jeudi 27 novembre 2008

Lecture

Je suis en train de lire le livre Ministry In The Image Of God: The Trinitarian Shape Of Christian Service, de Stephen Seamands. Selon son approche, le ministère chrétien devrait se fonder sur la réalité de la sainte Trinité. Autrement dit, le ministère chrétien authentique doit se penser et s'accomplir dans les paramètres des relations intratrinitaires entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Je vous confesse que je ne suis pas encore convaincu de cette approche. Mais bon, je vais bientôt franchir le deuxième chapitre; je saurai bien quoi en penser dans la suite de ma lecture.

vendredi 21 novembre 2008

Cravate 23

Georges a publié un billet sur la nécessité de porter ou de ne pas porter la cravate. Ce billet a été amplement commenté et, dans le feu de l'action, j'ai composé ce petit morceau de littérature:

Cravate 23

1 Cantique de Moores
Ma cravate est ma porte d’entrée: grâce à elle tous me recevront.

2 Elle me fait reposer dans l’illusion de ma grandeur, elle me dirige près des eaux paisibles du succès.

3 Elle rehausse ma personne, elle me conduit dans les sentiers de l’hommerie, à cause de son prestige.

4 Quand je marche dans la vallée de la critique, je ne crains aucun mal, car je porte ma cravate: son nœud et ses motifs me donnent du prestige.

5 Ma cravate dresse devant moi une table, en face des gens ordinaires; elle me couronne au-dessus d’eux, et ma réputation déborde.

6 Oui, grâce à ma cravate, le succès et le prestige m'accompagneront tous les jours de ma vie, et j'habiterai dans la cour des grands jusqu'à la fin de mes jours.

mardi 18 novembre 2008

Le rejet

Qui n'a jamais souffert du rejet? Sans craindre de se tromper, on peut affirmer que chacun d'entre nous, à un moment ou un autre de sa vie, a été victime de rejet. Et le rejet, bien souvent, sinon toujours, engendre le sentiment de rejet. Or le sentiment de rejet, lorsqu'il est ressenti, s'enracine profondément à l'intérieur de nous. Avec le temps, il semble s'estomper, voire même disparaître. Pourtant il est toujours là. Il n'est pas seulement là, blotti quelque part dans les profondeurs de notre for intérieur, parcourant les méandres de notre inconscient, mais il est aussi actif, si actif qu'il détermine l'ensemble de nos comportements relationnels. C’est ce sentiment de rejet qui, entre autres, nous conduit à développer des mécanismes de défense relationnels; c’est aussi ce sentiment de rejet qui nous pousse à manipuler les autres dans le but de leur arracher un peu d’amour et de compassion. Comme si on pouvait recevoir l’amour sur commande! Enfin, c’est ce sentiment de rejet qui nous fait devenir exigeants envers les autres, qui nous rend prompts à réclamer des autres qu’ils respectent nos droits et prennent soin de notre personne.

Le rejet subi, bien entendu, n’est pas péché pour celui qui en est victime. Celui qui sera condamné, c’est celui qui rejette son prochain, non la victime. Par contre, le sentiment de rejet, lui, peut devenir péché. En effet, je pèche chaque fois que le sentiment de rejet me pousse à fabriquer des mécanismes de défense et des stratégies de manipulation d’autrui. Je pèche puisque je ne suis plus en train d’obéir au mandat que Dieu désire me voir accomplir, mandat qui consiste à aimer mon prochain, quand bien même ce prochain me rejetterait. Car comment pourrais-je prétendre aimer mon prochain si, cherchant à protéger égoïstement mon cœur des souffrances du rejet (que ce rejet soit réel ou non), je ne cesse de mendier son amour en le manipulant ou me protège farouchement de lui, me fermant de la sorte à lui et aux possibilités infinies du partage réciproque de l’amour?

Que faire si le sentiment de rejet a pollué ma vie?

Jésus, sur la croix, s’est écrié :

Éli, Éli, lama sabachthani? c'est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? (Matthieu 27.46)
Jésus, abandonné, rejeté par le Père! Abandonné et rejeté par le Père, mais après que tous, ses disciples comme sa famille, son peuple comme ses ennemis romains, l’eussent abandonné et rejeté, le laissant là, seul, sur la croix infâme, avec la dureté du bois et la froidure des clous comme uniques compagnons des dernières heures de sa vie. Jésus, on te nommera le Rejeté!

