet aspect est essentiel pour notre marche chrétienne, voire fondamental. Mais qu’entendons-nous exactement par connaître Dieu ? En quoi consiste cette connaissance ? Est-elle strictement intellectuelle ou bien n’est-elle qu’une simple relation émotionnelle avec Dieu, quasi mystique et irrationnelle?

Il est évident que ces deux conceptions, une connaissance intellectuelle et une relation émotionnelle, sont extrêmes et nous n’avons pas à choisir entre l’une ou l’autre. En fait, la vraie connaissance de Dieu implique autant notre intelligence que nos émotions. En effet, n’y a-t-il pas une joie immense (émotion) de penser à Dieu (intelligence) et de le connaître tel qu’il se révèle à nous par sa Parole ? N’avons-nous pas tous fait l’expérience enivrante d’une allégresse indescriptible lorsque nous avons compris que Dieu nous a fait grâce et qu’il est devenu notre Sauveur en Jésus-Christ ? N’avons-nous pas tous été transportés de joie lorsque Dieu, le créateur de toutes choses, a fait de nous de nouvelles créatures? Ainsi, l’authentique connaissance de Dieu fait appel autant à notre intelligence qu’à nos émotions.

Mais pourquoi cette connaissance sollicite aussi bien nos émotions que notre intelligence ? Nous répondons à cette question par un seul mot : la ferveur. En effet, la saine doctrine de Dieu, lorsqu’elle est passionnément méditée dans notre homme intérieur, débouche inévitablement sur l’obéissance. Le chrétien devient alors un fervent ! Une passion l’anime, il bouillonne d’une joie et d’un enthousiasme débordant et il s’exclame alors, comme l’apôtre : “ Pour nous, nous aimons, parce que lui nous a aimés le premier. ” (1 Jean 4.19) Par contre, si la doctrine est aride et ne descend pas plus profondément que nos neurones de la superficialité, elle demeure stérile et ne produit aucune ferveur. À l’inverse, la ferveur sans connaissance n’est que gaspillage d’énergie et de temps. C’est une ferveur “ dans le vide ”, car elle n’a pas d’objet précis ni de but défini (à savoir une idée juste de Dieu et de sa volonté). Donc, la vraie connaissance de Dieu, celle que la Parole nous enseigne et que l’Esprit Saint nous communique, illumine l’entendement du croyant et réjouit son cœur ; elle le pousse à obéir avec ferveur et intelligence à Sa volonté.

dimanche 29 juin 2008

Stratégie d’accompagnement pastoral pour la crise de l’engagement comme disciple

L’engagement de devenir disciple est une démarche propre à toute personne qui, dans un acte d’amour authentique, qui se veut une réponse à la grâce ineffable et infinie de Dieu manifestée en Jésus-Christ, décide de soumettre sa volonté et son être entier à l’obéissance de la volonté divine. Cette décision de servir le Christ appartient à l’individu seul, dans ce sens que ce dernier, de son propre chef, résout librement et sciemment en son cœur de vouer sa vie pour la cause de Christ et de son royaume, sans y être d’aucune façon forcé ou contraint par des moyens de coercition provenant d’une tierce personne ou d’une communauté religieuse[1]. L’entrée dans la communauté chrétienne se fait toujours sur la base d’une décision individuelle. En revanche, toute stratégie d’accompagnement pastoral qui a pour but l’affermissement de la foi encore toute juvénile du nouveau croyant ainsi que son intégration au sein de la communauté chrétienne s’exerce toujours par et dans la communauté. Le pasteur joue un rôle prépondérant dans la manière dont l’église s’engagera dans l’intégration et la formation des nouveaux croyants. Nous démontrerons en effet de quelle façon le pasteur peut jouer un rôle déterminant pour conduire chaque nouveau croyant à vivre de manière convenable les multiples conséquences et implications nouvelles que produit cette « crise existentielle » que nous appelons la conversion.

