dimanche 30 juillet 2006

Prédication: La toute suffisance et la consolation de Christ

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Par Daniel Audette
(Lire Jn 14.1-11)


1) UN MONDE TROUBLÉ

Notre monde est un monde troublé. La guerre entre Israël et le Liban nous rappelle encore une fois à quel point notre monde n’est pas un lieu sûr ni un havre de paix. Ce monde est affligé.

Selon Jean, la cause de ce trouble est la présence des ténèbres dans le monde (Jn 1.5; 3.19; 8.12; 12.35, 46). Dans ce chaos indescriptible, les hommes cherchent donc une consolation, quelque chose qui saura éteindre l’impression d’absurdité que chacun de nous éprouve dans le monde.

Dans le texte de Jean 14, Christ a bien vu que ses disciples étaient troublés. Plusieurs circonstances ont fait naître le trouble dans le cœur des disciples. Ils ont appris que l’un d’entre eux trahirait le Maître et qu’un autre, Pierre, le renierait. Mais ils sont surtout troublés parce que Jésus leur a annoncé qu’il devrait passer par la mort. Pour ces raisons, Jésus veut les consoler. Et il les console en leur annonçant son départ imminent ainsi que son retour −qu’il va vers le Père pour leur préparer une place et qu’il reviendra ensuite les chercher. C’est ainsi qu’il entend les réconforter et affermir leur espérance.

Mais les apôtres ne semblent pas comprendre le sens des paroles de Jésus. L’un d’entre eux, Thomas, questionne en effet Jésus sur le lieu où il va :

Thomas lui dit: Seigneur, nous ne savons où tu vas; comment pouvons-nous en savoir le chemin? (Jn 14.5)
Un autre de ses disciples, Philippe, demande ni plus ni moins une révélation du Père, une théophanie, comme cela avait lieu dans l’Ancien Testament. Il dit en effet à Jésus :
Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. (Jn 14.8)
C’est d’ailleurs au sujet de cette dernière parole de Philipe dont j’aimerais m’entretenir avec vous aujourd’hui : « ... et cela nous suffit. »

À cette requête de Philipe, Jésus offre une des réponses les plus remarquables de l’Écriture, une réponse qui indique clairement la toute suffisance de Christ non seulement pour notre salut, mais encore pour notre existence entière sur la terre :

Jésus lui dit: Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe! Celui qui m’a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père? (Jn 14.9)
Comme l’indique cette parole du Christ, Jésus est pleinement suffisant, car par Lui et en Lui seul nous pouvons connaître le Père. Cependant, comme le contexte du passage étudié l’indique, la question de la suffisance de Christ est étroitement liée au thème de la consolation divine. En fait, la suffisance de Christ ne peut pas être traitée par elle seule, sans aucune référence à d’autres notions bibliques.

Nous étudierons donc le thème de la suffisance conjointement au thème de la consolation. Mais, dans un premier temps, j’aimerais considérer avec vous ce que signifie la pleine suffisance de Christ.

2) CHRIST EST PLEINEMENT SUFFISANT

Qu’est-ce que la suffisance de Christ?

Dire que Christ est pleinement suffisant signifie ceci :

Que la plénitude de la Vérité habite en Lui et qu’en Lui seul il est possible à l’homme de connaître et de vivre dans la Vérité. Comme le dit Jésus à propos de sa personne, il est le chemin, la vérité et la vie, et nul ne vient au Père que par Lui.
Sur quelle base pouvons-nous savoir que c’est Jésus seul qui est pleinement suffisant?

Sur la base de la vie historique de Jésus, lorsque nous considérons son enseignement et ses œuvres.

Par ses paroles, car ses paroles reflètent toujours la volonté de son Père :

Car je n’ai point parlé de moi-même; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer. (Jn 12.49)

Jésus donc leur dit: Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous connaîtrez ce que je suis, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m’a enseigné. (Jn 8.28)
Comme les paroles de Jésus, ses oeuvres sont toujours au diapason de la volonté du Père; leur unité de volonté est entière:
Jésus reprit donc la parole et leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. (Jn 5.19)

Moi, j’ai un témoignage plus grand que celui de Jean; car les oeuvres que le Père m’a donné d’accomplir, ces oeuvres mêmes que je fais, témoignent de moi que c’est le Père qui m’a envoyé. (Jn 5.36)

Jésus leur répondit: Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. Les oeuvres que je fais au nom de mon Père rendent témoignage de moi. (Jn 10.25)

Mais si je les fais, quand même vous ne me croyez point, croyez à ces oeuvres, afin que vous sachiez et reconnaissiez que le Père est en moi et que je suis dans le Père. (Jn 10.38)
L’Ancien Testament et la pleine suffisance de Christ

Les deux, ses paroles et ses œuvres, sont l’accomplissement de l’Ancien Testament; Jésus a accompli ce qu’annonçait l’Ancien Testament. Comme le déclare Jésus aux Juifs :

Vous sondez les Ecritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi. (Jn 5.39 ; voir aussi Jn 7.22, 38, 42 ; 10.35 ; 13.18 ; 17.12 ; 19.24, 28, 36, 37 ; 20.9)
Mais aussi, cela démontre l’insuffisance de l’Ancien Testament pour le salut : sans Christ, l’Ancien Testament n’a pas de force, car c’est en Christ qu’il trouve sa pleine réalisation. Et cela vaut pour les Juifs et les non Juifs. Car l’Éternel a promis que son Serviteur serait la lumière des nations (Es 42.6; 49.6; 51.3-5).

