mardi 5 juin 2007

La doctrine du Christ à partir de la Réforme

Voici une autre partie de la nouvelle section de la série sur la christologie. Pour lire les billets précédents, cliquez ici.

La Confession de La Rochelle (1559)

La Confession de La Rochelle s’inscrit directement dans le mouvement de la Réforme. En effet, en 1545 est constituée la première Église Réformée (Meaux) de France. Puis, deux mille églises sont fondées entre 1555 et 1570. Pour fonder l’Église Réformée de France, un synode (c’est-à-dire un concile) est tenu durant le mois de mai 1559. Il a lieu dans la clandestinité, et a pour but d’adopter une « discipline » et une confession de foi communes à toutes les églises réformées. La rédaction de la confession de foi est confiée au genevois Jean Calvin, dont le texte est légèrement modifié avant d’être adopté et imprimé à la fin des Bibles (40 articles). Sur la personne de Jésus-Christ cette confession de foi déclare ce qui suit :

Article 14. Nous croyons que Jésus-Christ, étant la sagesse de Dieu et son Fils éternel, a revêtu notre chair afin d’être Dieu et homme en une même personne (Jn 1.14 ; Ph 2.6-7) et, en vérité, un homme semblable à nous (He 2.17), capable de souffrir dans son corps et dans son âme, ne différant de nous qu’en ce qu’Il a été pur de toute souillure (2 Co 5.21). Quant à son humanité, nous croyons que le Christ a été l’authentique postérité d’Abraham et de David (Ac 13.23 ; Rm 1.3 ; 8.3 ; 9.5 ; He 2.14-15 ; 4.15), quoiqu’Il ait été conçu par l’efficace secrète du Saint-Esprit (Lc 1.28, 31, 35 ; 2.11 ; Mt 1.18). Ce faisant, nous rejetons toutes les hérésies qui, dans les temps anciens, ont troublé les Églises[1].

Article 15. Nous croyons qu’en une même personne, à savoir Jésus-Christ, les deux natures sont vraiment et inséparablement conjointes et unies, chacune d’elles conservant néanmoins ses caractères spécifiques, si bien que, dans cette union des deux natures, la nature divine, conservant sa qualité propre, est restée incréée, infinie et remplissant toutes choses, de même que la nature humaine est restée finie, ayant sa forme, ses limites et ses caractères propres (Mt 1.20-21 ; Lc 1.31, 32, 35, 42, 43 ; Jn 1.14 ; Rm 9.5 ; 1 Tm 2.5 ; 3.16 ; He 5.8). En outre, quoique Jésus-Christ, en ressuscitant, ait donné l’immortalité à son corps, nous croyons toutefois qu’Il ne l’a pas dépouillé de la réalité propre à sa nature humaine (Lc 24.38-39 ; Rm 1.4 ; Ph 2.6-11 ; 3.21). Nous considérons donc le Christ en sa divinité, de telle sorte que nous ne Le dépouillons point de son humanité[2].

[1] La confession ajoute ici : « Et notamment aussi les imaginations diaboliques de Servet, lequel attribue au Seigneur Jésus une divinité fantastique, d’autant qu’il le dit être idée et patron de toutes choses, et le nomme Fils personnel ou figuratif de Dieu, et finalement lui forge un corps de trois éléments incréés, et par ainsi mêle et détruit toutes les deux natures. »
[2] La Confession de La Rochelle, Aix-en-Provence, Fondation d’entraide chrétienne réformée, 1988, articles 14 et 15, chapitre III, p. 33-35.

1 commentaires:

Anonyme 5 juin 2007 à 09:02  

Juste pour t'indiquer que le bloque de Michael Haykin à changer de place. Il est maintenant au www.historiaecclesiastica.com