Le baptême est la première étape majeure du croyant suivant son engagement à devenir disciple de Jésus-Christ. Mais, avant d’en discuter, mentionnons rapidement que le pasteur doit suffisamment encourager les membres de l’église qu’il dirige à accueillir chaleureusement les nouveaux croyants qui s’y ajoutent. Lui-même devra bien recevoir les frères et sœurs nouvellement convertis. Cet accueil est primordial pour une bonne intégration du nouveau croyant. C’est dans la mesure seule où le nouveau converti est chaudement accepté et reçu par la communauté qu’il ressentira un esprit familial réel et sera pleinement assuré, en voyant la joie que suscite chez les autres sa présence nouvelle, d’avoir fait le bon choix.

Comme nous venons de le mentionner, le baptême est la première ordonnance à laquelle doit se soumettre le croyant suite à sa conversion. Le pasteur peut personnellement préparer le croyant à bien obéir à cette ordonnance de Christ. Mais il peut aussi confier cette tâche à un membre de l'église locale dont la maturé et la confiance ne sont plus à démontrer. D’une façon ou d’une autre, il s’agit simplement de vérifier si le candidat au baptême confesse correctement la foi évangélique (c'est-à-dire selon l'enseignement de la Bible) et s'il comprend la signification de l’acte symbolique qu’il s’apprête à manifester publiquement[2]. Cette étape de la vie du croyant est bouleversante et toute spéciale pour lui. Le pasteur doit par conséquent s’assurer du bon déroulement de cette période particulière de la vie du nouveau disciple.

Le dernier aspect que nous voulons souligner concerne la relation d’aide. Car il est vrai que les gens de la génération précédente (les «baby-boomers») et des générations actuelles (la génération X et celle des adolescents) sont plus affectés et dérangés par les effets dévastateurs du péché. Non pas que le péché soit maintenant plus néfaste qu’autrefois. Cependant, la société actuelle est profondément marquée par le rejet des valeurs judéo-chrétiennes sur lesquelles elle a été autrefois érigée. Et quel a été le résultat de ce rejet ? Un pluralisme d’idéologies nocives qui ne contribuent qu’à un dérangement psychologique des individus. Vous trouvez peut-être que ma critique est sévère ? Mais à bien y penser, n’est-il pas vrai que notre société est profondément troublée et affectée par le relativisme philosophique ambiant et la philosophie de l’absurde ? Le pasteur doit par conséquent connaître les diverses influences philosophiques véhiculées au sein du monde dans lequel les nouveaux croyants ont grandi. Car plus que jamais la relation d’aide est sollicitée par les nouveaux croyants, ces derniers étant profondément confus alors même qu'ils viennent tout juste de naître à la vie d'en haut. Il faut donc, dans un tel contexte, que le pasteur forme des hommes et des femmes qui seront en mesure de répondre à ce besoin. S’il néglige cet aspect, il risque de ne pas parvenir à pourvoir à une relève qui prendra en main la chrétienté de demain.

Notes

[1] Évidemment, nous ne nions pas l’influence ni le rôle essentiel du Saint-Esprit dans l’œuvre de la conversion. Au contraire ! Lui seul peut convaincre un homme de s’engager sur la voie du salut. Nous parlons en fait de ces influences humaines ou de ces moyens de pression couramment employés par des gourous pour convaincre les gens d’adhérer à leurs idéologies religieuses. Ces moyens peuvent être la violence ou la torture, la persuasion malhonnête, etc. L’Église doit prêcher l’Évangile et inviter les hommes à venir à Jésus-Christ. Cependant, elle reconnaît aussi que c’est l’œuvre de Dieu qui s’accomplit, et que, malgré tous les efforts qu’elle déploie, personne ne se convertira si Dieu n’agit pas et ne convainc pas le pécheur par la puissance de son Esprit.