3) CHRIST EST PLEINEMENT SUFFISANT: EN LUI RÉSIDE NOTRE CONSOLATION

Comme je l’ai mentionné au début, la question de la suffisance de Christ est étroitement liée à la consolation divine. En fait, la suffisance de Christ ne peut pas être traitée par elle seule, sans aucune référence à d’autres notions bibliques.

Il y a plusieurs exemples de consolation dans l’Évangile de Jean. À vrai dire, tous les récits dans cet évangile sont des événements au sein desquels des hommes et des femmes ont trouvé en Christ une pleine suffisance et une parfaite consolation. Nous en retiendrons un seul, celui de Marie, Marthe et leur frère, Lazare.

Marie, Marthe et leur frère, Lazare

Lazare est mort. Ses sœurs, Marie et Marthe, ont le cœur en deuil; plusieurs sont venus pour les consoler. Lisons une partie de ce récit, Jean 11.17-27 :

Jésus, étant arrivé, trouva que Lazare était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre. Et, comme Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ, beaucoup de Juifs étaient venus vers Marthe et Marie, pour les consoler de la mort de leur frère. Lorsque Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que Marie se tenait assise à la maison. Marthe dit à Jésus: Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais, maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. Jésus lui dit: Ton frère ressuscitera. Je sais, lui répondit Marthe, qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela? Elle lui dit: Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde. Ayant ainsi parlé, elle s’en alla. Puis elle appela secrètement Marie, sa soeur, et lui dit: Le maître est ici, et il te demande. Dès que Marie eut entendu, elle se leva promptement, et alla vers lui. (Jn 11.17-29)
Un premier fait intéressant dans ce récit, c’est que Marthe et Marie, aussitôt qu’elles entendent que Jésus vient vers leur maison, quittent ceux qui sont venus les consoler pour aller s’entretenir avec leur Maître. Elles savent que la consolation qu’elles peuvent recevoir de Jésus vaut mieux que celle offerte par les hommes. Et Christ consolera effectivement Marie et Marthe. Comment? En leur démontrant qu’il est bien la résurrection et la vie, par la résurrection de Lazare, leur frère. C’est parce que Christ est lui-même la vie qu’elles peuvent trouver en Lui une espérance vivante et pleinement suffisante pour calmer leur peine.

La consolation est toujours un acte de foi

Une des leçons que l’on peut tirée de ce récit est la suivante : la consolation provient d’un acte de foi. Mais pas n’importe quel acte de foi. Il s’agit d’un acte de foi qui va bien au-delà de la seule connaissance doctrinale et prophétique; c’est un acte de foi dont l’objet est la personne même de Jésus. Marthe a dû apprendre cette leçon. En effet, Marthe savait, selon l’enseignement de l’Ancien Testament, que son frère devait ressusciter au dernier jour. Mais Jésus lui demande maintenant de faire un pas supplémentaire dans sa foi, il lui demande de croire que la résurrection n’est nulle autre que sa propre personne. Jésus lui dit en effet : «Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela?»

La consolation et le Consolateur

Comme je viens de le mentionner, la consolation ne provient pas seulement d’une idée ou d’une doctrine à laquelle il faut adhérer et dont il faut se souvenir sans cesse. Certes, il y a cette idée de confession de foi, car pour qu’il y ait confession de foi, il faut qu’il y ait doctrine. Mais, pour le chrétien, il y a plus qu’une doctrine, il y a le Consolateur, que le Père envoie pour qu’il soit toujours avec nous :

Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. (Jean 14.26)
C’est le Consolateur qui rend vivant dans nos vies ce que Christ a enseigné; il actualise la vérité du Christ. Il ramène lui-même à notre mémoire tout ce que Christ a enseigné. Il va sans dire que cette œuvre du Consolateur va bien au-delà de notre propre capacité de nous souvenir du Christ pour trouver en Lui la pleine suffisance de la vérité. C’est une action de Dieu envers nous. Deux illustrations nous aideront à comprendre ce point.

Illustration 1 : l’amnésique du Seigneur

Il y avait un frère bien-aimé que je côtoyais à Montréal et dont l’histoire illustre très bien ce principe. Ce frère s’est réveillé un jour dans une ruelle du centre-ville de Montréal, sans carte d’identité ni aucun souvenir de son existence passée, ni même de son âge. Il était complètement amnésique. Pourtant, une seule chose lui est revenue à l’esprit : il savait que Jésus-Christ est le chemin, la vérité et la vie, et qu’il était lui-même chrétien. En dépit même de son amnésie, le Saint-Esprit lui a rappelé qui était Jésus-Christ et son identité d’enfant de Dieu en Lui.