Que les hommes l’aient rejeté, ce rejet des hommes, Jésus en a manifestement triomphé. Il a triomphé de ce rejet par l’amour. Ne sont-ce pas en effet les paroles de Jésus, alors qu’il était en croix :
Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. (Luc 23.34)
Jésus a triomphé du rejet infligé par les hommes. Quel espoir! Car ton exemple, Jésus, m’inspire, me convainc de triompher du rejet par l’amour et le pardon que je rendrai à ceux qui me rejetteront. En toi, par toi et comme toi, je peux désormais vaincre le rejet par la puissance libératrice de l’amour.

Abandonné par le Père. Quel abandon! Comment pourrais-je survivre à un tel abandon? Mais je n’ai pas à subir un tel abandon, car toi, Jésus, tu as été rejeté du Père afin que je sois accueilli par le Père. Ton rejet, Jésus, m’a valu l’accueil éternel du Père. Ton abandon, Jésus, a déchiré le voile du lieu très saint (Luc 23.45), et désormais ton Père m’y reçoit, dans l’intimité de sa joie et de son amour.

Et chaque fois que les hommes me rejetteront à cause de ton nom, Jésus, ou pour quelque autre raison que ce soit, toi, Ô Père, tu m’ouvriras les bras et m’accueilleras tendrement!

jeudi 13 novembre 2008

Peut-on changer?

Vraiment, Dieu nous change-t-il? Peut-on devenir une nouvelle créature, comme l'ont enseigné Jésus et les apôtres? Poser la question semble ridicule. Pourtant, j'ai maintes fois rencontré des chrétiens qui en sont venus à douter sérieusement de cette promesse de changement. Si le changement est réel, possible, pourquoi certains chrétiens ne parviennent plus à y croire?

mardi 11 novembre 2008

Les chrétiens et la politique

J'ai entendu dernièrement un frère prédicateur dire du haut de la chaire qu'il ne donnerait pas publiquement son opinion politique au sujet de Barack Obama, désormais Président-élu des États-Unis. De toutes évidences, le frère en question désirait garder ce sujet privé. Je peux très bien comprendre cela, car la chaire n'est pas le lieu à partir duquel on fait de la propagande politique. Peut-être que ce frère prédicateur, par crainte de faire d'une manière ou d'une autre de la propagande politique, a préféré s’abstenir ? Je ne sais pas.

Pourtant, il y a une différence entre faire de la propagande politique et donner son opinion politique sur tel ou tel sujet politique d'actualité. Jésus a maintes fois offert son opinion politique, lui le « prédicateur » par excellence :

Oui, dit-il. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le prévint, et dit: Que t'en semble, Simon? Les rois de la terre, de qui perçoivent-ils des tributs ou des impôts? de leurs fils, ou des étrangers (Matthieu 17.25)?

Jésus leur dit: Les rois des nations les maîtrisent, et ceux qui les dominent sont appelés bienfaiteurs (Luc 22.25).

Alors il leur dit: Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu (Matthieu 22.21).

Qu'en penses-tu?

Citation

Ceux et celles qui lisent mon blogue ont certainement remarqué le nouveau gadget dans la barre latérale, les citations de différents personnages de la chrétienté. En voici une de Jean Calvin que j'ai particulièrement appréciée:

As to the fact, that each province had an archbishop among the bishops and, moreover, that, in the Council of Nice, patriarchs were appointed to be superior to archbishops, in order and dignity, this was designed for the preservation of discipline, although, in treating of the subject here, it ought not to be omitted, that the practice was very rare. ...To the government thus constituted some gave the name of Hierarchy -- a name, in my opinion, improper, certainly one not used by Scripture. For the Holy Spirit designed to provide that no one should dream of primacy or domination in regard to the government of the Church.