[2] Nous désirons copier intégralement ici un texte intéressant tiré d’un article écrit par R.T. France (« Jesus the Baptist? », Jesus of Nazareth Lord and Christ, Grand Rapids, William B. Eerdmans Publishing Company, 1994, p. 109), article dans lequel il résume la position intéressante développée par R. Brow à propos du baptème :
The sequence of the two elements in disciple-making (baptizing…teaching) does not correspond to most current church practice, at least where the baptism of adults is concerned. We generally baptize only after extensive teaching and examination. Baptism thus becomes a retrospective mark of having become a disciple, rather than an element in disciple-making. Is there then anything to be said for reexamining our practice in the light of the sequence of the two principles in Matt 28:19-20? This has been argued passionately in a surprisingly little-known book by R. Brow, Go Make Learners: A New Model for Discipleship in the Church. In a wide-ranging study of the NT, Brow argues that baptism was not the culmination but the beginning of the process of becoming a disciple. Converts in Acts were baptized immediately, not after extensive preparation and examination. From “the biblical practice of immediate baptism” Brow argues that the Christian church is to be understood on the model of a school, in which people are enrolled, by baptism, in order to learn. The baptized community is a community of learners, not of those who have already arrived. Baptism is a mark of commitment to learn, not a sort of “graduation.” Brow therefore believes that the order of the participles in Matt 28:19-20 is both deliberate and highly significant. By baptizing we mark people out as “learners,” and it is then our responsibility to make sure that they find within the church the opportunity to learn “all that Jesus commanded”.

vendredi 27 juin 2008

La Passion du Christ

Vous vous souvenez sans doute du film La Passion du Christ, de Mel Gibson? Les images suivantes sont tirées des scènes les plus sanglantes et morbides du film (et, croyez-moi, celles-ci ne sont pas les plus morbides ni les plus violentes):


Lorsque l'on compare ces images de l'épisode de la Passion aux faits relatés dans les quatre évangiles, on s'étonne de constater à quel point les évangélistes ont été sobres et très peu descriptifs dans leur manière de rapporter la passion de Jésus (le mot passion, en passant, veut dire "souffrance" en latin). On voit très bien que pour les évangélistes, contrairement à Mel Gibson, la violence ainsi que les détails sanglants de la Passion ne figuraient pas à l'avant-plan de leur théologie. Ils ne voulaient pas que la foi des fidèles repose sur une émotion de frayeur engendrée par une description détaillée des sévices que Jésus a endurés.

J'en viens parfois à me demander si le film de Mel Gibson n'est pas dans le fond une forme de "voyeurisme sadomasochiste" qu'on a spiritualisé parce qu'après tout il s'agit de Jésus. Nous sommes parfois comme ça, nous, les chrétiens: un p'tit peu de jésus par-ci, un p'tit peu de jésus par-là et le tour est joué, on se dit qu'on a affaire à quelque chose de vraiment chrétien. C'est triste, mais, à bien y penser, c'est tout de même plus facile pour la conscience de "christianiser" le monde que de marcher délibérément dans le monde. Au moins, de cette façon, on a l'impression d'accomplir le bien, même si, dans le fond, on se lance tête première dans les voies destructrices des œuvres des ténèbres. J'ai d'abord critiqué plus positivement le film de Gibson (voir ici). Mais, après quelques années de réflexion, je me suis fait une opinion beaucoup plus négative de ce film.

lundi 23 juin 2008

Les sans-voix

Aujourd'hui, j'ai reçu par la poste un dépliant du député bloquiste de ma circonscription. Ce dépliant condamne un projet de loi du gouvernement fédéral, le projet de loi C-484, qui a pour objectif de modifier le Code criminel en y incluant comme acte criminel toute tentative de "blesser ou causer la mort d'un enfant non encore né au cours de la perpétration d'une infraction". Le Bloc québécois affirme de ce projet de loi qu'il constitue un recul quant au droit des femmes à l'avortement. En effet, si la loi C-484 est entérinée, il serait alors à nouveau permis de considérer l'avortement comme un acte criminel. Cela, bien entendu, ne plait pas au Bloc québécois, qui y voit une atteinte directe à la liberté des femmes.