Illustration 2 : nos expériences de doute et de découragement

De façon moins dramatique, dans des moments de doute et de découragement, lorsque nos cœurs sont troublés, qui n’a pas fait l’expérience de se souvenir de Jésus-Christ et de son œuvre de salut? Alors que nous ne parvenions plus à trouver le repos de nos âmes, le Consolateur a agi en nous de manière à ramener à notre mémoire tout ce qui concerne le Christ.

Quelle confiance peut-on avoir en Dieu! Car, même dans les moments de trouble et de découragement, Dieu a pourvu à un moyen de nous garder en Lui.

La consolation divine élimine-t-elle la consolation humaine?

Est-ce que la suffisance de Christ et la consolation qu’il donne exclut toute forme de consolation humaine? Bien sûr que non. En fait, on doit garder en mémoire qu’il existe une mauvaise et une bonne consolation humaine. Considérons d’abord la mauvaise.

La mauvaise consolation

En fait, toute autre consolation autre que Christ est une mauvaise consolation. Ces autres consolations peuvent avoir un effet réel, mais ce sera toujours un effet qui dure un temps mais qui s’évanouit par la suite. Voyons comment certains hommes cherchent leur consolation.


Un bouddhiste dirait:
« Regarde, la vie est douloureuse. Tout est souffrance. »

Stig DAGERMAN, un athée, a écrit:
« En ce qui me concerne, je traque la consolation comme le chasseur traque le gibier. Partout où je crois l’apercevoir dans la forêt, je tire. Souvent je n’atteins que le vide mais, une fois de temps en temps, une proie tombe à mes pieds. Et, comme je sais que la consolation ne dure que le temps d’un souffle de vent dans la cime d’un arbre, je me dépêche de m’emparer de ma victime. »
Ce journaliste et écrivain s’est suicidé au gaz dans son garage, à l’âge de 31 ans. Le suicide a finalement été sa seule consolation.

Un épicurien dirait :
« Ne soyez pas troublés, car les dieux, s’ils existent, ne se préoccuperont pas de vous! »

Un humaniste dirait:
« La consolation de l’humanité se trouve dans notre foi en l’Homme! »

La bonne consolation

Un exemple de la bonne consolation se trouve dans la deuxième épître de Paul aux Corinthiens: Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que, par la consolation dont nous sommes l’objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans quelque affliction! (2 Co 1.3-4)

La séquence dont parle Paul va comme suit :

1) Paul est affligé.

2) Il reçoit la consolation de Dieu. Autrement dit, il trouve en Christ tout ce qui lui suffit pour être pleinement consolé et continuer sa mission.

3) Paul offre à son tour la consolation à ceux qui sont affligés, en leur faisant connaître la consolation de Dieu offerte en Christ. La bonne consolation, peu importe les circonstances, suit toujours ces mêmes étapes. Nous pouvons consoler nos frères et sœurs en la foi en les aidant à trouver en Dieu seul la consolation. Mais, si nous pouvons ainsi les consoler, c’est parce que nous avons nous aussi reçus de Dieu la consolation.

4) CONCLUSION

Pour conclure, j’aimerais t’encourager à trouver en Christ la plénitude dont tu as besoin. Crois-tu que Jésus-Christ est pleinement suffisant pour consoler ton cœur troublé ? Tu sais, le monde viendra te présenter ses vaines consolations, mais jamais celles-ci ne satisferont ton cœur, car seul Christ peut te conduire au Père céleste ; Jésus est la manifestation ultime de Dieu pour les hommes. Si nous le connaissons, nos cœurs seront en paix, car nous sauront qu’ils reposent en Dieu lui-même.

jeudi 27 juillet 2006

La simplicité volontaire

Voici la définition de "la simplicité volontaire" selon le Réseau québécois pour la simplicité volontaire (RQSV). Vous verrez, cette définition s'inscrit très bien à l'intérieur des sujets discutés dans le blogue de Steve Robitaille (theohead) et le mien. Je trouve que cette philosophie de vie offre de beaux principes, qui devraient en faire réfléchir plus d'un. J'oserais même dire que plusieurs de ces principes ont été "volés" au christianisme authentique, c'est-à-dire le christianisme biblique.

LA SIMPLICITÉ VOLONTAIRE

Notre définition de la simplicité volontaire

Pour le RQSV, la simplicité volontaire, c’est :

  • une façon de vivre qui cherche à être moins dépendante de l’argent et de la vitesse, et moins gourmande des ressources de la planète ;
  • la découverte qu’on peut vivre mieux avec moins ;
  • un processus individualisé pour alléger sa vie de tout ce qui l’encombre ;
  • un recours plus grand à des moyens collectifs et communautaires pour répondre à ses besoins et donc un effort pour le développement d’une plus grande solidarité ;
  • le choix de privilégier l’être plutôt que l’avoir, le « assez » plutôt que le « plus », les relations humaines plutôt que les biens matériels, le temps libéré plutôt que le compte en banque, le partage plutôt que l’accaparement, la communauté plutôt que l’individualisme, la participation citoyenne active plutôt que la consommation marchande passive ;
  • la volonté d’une plus grande équité entre les individus et les peuples dans le respect de la nature et de ses capacités pour les générations à venir ;
  • un courant social important qui, bien au-delà du RQSV, tente de répondre à des problèmes de société de plus en plus pressants (course folle de la vie moderne, endettement excessif, insatisfaction malgré une consommation débridée, épuisement professionnel, gaspillage et épuisement des ressources naturelles, désintégration du tissu social, etc.).

mercredi 26 juillet 2006

Pensées

Voici quelques-unes des pensées que j'ai écrites, et je désirais les partager avec vous.