John Calvin

jeudi 6 novembre 2008

Intelligent et sage

Je m'aperçois avec le temps et la réflexion qu'il est possible qu'un homme soit à la fois très intelligent et tout à fait insensé. Le seul fait de savoir se servir de son cerveau et d'être capable de jongler avec des concepts rationnels très complexes ne fait pas nécessairement d'un homme un sage. Il peut savoir réfléchir, voire même être un excellent théologien, et pourtant être incapable de gérer intelligement (sagement) ses relations humaines (par exemple, ne pas perdre la maîtrise de soi, ne pas trop parler, ne pas dire des bêtises, etc.). Je ne vous apprends sans doute rien en vous disant cela, mais parfois ça me fait du bien de me le rappeler en prenant le temps de le rappeler aux autres.

mercredi 5 novembre 2008

Un messie est né

Un messie est né: tel est le titre d'un article du chroniqueur Marco Fortier au Journal de Montréal. Ce messie, c'est Barack Obama, nouvellement élu Président des États-Unis d'Amérique. Mais ce n'est pas là le seul titre attribué à Obama : on le nomme aussi "rédempteur" et "sauveur" des Américains. Ce n'est pas rien. De fait, ces titres si généreusement attribués à Barack Obama révèlent une chose : que le peuple américain a immensément soif de changement. Comme chrétiens, nous pouvons certes nous interroger sur la légitimité d'appliquer ces titres à Barack Obama. On sait que ces titres sont réservés à Christ. De toutes façons, peu importe ce qu'on en dira, mon propos actuel ne concerne pas ce point.

C'est plutôt une contradiction que je voudrais faire ressortir ici, une contradiction que le peuple américain a à peine soulignée. Et cette contradiction, lorsqu’elle apparaît, démontre à quel point les américains (et tous les hommes) abandonnent si facilement leurs héros, leurs rédempteurs, quand ces derniers ne suffisent plus à les inspirer ni à les faire vibrer.

On se souviendra du 11 septembre 2001. L’Amérique était en deuil. En colère aussi. Un homme a alors ouvert la bouche pour s’adresser à l’Amérique, pour la consoler et lui annoncer la punition des impies. C’était Georges W. Bush, le commandant en chef de l’armée américaine, le héros, le rédempteur de tous les américains. Il a présenté son ordre de mission guerrière ; il a même déclaré avoir été mandaté par Dieu pour accomplir sa mission guerrière. Les Américains l’ont écouté, l'ont cru, l’ont aimé et l’ont suivi. C’était lui le héros du moment.

Bush a certes fait des erreurs, plusieurs erreurs. C’est pourquoi les Américains ont manifesté leur désir de changer de rédempteur. Pourtant, n’avait-il pas inspiré la nation entière lorsqu’il lui avait promis de venger les victimes des attentats ? Mais aujourd’hui le peuple ne veut plus de lui. On prédit déjà que la présidence de Bush fils aura été la pire de toute l’histoire des États-Unis.

Cette contradiction nous emmène inéluctablement à poser la question suivante : pour quelle raison le peuple américain se donne-t-il des rédempteurs ?

lundi 3 novembre 2008

Réinventer l'Église 2

Je désirerais vous offrir quelques réflexions supplémentaires concernant cette idée très à la mode ces jours-ci de « réinventer l’Église ».

Je voudrais dans un premier temps mentionner que le fait de chercher et d’appliquer des méthodes différentes de celles pratiquées dans sa propre église locale ne constitue pas, à mon sens, une « réinvention de l’Église ». En effet, si ces méthodes différentes ont une solide base biblique et ont pour but de faire croître les croyants et d’accomplir la mission de Dieu, il s’agit alors d’un simple retour à la pensée initiale de Dieu. Cela est bon et souhaitable pour une église locale. Ce n’est que lorsque les pasteurs ont la démangeaison de trouver la recette magique qui les fera avoir du succès, qu’ils tombent dans cet excès qui consiste à vouloir « réinventer l’Église ».

Aussi, je crois que l'expression « réformer l'Église » est préférable quand on parle de changements à apporter au sein de l’Église.

samedi 1 novembre 2008

Réinventer l'Église

Réinventer l'Église, voilà ce qui préoccupe nombre de nos pasteurs contemporains. Pourtant, qu'il suffise que tous ceux qui professent la foi chrétienne vivent comme des chrétiens fidèles à leur Maître, et les hommes sauront ce qu'est l'Église et son rôle dans le monde.

Réinventer l'Église: cet exercice rend agréable le ministère pastoral. En effet, je ne connais aucun pasteur qui regimbe devant la tâche qu'il s'est donnée de réinventer son église locale.

Par contre, insuffler à des chrétiens le désir de vivre une foi authentique et vivante, cela exige patience et sacrifice de la part des pasteurs.

Peut-on, est-il même souhaitable, de joindre les deux, de donner envie à des chrétiens de vivre comme des chrétiens tout en réinventant l’Église ? Pour être honnête avec vous, je le crois de moins en moins.