Le dépliant affirme que le fait d'avoir décriminaliser l'avortement a été "un gain immense pour les droits des femmes". Par contre, toujours selon le dépliant du Bloc, le projet de loi C-484 consacrerait "des droits au fœtus en reconnaissant le meurtre fœtal". La logique du Bloc, bien qu'elle soit simple et efficace, est toutefois fallacieuse: cette logique s'imagine qu'il faut enlever des droits aux fœtus pour en accorder aux femmes; et inversement, si on accorde des droits aux fœtus, on en enlève alors aux femmes. Préserver à la fois les droits des femmes et des fœtus est par conséquent impossible dans la logique bloquiste. Mais pourquoi le Bloc ne départagerait-il pas les droits des femmes et ceux des fœtus, pourquoi accorde-t-il toute la balance des droits aux femmes? Parce que le fœtus, selon le même dépliant du Bloc, n'est pas un être humain à part entière, ce qui signifie qu'il n'a aucun droit ni statut juridique. En revanche, puisque les femmes sont des êtres humains, elles possèdent de ce fait une liberté; et c'est cette liberté qu'il convient à tout prix de sauvegarder. Le choix s'impose donc: on accorde aux femmes le droit à l'avortement.

Le Bloc québécois et l'aile souverainiste, tous les deux de mouvance gauchiste, se sont toujours fait un point d'honneur à défendre les droits des pauvres et des sans-voix, voire des opprimés. Or en ce qui concerne les droits des fœtus, les sans-voix par excellence de notre société, les souverainistes sont à l'opposée de leurs convictions gauchistes. Mais il est vrai qu'un fœtus n'a ni le droit ni la capacité de voter. C'est pourquoi il est préférable d'éliminer ce sans-voix plutôt que d'offusquer nombre de femmes qui consentent à l'avortement et dont les votes sont essentiels au triomphe du projet souverainiste. Le Bloc québécois serait-il donc prêt à consentir à l'avortement dans le but de ne pas faire avorter son projet d'un pays souverain?

jeudi 19 juin 2008

Dieu sanctifie... même nos bonnes oeuvres

Quelque part dans l'Institution de la religion chrétienne du réformateur Jean Calvin, je me souviens avoir lu que Dieu, en raison de la perversité profonde de notre coeur, doit même sanctifier les bonnes oeuvres que nous accomplissons dans l'exercice de notre foi. Cela est tellement vrai; je le constate dans mon propre ministère. Lorsque je sais faire le bien pour la gloire de Dieu, je m'aperçois qu'il réside dans le fond de mon coeur des pensées et des motifs qui ne sont pas vraiment dignes de l'Esprit Saint qui habite en moi. Par exemple, à combien de reprises m'est-il arrivé de prêcher tout en espérant si bien faire dans le but que moi, et moi seul, soit reconnu et non un autre? Mais Dieu sanctifie mes bonnes oeuvres, de sorte que, lorsque de bons résultats il y a, ceux-ci le sont uniquement en raison de la grâce de Dieu. Je trouve un certain soulagement dans cette pensée. Car, quand bien même je m'efforce de servir Christ avec un coeur pur (et il n'est jamais entièrement pur), je sais que les bons résultats seront toujours du ressort de Dieu. Je bénis Dieu pour cela.

mercredi 18 juin 2008

Le pétrole des riches

Alors Jésus les appela tous auprès de lui et dit: Vous savez ce qui se passe dans les nations: les chefs politiques dominent sur leurs peuples et les grands personnages font peser sur eux leur autorité (Matthieu 20.25)

Alors Jésus dit à ses disciples: Vraiment, je vous l'assure: il est difficile à un riche d'entrer dans le royaume des cieux (Matthieu 19.23).
Le prix de l'essence monte en flèche; on se demande bien quand cette montée vertigineuse du prix à la pompe enfin cessera . Les consommateurs en ont marre; ils ne veulent plus payer. Mais, faute d'une voix assez forte pour se faire entendre, ceux-ci se résignent et payent.

Cette situation me donne profondément à penser comment nous, les petits, sommes sans voix et à la merci des grands de ce monde. Vraiment, que peut-on faire de concret pour réduire le coût de l'essence? Implorer l'intervention du gouvernement? Mais que dit Jésus? Ne dit-il pas que ce sont les chefs politiques et les grands personnages qui font peser sur le peuple leur autorité ? Ces gens font équipe. Tout comme les politiciens et les grands personnages d'autrefois, les politiciens et les richards de notre époque s'allient pour exploiter les petits. Une preuve? Décortiquez le prix de l'essence, et vous vous apercevrez qu'une bonne portion de votre argent va directement dans les coffres du gouvernement. Les magnas du pétrole et les politiciens profitent donc ensemble de la hausse du prix de l'or noir.