1. Question : Pourquoi écrire encore la théologie si la révélation est complètement révélée ? Réponse : tant et aussi longtemps que l’homme écrira contre Dieu, il faudra bien écrire pour Dieu.

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2. En Jésus-Christ nous n’avons pas trouvé un Dieu qui correspond à nous, mais plutôt un Dieu à qui nous correspondons. En effet, c’est nous qui sommes faits à l’image de Dieu, et non Lui à la nôtre.


3. J’aime à être pour toi, Seigneur, celui que tu as cherché, celui que tu as trouvé et celui que tu gardes à tout jamais.


4. Ne dites pas : «Combien il est difficile d’être saint !», mais dites plutôt : «Combien il est terrible d’être pécheur !» Si donc il est terrible d'être pécheur, efforçons-nous alors d'être saints.

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5. Aimer et savoir que notre amour rend l’autre meilleur est une richesse inestimable pour celui qui donne un tel amour et pour celui qui le reçoit. Cependant, cela n’est qu’un aspect du véritable amour. Le véritable amour est aussi celui qui sait attendre patiemment lorsque l’autre s’éloigne quelque peu de nous ; celui qui dispense un tel amour ne craint pas le rejet, car il aime sans mesure.


6. Mon seul et unique désir, c’est de vivre ma foi aussi pieusement qu’intelligemment. Non pour ma propre gloire, mais pour rendre hommage au Dieu trois fois saints.


7. On dit souvent que les enfants sont vilains et méchants ; mais les adultes, eux, sont ignobles et cruels.


8. Les yeux en paradoxe, l’un se mouille de tristesse, l’autre contemple les gloires du ciel. Sous une paupière, un torrent de larmes verse le chagrin de mes désobéissances, sur l’autre façade de mon visage, l’œil béant, je m’émerveille de la splendeur du grand Roi. D’un coté, je pleure le Christ, crucifié à cause de mon iniquité. Alors que de l’autre, j’exulte de joie, l’œil ébloui par la gloire, au regard du paradis retrouvé. Un œil pleure ta souffrance et ma misère, l’autre brille à cause de ton pardon et de ma délivrance.

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9. La beauté ne se cache point dans les mots, et son essence ne repose point en la phrase ; elle n’est jamais tributaire de la magie du verbe, et non plus elle ne se dévoile dans la forme. En toi seul, notre doux Jésus, en toi seul se trouve la beauté. Mais encore, cette prétention n’est qu’inexactitude, car tu est la beauté même ; elle n’est point parcelle de Toi, tendre Jésus, mais l’essence même de ton être. De cette beauté, de Toi, jaillit un torrent de vertus des plus excellentes, où se rassasient paisiblement nos âmes, étant ébahies face à l’éveil de cette source de vie désormais en nous, de cette source de vie intarissable, qui jaillit au regard de merveilles, de merveilles qui sont à tout jamais nôtres.


10. Dans ta gloire céleste, Seigneur Jésus, tu portes les marques de ton humiliation ; et dans ton humiliation terrestre, ta gloire est manifeste.


11. La liberté qu’Il nous donne ne signifie point le droit de pécher ou de suivre sa propre voie, mais être libre de ne plus pécher pour suivre Sa voie.


12. Christ-Jésus, tu ne fus point crucifié afin que Dieu nous aime, mais parce que Dieu nous aime, tu mourus.

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13. Pourquoi ces plaintes ? Son renoncement est celui d’un Roi majestueux devenant pauvre serviteur. Tandis que moi, je n’ai qu’à renoncer à ce viel homme pécheur et déchu. Pourquoi ces plaintes ? Son abaissement est celui du Créateur devenu désormais créature. Tandis que moi, je n’ai qu’à délaisser ce statut d’entité perdue, afin d’être à tout jamais retrouvé. Pourquoi ces plaintes ? Il renonça à la pureté céleste, afin d’habiter, pour quelque temps, au sein de l’impureté de ce monde déchu. Tandis que moi, il me fut donné de renoncer à l’impureté de ce monde déchu, étant désormais devenu tributaire de la sainteté céleste. Pourquoi ces plaintes ? Il renonça à la gloire céleste, afin de mourir sur l’infâme bois. Tandis que moi, je n’ai qu’à crucifier, qu’à renoncer à ce vieil homme corrompu. Pourquoi ces plaintes ? De vie éternelle Il était, Il mourut ignominieusement. Tandis que moi, de mort que j’étais, je suis éternellement vivant. Pourquoi ces plaintes... ?


