vendredi 29 juin 2007

Les deux états du Christ

Voici le dernière partie de toute la série d'études christologiques. Pour lire toute les études, cliquez ici.

La conséquence anthropologique de la résurrection

Comme conséquence anthropologique de la résurrection, on signale la pleine humanité du corps physique de Jésus ; celui-ci a de la chair et des os (Lc 24.39), pouvant manger (Lc 24.41-43) et avoir des plaies (Lc 24.34-39 ; Jn 20.25-28). En outre, ce corps ressuscité est maintenant vivant pour toujours (Rm 6.9s ; 2 Tm 1.10 ; Ap 1.18). On doit cependant prendre garde ici d’affaiblir le sens de l’humanité de Jésus, comme si son corps de ressuscité aurait été moins humain que son corps terrestre. Dieu, en Christ, n’a pas détruit l’humanité, mais il l’a plutôt restaurée, lui redonnant en effet ce qu’elle avait perdu au moment de la chute. C’est pourquoi Paul fait surtout jouer les notions d’immortalité et d’incorruptibilité lorsqu’il discute du corps de la résurrection : les corps des croyants, au moment de la résurrection, seront bel et bien changés, non pas cependant dans l’essence même de leur humanité, mais plutôt dans ce qu’ils ont de corruptible et de mortel (cf. 1 Co 15 20-58). Le corps de Christ ne possédait certes pas la corruptibilité, mais, en raison du lien qui l’unissait à ses frères dans la mort, on peut affirmer que le même lien existera dans la résurrection (Rm 6.4-11), de sorte que nos corps de ressuscités seront identiques au sien. Même dans la vie nouvelle le Christ sera semblable à ses frères en toutes choses. Et encore plus dans cette vie nouvelle, puisque ni le Christ ni les croyants ne participeront à la corruptibilité du péché !

L’ascension

L’ascension de Christ parle de son retour au ciel dans son corps de chair. Les Évangiles y font allusion à quelques reprises (Mc 16.19 ; Lc 24.50s). Luc en parle dans les Actes (1.9), Paul dans ses épîtres (Ep 4.8-10 ; Ph 2.9 ; 1 Tm 3.16), comme Pierre également (1 P 3.22) ainsi que l’auteur de l’Épître aux Hébreux (4.14).

L’exaltation au sens propre du terme

Un certain nombre de choses sont comprises dans l’exaltation de Christ. Christ a été « couronné de gloire et d’honneur » (Hé 2.9). Cette gloire se voit dans le « corps de sa gloire » actuel (Ph 3.21). Jean l’a vu dans ce corps sur l’île de Patmos (Ap 1.12-18). Nous voyons la gloire et l’honneur dans le fait qu’il a reçu un nom qui est au-dessus de tout nom (Ph 2.9). Le Seigneur fait allusion à son nouveau nom (Ap 3.12 ; 19.12s, 16). Avec ce nouveau nom, il y a aussi eu son intronisation à la droite du Père (Mt 28.18 ; Hé 10.12). C’est là qu’Étienne l’a vu (Ac 7.55s). Un jour, Christ s’assiéra sur son propre trône (Mt 25.31). Dans cet acte était aussi inclus sa nomination comme tête de son corps, l’Église (Ép 1.22). Il dirige maintenant les affaires de son Église. Il remplit le rôle de souverain sacrificateur (Hé 4.14 ; 5-10 ; 6.20 ; 7.21 ; 8.1-6 ; 9.24), offrant son propre sang (1 Jn 2.1s) et priant pour que les siens soient gardés et unis (Lc 22.32 ; Jn 17). Aujourd’hui, les anges, les dominations et les autorités lui sont tous soumis (1 P 3.22). En fait, toutes choses ont été mises sous ses pieds (Ep 1.22). Dans ce sens, il est aujourd’hui le roi d’un royaume (Col 1.13 ; Ap 1.9)[1].

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[1] Ce paragraphe est intégralement tiré du livre de Henry C. THIESSEN, op.cit., p. 279.

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