La richesse et le pouvoir ne sont pas en soi de mauvaises choses. Par contre, dans le contexte d'un monde perverti par le péché, il en va tout autrement. Et je crois que c'est précisément cela que Jésus a voulu transmettre à ses disciples. Il a voulu leur faire comprendre que le pouvoir et la richesse, dans le contexte du Royaume de Dieu, n'ont plus la même signification et ne poursuivent plus les mêmes objectifs. Le pouvoir, en contexte chrétien, revêt le caractère du service accompli fidèlement envers ses frères ("Si quelqu'un veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur" - Marc 10.43), tandis que la richesse, toujours dans le même contexte, doit servir à contenter les pauvres, comme l'illustre si bien le dialogue entre Jésus et le jeune homme riche ("Si tu veux être parfait, va vendre tes biens, distribue le produit de la vente aux pauvres, et tu auras un capital dans le ciel. Puis viens et suis-moi" - Matthieu 19.21).

La Révolution a toujours été la tentative des petits de renverser la domination des grands. La Révolution semble a priori très noble et pleine de bonne justice; elle désire en effet rétablir toute justice en effaçant les rapports de force injustes entre les grands et les petits. Mais y parvient-elle vraiment? Non, elle n'y parvient jamais. L'histoire nous enseigne en effet que les petits qui ont fait la Révolution, une fois les grands renversés, sont eux-mêmes devenus de nouveaux grands dominants. Ce qui, au départ, paraissait être une cause noble, s'est effondré une fois les acquis de la Révolution obtenus, lorsque les révolutionnaires, une fois en possession du pouvoir, ont été asservis par les penchants mauvais de leur cœur non moins assoiffés de puissance et de richesses que le cœur de ceux qu'ils venaient de renverser.

Jésus n'a pas suggéré à ses disciples la voie de la Révolution. Il a plutôt institué l'Église, nouvelle société de justice au sein de laquelle les plus aptes à conduire le troupeau seraient ceux dont la vie se caractériserait par une humilité et un esprit de service hors du commun. Ces pasteurs seraient non seulement des serviteurs, mais encore des exemples de vie pour les brebis, pour que ces mêmes brebis acquièrent elles aussi une humilité et un esprit de service.

mardi 17 juin 2008

As-tu ton kit?

Je suis ces jours-ci dans la préparation d'une série de messages sur le combat spirituel. Alors que je cherchais certaines choses à ce sujet sur le Net, j'ai découvert un "kit de purification" permettant de protéger sa maison des esprits démoniaques. Ce kit contient des piquets ainsi que de l'huile d'olive. Il est le produit du mouvement charismatique dit de la Troisième vague (Third Wave). J'ai même une image de ce kit ainsi que les photos qui illustrent son processus d'installation:

Je suis estomaqué chaque fois que je constate le ridicule de certains mouvements soi-disant chrétiens. Soyez assurés, mes chers frères et sœurs, que je ne vais pas vous conseiller d'acheter ce matériel. Je préfère que vous utilisiez votre argent pour aller manger une crème glacée en famille ou avec vos amis. "Si le ridicule ne tue pas", comme le dit cet adage populaire, il tue cependant la crédibilité de la foi chrétienne.

vendredi 6 juin 2008

Peau neuve boguée!

J'ai bien voulu faire peau neuve à mon blogue, mais voilà que tous les "templates" non officiels que j'ai trouvés sur le Net contenaient un ou plusieurs bogues. Je suis donc retourné à un template officiel de Blogger. Ils ne sont pas aussi jolis, mais au moins ils fonctionnent, quoique, eux aussi, contiennent des bogues.

Un nouveau départ!

Après deux mois d'absence, je suis de retour à mon blogue. J'ai pensé sérieusement quitter le super monde du blogue, mais je me suis résout à y demeurer. Par contre je ne fais aucune promesse; c'est pas facile de se planter plusieurs fois par semaine devant son ordinateur et pondre quelque chose.