14. Ô Père ! brise moi, afin que je ne sois point spectateur de ma propre longanimité. Ô Père ! brise-moi, afin que je ne sois point enorgueilli de mon propre malheur. Ô Père ! brise moi, afin que je ne sois point discoureur de ma propre souffrance. Ô Christ ! bénis moi, afin que je sois inlassablement témoin de Ta déréliction endurée pour moi. Ô Christ ! bénis moi, afin que je sois à tout jamais humilié devant Ton désarroi supporté à cause de moi. Ô Christ ! bénis moi, afin que je proclame désormais Ton calvaire subi pour moi.


15. Prenons garde de ne pas convertir le message de l’Évangile en pensant le rendre « acceptable » aux yeux des hommes, mais sachons que ce sont les hommes qui doivent se convertir au message de l’Évangile.

mardi 25 juillet 2006

Encore l'Église émergente!

Comme peuvent le constater les lecteurs, en raison des commentaires variés reçus sur le sujet, la question de l'Église émergente n'est pas des plus aisées; il est en effet difficile de trancher catégoriquement d'un côté ou de l'autre, sans avoir l'impression de devoir abandonner en même temps du bon.

Pour alimenter votre réflexion, je vous laisse ici un lien vers Christianbook.com, où vous trouverez une section présentant des livres concernant le mouvement de l'Église émergente. Pour atteindre cette section, cliquez ici.

samedi 22 juillet 2006

Dossier sur l'Église émergente

Le frère Laurent, dans mon post intitulé L'Église émergente!, a fait part de son opinion concernant le mouvement de l'Église émergente et il nous a laissé le lien vers Vigi-sectes (merci Laurent pour ce lien!), qui a concocté un dossier spécial sur ce mouvement, le Dossier -McLaren-.

La position de Vigi-sectes est assez critique et très opposée à ce mouvement. Je vous invite à lire les articles, qui sauront, j'en suis sûr, nourrir votre réflexion à ce sujet.

Pour alimenter votre curiosité, voici une citation de Christian Piette, tirée de ce site:

Nous ne sommes pas ici sur terre pour sauver les cultures humaines qui passeront mais les âmes issues de toutes les cultures ? Que McLaren nous laisse la prédication de la CROIX, nous lui laisserons le sauvetage des cultures !

vendredi 21 juillet 2006

Résultats du Sondage

Voici les résultats du Sondage:

Que pensez-vous des 12 points mentionnés dans le post intitulé "Sondage"?
RéponsesNombre de répondants
Pourcentage

Je suis d'accord avec tous les 12 points.3 9.09 %
Je ne suis pas d'accord avec ces 12 points.1 3.03 %
Je suis seulement d'accord avec quelques-uns de ces 12 points.
2987.88 %


Maintenant, il est temps de révéler la provenance de ces 12 points.

En fait, il s'agit de quelques titres de chapitre tirée d'un livre écrit par Robert E. Webber, un académicien lié au mouvement des Églises émergentes(1
). D. A. Carson le cite dans son livre Becoming Conversant with the Emerging Church: Understanding a Movement and Its Implications(2) afin de démontrer le caractère parfois extrémiste de la distinction faite par les "Émergents" entre l'approche moderniste et l'approche postmoderniste.

Comme les résultats semblent l'indiquer, peu de répondants adhèrent entièrement à tous les points du mouvement des Églises émergentes. Peut-être cela s'explique justement par la nature extrémiste des 12 points.

Si vous avez des commentaires, ils seront très appréciés.

Merci de votre participation.

mercredi 19 juillet 2006

Israël et ses ennemis

Le post que j'ai publié concernant Israël, Dieu a-t-il rejeté Israël?, a été rédigé indépendamment des événements entourant le conflit armé entre Israël et le Liban; en fait, j'ai entrepris la rédaction de ce post peu de jours avant la médiatisation de ce conflit. Pourtant, nombre de lecteurs seront tentés de voir un lien entre ce post et l'état politique actuel d'Israël. Par exemple, dans un commentaire que j'ai reçu de notre ami Theohead (Steve Robitaille), ce dernier disait:

Daniel,

Ton message sur Israël est très pertinent dans un temps où plusieurs chrétiens appuient inconditionnellement et sans discernement l'État d'Israël (j'ai d'ailleurs eu un commentaire d'un tel chrétien dans mon message du 16 juillet "Israël a perdu la tête!"). La question de la place d'Israël dans le plan de Dieu suite à l'établissement de l'Église est très difficile à répondre, comme tu le dis, mais ta position est bien argumentée. cliquez sur ce lien pour visualiser le commentaire

Suite aux rispostes militaires de l'État hébreux contre le Liban, Theohead a en effet écrit un post, Israël a perdu la tête!. Il a reçu le commentaire suivant de Laurent:

Genèse 12 : 3 "Je bénirais celui qui te béniras et je maudirais celui qui te maudira".cliquez sur ce lien pour visualiser le commentaire J'ai choisi mon camp et je béni Israël. Ceux qui s'attaquent à Israël s'attaquent ce que Dieu considère comme la prunelle de ses yeux et donc s'attaquent à Dieu.
La réponse de Theohead a été brève, mais très intéressante:
Il y a des chrétiens au Liban, a ce que je sache ils sont aussi considérés comme étant la prunelle des yeux de Dieu. C'est tout ce que j'ai à répondre à un tel commentaire. cliquez sur ce lien pour visualiser le commentaire

Ces deux interventions révèlent une difficulté dans l'interprétation des Écritures: quelle est l'étendue de la parole de l'Éternel à Abram (Abraham) en Genèse 12.3, "Je bénirais celui qui te béniras et je maudirais celui qui te maudira"? Cette menace s'applique-t-elle encore aujourd'hui? Et si elle est encore vraie pour Israël, justifie-t-elle les interventions militaires de l'État hébreux contre ses adversaires? Et si l'ennemi d'Israël est un état chrétien, Israël a-t-il dans ce cas autorité en la matière pour bombarder cet autre état?

