jeudi 14 juin 2007

Les noms du Christ

Voici une nouvelle section de cette étude christologique. Nous y considérerons les noms attribués au Christ. Pour lire tous les billets précédents de cette étude christologique, cliquez ici.

Les noms du Christ

Cinq noms sont donnés à Jésus. Ils décrivent à la fois ses natures divine et humaine, sa position officielle comme Messie et l’œuvre pour laquelle il est venu dans le monde. Nous verrons ces cinq noms tour à tour.

Le nom Jésus

Le nom « Jésus » est celui que Christ a reçu à sa naissance : « elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1.21). On pense en général que ce nom dérive du mot hébreu Jehoshua (Josué), qui signifie « L’Éternel sauve » (voir Nombres 13.8, 16, où l’on trouve le nom Hochéa, qui veut dire « sauver », « délivrer », et que Moïse a changé par Jehoshua).

Le nom Christ

Si « Jésus » est le nom personnel du Messie, « Christ » en est le nom officiel. Comme nous l’avons déjà mentionné, le nom « Christ » provient du mot hébreux « mâschîakh », et qui signifie : « Celui qui est oint ». Dans l’Ancien Testament, le terme est appliqué aux rois, dont l’investiture est marquée par une onction (Jg 9.8-15 ; 2 S 5.3 ; 1 R 1.39 ; Ps 89.20), par laquelle ils recevaient le titre d’« Oint du Seigneur » (1 S 2.10 ; 12.3 ; Ps 2.2 ; 20.6 ; 132.17). Ainsi, dans son usage biblique premier, le terme est synonyme de « roi », en particulier en référence à David et à ses descendants. Le roi est élu par Dieu et sa personne est sainte (1 S 24.6). Le futur de sa dynastie est assuré (2 S 7.12-16 ; 22.51 ; Ps 89.4, 36-37) et il est l’unique instrument de la justice de Dieu sur terre (2 S 23.3 ; 1 R 3.28 ; Ps 45.4 ; 72.1-4). Avec les crises qu’ont traversées Israël et Juda au fil des siècles, l’imagerie royale a commencé à être appliquée à un roi futur et espéré, dont le règne serait caractérisé par la justice éternelle, la sécurité et la paix (Es 11.1-5 ; 32.1 ; Jr 33.14-26 ; Ez 37.24-28).

Au cœur du messianisme se trouve donc l’idée que Dieu intervient dans l’histoire en envoyant un Sauveur pour libérer son peuple de l’oppression. Ce messianisme s’est cristallisé en plusieurs modèles : un premier, influencé par l’Exode, Josué et les Juges, qui voyait le Messie comme roi victorieux conquérant les forces du mal par la force des armes et établissant son royaume éternel (Ex 2.19 ; 3.7-12 ; Jg 2.16, 18). Un deuxième, qui a pris forme dans les milieux sacerdotaux, percevait le Messie comme descendant d’Aaron qui doit s’élever en parallèle du Messie davidique. La figure de Melchisédech donne un titre à ce Messie qui est à la fois roi et prêtre. Un troisième modèle voyait le Messie comme prophète, un nouveau Moïse qui doit apporter la « bonne nouvelle aux oppressés » (Es 61.1 ; Lc 4.18). Cette idée est au centre du messianisme samaritain. Une autre tradition présente aussi le Messie comme rejeté et devant souffrir (Ps 22 ; 55 ; 88 ; Ex 16.2 ; 17.2-4 ; Jr 11.18-19 ; 20.7-10). Cette dernière notion reçoit une emphase particulière dans le Nouveau Testament.

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