Comme vous le constatez, j'ai changé le "look" de mon blogue. Je pense que le changement était devenu souhaitable. Je vous amène dans les nuages, près du ciel...

À plus

mercredi 19 mars 2008

La grâce de Dieu

« Vivre sous l’impulsion de la grâce de Dieu »: je pensais savoir, en tant que croyant, que ma vie s’accordait à cette affirmation, que je vivais entièrement de la seule et unique grâce de Dieu, loin de l’emprise du légalisme. Mais je me trompais, car le légalisme se loge toujours dans mon coeur et s’y agite, subtilement et sans bruit, il est vrai, pour ne pas éveiller les soupçons de sa présence, pourtant il y est encore puissamment à l’oeuvre. Je ne suis pas aussi « impulsé » de la grâce que je croyais.

Légaliste je suis, en effet, chaque fois que je crois devoir accomplir quelque chose qui, en retour, me procurera la certitude du pardon de Dieu à mon égard. Je refuse de vous offrir des exemples tirés de mon expérience, car Dieu, en son temps, saura bien révéler à la conscience de chacun d’entre vous ces lieux secrets où se blottit un légalisme crasse, si légalisme il y a dans vos coeurs, bien entendu.

jeudi 13 mars 2008

Éducation des enfants

Certaines paroles ont suscité en moi des interrogations profondes et continues. En voici un exemple.

Avant d'être papa, j'ai souvent entendu des parents chrétiens affirmer qu'il est indispensable de faire comprendre à un jeune enfant qu'il est pécheur, voire même qu'il est primordial que l'enfant apprenne cela avant toute autre chose. Une telle affirmation m'a toujours laissé perplexe. J'ai toujours su qu'une certaine part de vérité réside dans cette affirmation, pourtant je n'ai jamais pu endosser entièrement une telle perspective éducationnelle.

Je comprends aujourd’hui pourquoi cette perspective éducationnelle me chicote : elle renverse le schéma création-chute-rédemption. Au lieu d’enseigner à l’enfant que celui-ci est d’abord et avant tout une créature de Dieu, ce qui veut dire aussi une créature merveilleuse dont Dieu a dit qu’elle était très bonne (Gn 1.31), cette perspective éducationnelle apprend d’abord à l’enfant qu’il est pécheur en conséquence du péché d’Adam. Mais cette manière de procéder est non seulement contraire à l’ordre historique dans lequel sont survenues la création, la chute, puis enfin la rédemption, mais elle est aussi contraire à l’ordre dans lequel Moïse, dans le récit de la Genèse, présente ces mêmes événements : il commence d’abord par exposer la création du monde, et ensuite viennent successivement la chute et la rédemption promise. Et ainsi, je crois, doit-on procéder nous aussi avec nos enfants.

Ma fille a d’abord un grand besoin d’entendre qu’elle est une créature merveilleuse, non seulement créée par Dieu, mais aussi, et surtout, créée à l’image de Dieu. Dès sa plus tendre enfance, elle doit comprendre et croire qu’elle existe pour plaire à Dieu, et ce uniquement parce que Dieu a pris plaisir à la créer et à lui donner de jouir de la création. C’est de cette façon que je pourrai lui inculquer une estime de soi solide et saine, qui repose sur Dieu et sur la valeur immense qu’il attribue à sa propre création.

Bien entendu, en grandissant, ma fille s’apercevra que le monde n’est pas un jardin de roses : c’est à ce moment-là qu’il convient de lui expliquer la raison du mal qu’elle commence à percevoir; c’est à ce moment précis qu’il me faut lui dire que le cœur de l’homme, le sien inclus, ne désire pas vivre en communion avec Dieu; bref, c’est à ce temps-là qu’il me faut travailler en elle le sens de la gravité du péché, pour qu’elle prenne conscience de la magnitude de la destruction engendrée par le péché. Mais une telle prise de conscience de la gravité du péché n’est possible que si l’enfant a d’abord entendu parler de la beauté originelle de la création. Car comment l’enfant serait-il à même de comprendre les conséquences désastreuses du péché s’il n’a pas d’abord été mis au fait de la beauté de la création divine?