Ces questions sont liées à notre compréhension du passage cité (et d'autres textes bibliques aussi). Je vous propose de partager vos réponses.

lundi 17 juillet 2006

Cherchant la Vérité sur une île déserte

Imaginez que vous vous retrouvez seul sur une île déserte, sans possibilité de communiquer avec qui que ce soit, sans livre ni radio ni rien qui puisse vous apporter de l'information provenant du reste du monde. Soudain, l'idée vous vient de connaître la Vérité. Plus rien ne vous tient à cœur, si ce n'est que cette recherche intense de la Vérité. Comment la connaître, que faire pour y avoir accès?

Le drame des hommes est exactement similaire à la situation que je viens de décrire: si Dieu ne s'était pas révélé à nous, nous serions comme des perdus sur une île déserte, sans aucune possibilité de connaître ce que Dieu veut de nous. Certains diront: "À non, dans une telle situation, la nature pourrait très bien nous enseigner la Vérité; donc être seul ou non sur une île déserte ne change rien à la possibilité de connaître Dieu." Ce à quoi je réponds: si la Vérité nous est accessible par la création, pourquoi alors les hommes professent-ils des religions si différentes les unes des autres? Ne serions-nous pas censés, par la recherche scientifique, aboutir à une compréhension unique de la Vérité?

Comme je le dis souvent, notre Dieu est le Dieu de l'Histoire. C'est par une révélation historique que Dieu s'est révélé aux hommes, au sein même de leurs propres histoires individuelles et collectives. Et c'est par le souvenir de ces grands moments de révélation historique que Dieu se fait connaître à nous aujourd'hui. La Bible contient ce souvenir des actes historiques de Dieu, c'est pourquoi nous la lisons et l'étudions, car nous voulons nous laisser instruire par les interventions de Dieu dans l'Histoire des hommes. "Mais, dira quelqu'un, si l'Histoire est le lieu de la révélation de Dieu, comment peut-elle être d'une quelconque utilité pour nous aujourd'hui, hommes modernes? L'espace temps nous séparant des événements de la révélation n'est-il pas trop grand pour que nous nous sentions encore concernés pas ces événements?" La question est légitime, mais elle ignore un fait important: Dieu est esprit, et l'Esprit de Dieu n'a pas de limites dans le temps: ce qu'il a fait et dit autrefois, il peut nous le faire revivre aujourd'hui, par l'action puissante qu'il a de régénérer sans cesse le sens du message qu'il a donné à l'histoire des hommes. La Parole de Dieu est vie, et cette vie n'a pas de fin, peu importe que cette Parole soit médiatisée directement par Dieu ou indirectement, par le moyen des Écritures.

Notre Dieu est le Dieu de l'Histoire.

vendredi 14 juillet 2006

Dieu a-t-il rejeté Israël?


Dimanche soir dernier (9 juillet 2006), j’ai prêché sur le passage de Jean 1.11-13, où il est question du droit de devenir enfant de Dieu, un droit qui s’obtient désormais par la foi en Jésus-Christ et non en vertu de l’appartenance ethnique d’une personne à Israël. C’est d’ailleurs ce que Jean a en tête lorsqu’il qualifie le type de filiation des croyants sous la dispensation de l’Évangile :

lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. (Jn 1.13)

Jean établit en effet le revirement de situation suivant : la Parole est venue chez les siens (les Juifs), mais ceux-ci ont rejeté la Parole; c’est pourquoi Dieu leur a enlevé le privilège de la filiation divine pour l’accorder à ceux qui désormais croiraient au Fils unique de Dieu. Ce ne sont donc plus ceux qui naissent de sang juif qui sont appelés enfants de Dieu, mais ceux dont la naissance spirituelle trouve sa source en Dieu lui-même, sous condition de la foi au Messie.

Après la prédication, un frère, dont l’approche était on ne peut plus exemplaire, est venu me voir et m’a fait remarquer que j’avais littéralement dit que « Dieu avait rejeté Israël et s’était de ce fait tourné vers les nations afin de leur offrir son évangile de salut ». Bien sûr, le frère avait raison de me faire remarquer ce point, ayant en effet fait une telle affirmation au cours de ma prédication. Il m’a ensuite demandé si je croyais que Dieu avait rejeté Israël de façon définitive. La grande question était lâchée. La question qui a opposé plus d'un théologien chevronné, qui a engendré des querelles à n'en plus finir, qui a divisé des associations d'églises et des églises, qui a fait naître des instituts théologiques, cette question qui nous a donné trois beaux préfixes, « a/pré/post-mille », voilà qu’elle m'était posée par ce frère bien intentionné, qui voulait seulement s’assurer que mon affirmation ne soit pas source de confusion pour les auditeurs.