lundi 10 mars 2008

Orgueil

Je suis profondément orgueilleux, beaucoup plus que je l'aurais imaginé!

vendredi 8 février 2008

Blogue nouveau

L'Église Baptiste Évangélique du Bon Berger s'est muni d'un blogue pour communiquer les activités de l'église et d'autres trucs d'intérêt. À visiter.

vendredi 25 janvier 2008

Théologie et puissance de Dieu 2

Pour faire suite et répondre en partie à mon billet précédent, Théologie et puissance de Dieu, voici une citation fort à propos de Charles Henry Mackintosh, qui illustre bien le type de chrétiens anti-théologiens auxquels j'ai fait allusion dans ce dit billet. Voici ce qu'il a écrit dans son ouvrage Notes sur le livre du Deutéronome:

Nous serons entièrement délivrés des influences desséchantes des systèmes théologiques quels qu’ils soient! Nous pourrons dire aux promoteurs de toutes les écoles de théologie sous le soleil, que quels que soient les éléments de vérité qu’ils puissent trouver dans leurs systèmes, nous les possédons avec une perfection divine dans la parole de Dieu; ni tordus, ni tourmentés, afin de les faire entrer dans un système, mais étant tous à leur vraie place dans le vaste cercle de la révélation divine, dont le centre éternel est la personne bénie de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ.
Il est intéressant de constater que cet auteur, qui accuse les écoles théologiques de tordre et tourmenter la parole de Dieu, offre dans son ouvrage sur le Deutéronome tout sauf une exposition claire et satisfaisante de ce livre biblique. En effet, pour Mackintosh, le texte scripturaire sert de prétexte pour aborder des thèmes doctrinaux certes bibliques, mais qui n'ont toutefois aucun lien avec le livre biblique étudié. Il en résulte une « exposition massacrée » du texte, où il devient tout à fait impossible de comprendre l'idée directrice du récit biblique ainsi que le sens des versets, tant en eux-mêmes que dans l'ensemble de leur contexte immédiat et du livre biblique lui-même. Il est d’ailleurs malheureux de constater que Mackintosh applique cette même approche interprétative dans tous ses ouvrages sur le Pentateuque. Ce qui prouve que le fait d'affirmer fièrement ne s'accrocher à aucun système théologique, quel qu'il soit, ne garantit nullement une meilleure interprétation du texte sacré.

Il m'apparaît évident qu'une confusion règne dans l'esprit de ceux qui rejettent la théologie: ils ne font pas la distinction entre rationalisme et raison. Le rationalisme, selon deux définitions du dictionnaire Le Petit Robert, est

1) Une croyance et confiance dans la raison, dans la connaissance naturelle (opposé à mysticisme, révélation religieuse).

2) Une doctrine selon laquelle on ne doit admettre en matière religieuse que ce qui est conforme à la raison naturelle et saisissable par elle (opposé à fidéisme).

Qu'il se trouve des individus pour s'opposer et dénoncer le rationalisme, vous m'en verriez heureux, car le rationalisme est contraire au message de la Bible. La Bible, en effet, laisse clairement entendre que la sagesse des hommes ne peut aucunement les conduire à Dieu :
Aussi est–il écrit : Je détruirai la sagesse des sages, Et j’anéantirai l’intelligence des intelligents. Où est le sage ? où est le scribe ? où est le disputeur de ce siècle ?Dieu n’a–t–il pas convaincu de folie la sagesse du monde ? Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication. (1 Corinthiens 1:19-21)
Par contre la raison, dans sa signification fondamentale, désigne les facultés intellectuelles de l'homme. La pensée discursive et la logique appartiennent en propre aux facultés intellectuelles humaines, bien que certaines personnes possèdent ces facultés dans une plus grande mesure. La raison, ainsi considérée et contrairement au rationalisme, ne s'oppose pas à la pensée biblique; elle ne fait que se placer au service de la foi chrétienne, pour systématiser le message évangélique et nous faire ainsi découvrir l’harmonie du tout et de chacune de ses parties. Quiconque a déjà cultivé un potager comprend ce que je veux dire : pour aider le potager à fructifier et pour que le jardinier s’y retrouve plus aisément, il convient de planter les légumes en les ordonnant selon un plan. C'est un peu la même chose que la théologie désire faire.