Pourtant, dès le début de notre discussion, nous nous sommes entendus sur le point suivant : Dieu, par le Christ et le moyen de la foi en lui, veut sauver des hommes d’entre toutes les nations, la nation juive incluse. Dans ce sens, c’est-à-dire dans le sens de leur individualité, Dieu n’a pas rejeté les Juifs. Le livre des Actes atteste clairement que nombre de Juifs ont cru en l’Évangile. C’est plutôt en rapport avec Israël comme nation que la question prend un sens autre, puisqu’elle se situe à un autre niveau d’interprétation : Dieu a-t-il un plan en réserve pour la nation juive?

Le frère en question m’a alors cité Romains 11, et plus précisément les versets 1 et 2 :

Je dis donc, Dieu a–t–il rejeté son peuple ? Qu’ainsi n’advienne ! Car moi aussi je suis Israélite, de la semence d’Abraham, de la tribu de Benjamin. Dieu n’a point rejeté son peuple, lequel il a préconnu.

Bien entendu, Dieu n’a pas rejeté son peuple, du moins pas dans le sens où l’entend Paul. Il dit lui-même ce qu’il faut comprendre par sa rhétorique :

Ne savez-vous pas ce que l'Écriture rapporte d'Élie, comment il adresse à Dieu cette plainte contre Israël: Seigneur, ils ont tué tes prophètes, ils ont renversé tes autels; je suis resté moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie? Mais quelle réponse Dieu lui fait-il? Je me suis réservé sept mille hommes, qui n'ont point fléchi le genou devant Baal. De même aussi dans le temps présent il y un reste, selon l'élection de la grâce. (Rm 11.2-5)

Israël a certes rejeté le Messie, mais pas tout Israël: un reste demeure, selon l'élection de la grâce. Et c'est dans ce sens que Paul comprend que Dieu n'a pas complètement rejeté Israël; en effet, les Juifs bénéficiaires du salut selon l'élection de la grâce sont la manifestation historique de la bonté de Dieu envers le peuple juif. Malgré la désobéissance d'Israël, Dieu n'a pas failli à son engagement envers Israël, il a prévu qu'un reste lui reste fidèle.

Mais Dieu, dans un autre sens, a bel et bien rejeté Israël. Cela est une évidence, puisque l'apôtre Paul l'affirme explicitement:
Car si leur rejet a été la réconciliation du monde, que sera leur réintégration, sinon une vie d'entre les morts? (Rm 11.15)
Ce texte nous révèle un rejet d'Israël. Bien sûr, ce rejet est celui de tous les Juifs n'ayant pas cru au message de Jésus-Christ. Mais qui Paul a-t-il en tête lorsqu'il parle d'une réintégration? D'Israël en tant que nation ou des Juifs qui se tournent vers le Seigneur Jésus? Il semble évident, si on considère d'autres passages de la même épître, que Paul distingue deux groupes en Israël, un premier qui est composé de ceux qui ont été rejetés à cause de leur incrédulité, et un second, le reste, composé de tous ceux qui ont cru en Jésus et qui ont ainsi été restaurés:
Ce n’est point à dire que la parole de Dieu soit restée sans effet. Car tous ceux qui descendent d’Israël ne sont pas Israël, et, pour être la postérité d’Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants; mais il est dit: En Isaac sera nommée pour toi une postérité, c’est-à-dire que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais que ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité. (Romains 9.6-8)
Paul articule sa compréhension de l'avenir d'Israël autour de la notion du reste, et c'est ainsi qu'il peut espérer un dénouement heureux pour Israël. Quand Paul affirme que tout Israël sera sauvé («Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit: Le libérateur viendra de Sion, et il détournera de Jacob les impiétés» - Rm 11.26), il parle bien entendu des élus, du reste qui ne s'est pas endurci. Cela est une évidence, puisque ce sont eux qui ont cru au Libérateur venu de Sion. Aussi, comme le mentionne clairement Paul, le véritable Israël est celui de la promesse, celui qui a cru, non l'Israël de la désobéissance.

Je pourrais bien sûr m'étendre davantage sur ce sujet. Je ne le ferai point. Qu'il suffise de dire que d'autres conceptions existent en ce qui concerne ce sujet, et que ces autres conceptions ont également leurs mérites. Puissions-nous avoir en tout temps une ouverte d'esprit et ne pas croire que nous sommes parvenus à une compréhension exhaustive de la Vérité. Certaines notions ne sont pas faciles à comprendre, et l'humilité devrait nous pousser à reconnaître nos limites humaines quant à la vision eschatologique du plan de Dieu.