Dans un prochain billet, je vais poursuivre cette réflexion en démontrant que la Bible enseigne une utilisation saine de la raison et que la raison renouvelée ne s'oppose pas à la puissance de Dieu.

mardi 22 janvier 2008

Théologie et puissance de Dieu

J'ai souvent entendu certains chrétiens dire que les théologiens, en raison de leur intérêt pour la réflexion, nient la puissance de Dieu. Comme si le fait de réfléchir faisait du même coup en sorte que diminue la foi du théologien en la puissance de Dieu. Dans l'esprit de ces chrétiens, il paraît en effet impossible que la réflexion théologique ainsi que la systématisation de cette réflexion puisse aller de pair avec la foi chrétienne en la toute puissance du Seigneur, car, disent-ils, la réflexion « tue » la foi. Ils proposent donc à la place une pratique de la foi qui se garde de placer les doctrines chrétiennes en système théologique et se persuadent de la sorte avoir mis leur foi en sécurité contre cette « théologie-systématique-dévoreuse-de-foi-chrétienne ».

Je ne partage pas l'opinion de ces gens. C'est pourquoi je prendrai le temps de la réfuter dans un billet ultérieur.

Être papa!

Je suis papa. Quelle joie! Mais quelle responsabilité également! Dans ce rôle de papa, je découvre une multitude de choses nouvelles, dont, entre autres, l'importance d'être équilibré dans la manière dont j'éduque ma fille. Je sais, d'une part, qu'il est important d'être assez ferme pour corriger mon enfant et lui enseigner l'obéissance et les bonnes manières. Mais je sais également, d'autre part, à quel point il est nécessaire de ne pas être trop ferme afin de laisser ma fille exprimer sa personnalité et manifester son autonomie. Je dois sans cesse trouver l'équilibre entre fermeté et liberté. Car si je suis trop dur à son égard, je l'abêtirai. Par contre, si je suis trop laxiste, elle risque de développer un caractère insoumis, dominant et égocentrique. L'art d'être papa, dis-je donc, consiste à jongler avec cette nécessité d'encadrer fermement ma fille pour bien l'éduquer tout en lui donnant suffisamment de liberté pour ne pas l'étouffer mais pour lui permettre au contraire de développer le plein potentiel de sa personnalité. Cette tâche n’est pas simple ; elle exige de moi que je m’examine continuellement pour discerner les motifs profonds qui me poussent à appliquer telle règle ou permettre telle liberté.

Par exemple, il peut m’arriver d’être tenté de corriger ma fille parce que son attitude en public me fait honte, et non pas parce qu’elle aurait commis quelque chose de mal. Dans une telle circonstance, j’étouffe la personnalité de mon enfant. À l’inverse, je peux ne pas corriger mon enfant par crainte des hommes, de ce qu’ils pourraient dire ou penser de la manière dont j’éduque mon enfant, alors que je sais très bien que mon enfant a commis quelque chose de mal méritant une réprimande. Dans un cas comme celui-là, j’incite mon enfant à continuer de commettre impunément des actes répréhensibles. Par voie de conséquence, si je veux maintenir l’équilibre dont j’ai parlé plus haut, je me dois d’examiner les motifs derrière les principes que j’entends enseigner à mon enfant et m’efforcer de soustraire à ces principes tous les motifs qui n’auraient pas pour but le plein épanouissement de mon enfant. De tels motifs mauvais peuvent être, entre autres, l’amour propre, la crainte des hommes, une blessure morale antérieure, une humiliation d’enfance, le légalisme, le perfectionnisme, etc.

Le défi que représente la recherche de cet équilibre constitue pourtant un défi fort enrichissant, tant pour le papa que pour l’enfant lui-même. Car le papa y trouve croissance personnelle et renforcement de la volonté d’accomplir le bien, tandis que l’enfant, en plus de trouver le plein épanouissement de sa personnalité, y découvre également le sens profond de la justice.