La controverse

Suite au post que j'ai publié concernant la controverse entourant la sortie du film culte le Da Vinci Code, j'ai réfléchi au sujet de la controverse, surtout la controverse suscitée ces derniers temps par divers films, livres à succès et actualités qui ont pour objet la personne de Jésus-Christ. Je pense, entre autres, au film de Mel Gibson, La Passion du Christ, au Da Vinci Code et à tous ces autres nouvelles qui apparaissent dans les journaux et qui relatent telle ou telle découverte historique ou scientifique à propos de Jésus de Nazareth. On peut se poser la question suivante: la controverse est-elle une bonne chose? Mais une seconde question me semble devoir suivre cette première question: Jésus-Christ était-il un personnage controversé?


Cela me semble évident, à la lecture des évangiles canoniques, que Jésus a été un personnage controversé parmi ses contemporains. Son message et la manière toute particulière qu’il avait d’exercer son ministère lui ont valu une popularité sans égal parmi les Juifs, mais aussi une inimitié irrémédiable avec les autorités religieuses en place. Il a été controversé parce qu’il ne se gênait pas d’aller au-delà des traditions vaines établies par les hommes tout comme il ne se privait pas de rappeler aux hommes religieux de son temps que leur attitude n’était pas digne du Dieu que leur propre bouche confessait. Outre ces deux facteurs de controverse, son attitude pleine d’acceptation et de miséricorde à l’égard des pécheurs et des malades ne cadrait pas avec le légalisme égocentrique de la plupart des chefs religieux, c’est pourquoi ils ont préféré le faire passer pour un pécheur et un fauteur de troubles, plutôt que de se laisser instruire par son exemple. Mais la preuve la plus éclatante de la nature controversée de son ministère reste incontestablement la croix, car la croix est l’aboutissement tragique de la carrière prophétique qu’il a menée mais que les Juifs, en raison de leur péché et de leur aveuglement spirituel, ne pouvaient comprendre.

Pour sûr, la controverse entourant le ministère de Jésus a eu pour effet d’étendre au loin la rumeur de son nom et des signes grandioses qu’il opérait. Les gens parlaient de lui! De même pour nous aujourd’hui, le message de l’Évangile suscite la controverse. Les films, les journaux et tout autre média parlant de Jésus naissent dans des climats de controverse. Devrions-nous en être inquiets, voire apeurés? Je ne crois pas. On peut certes être attristés de constater que la controverse est parfois source de division pour les chrétiens, comme l’a été celle entourant la parution cinématographique de l’œuvre de Mel Gibson, La Passion du Christ. Pourtant, on doit se réjouir de voir ainsi le nom du Christ se propager parmi la populace. Que de portes ouvertes à l’Évangile!

Il ne faut certes pas attendre la controverse pour témoigner du Christ. D’au autre côté, il est impossible de témoigner du Christ sans susciter des controverses.

lundi 10 juillet 2006

Enfin "fixé"...

Bon, je pense m'être enfin définitivement "fixé" sur le style de mon blogue. Finis les changements d'images et de couleurs, je garde celles que vous voyez présentement. Nous, les Québécois, on a beau aimé le changement (c'est du moins l'avis des sociologues), il y a tout de même des limites à vouloir toujours tout changer!

Sur ce, bonne journée...

jeudi 6 juillet 2006

L'Église émergente!

Comme l'indique l'image de l'un des livres dans la section Mes lectures actuelles, je lis présentement l'ouvrage de D. A. Carson, Becoming Conversant with the Emerging Church: Understanding a Movement and Its Implications. Ce livre est donc une réflexion sur le mouvement chrétien nommé "l'Église émergente"

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas ce mouvement, je vous renvoie à la lecture d'une interview avec Brian D. McLaren, l'un des protagonistes les plus influents de ce mouvement: L'Église doit se réinventer constamment, partie I et partie II.

À ce point-ci de ma réflexion concernant le phénomène de l'Église émergente, je pose la question suivante: "Église émergente" est-il vraiment le terme le plus souhaitable pour décrire ce mouvement? L'Église n'est-elle pas aussi "immergente", voire "submergente"?

L'Église ne cherche-t-elle pas à s'immerger au sein de la culture, de plonger en elle pour l'atteindre? Jésus, en effet, a envoyé ses disciples dans le monde (kosmos). D'autre part, l'Église est également submergente, puisque la réalité de l'Église universelle englobe la réalité de la création. Paul dit en effet que la création attend la révélation des fils de Dieu (Rm 8.20-21), attestant de la sorte que le destin de l'Église détermine le sort final de la création.

Doit-on alors dire "l'Église émergente, immergente, submergente"? Ou, si on voit une priorité dans l'ordre des termes, dire "l'Église submergente, immergente, émergente"? Peut-être, dans ce cas, certains préfèreront-ils le titre "l'Église immergente, émergente, submergente"! Bien entendu, je blague ici. Pourtant un fait demeure: malgré les bons côtés (et les mauvais) du mouvement de l'Église émergente, ce titre n'a toutefois aucune signification réelle; il ne circonscrit pas la pensée que ce mouvement cherche à communiquer. Le terme "fondamentalisme", par contre, a bien joué son rôle lorsqu'il a été utilisé pour contrer une théologie libérale outrancière ("théologie libérale" est d'ailleurs un autre de ces termes évocateurs). Parler d'Église émergente ne livre donc pas le message voulu.