jeudi 7 juin 2007

Réflexion sur le cessationisme

Voici une petite réflexion que j'avais commencée, mais que je n'ai jamais terminée, à propos du cessationisme (cette croyance selon laquelle le phénomène du "parler en langues" a cessé).

Questions préliminaires

Commençons cette réflexion à l’aide des questions axiomatiques suivantes : quel lien existe-t-il entre le fait de la pluralité des langues et le plan global de Dieu? Aussi, est-il permis d’établir un lien entre Babel et l’événement de la Pentecôte?

Pistes de réflexion

La pluralité des langues à Babel : signe du jugement de Dieu.

La pluralité des langues à la Pentecôte : signe de l’effusion du Saint-Esprit et de la réconciliation avec Dieu.

Cessationisme : le cessationisme est un retour à la case départ et, de plus, se trouve à contre-courant de la rédemption accomplie par Dieu, qui utilise désormais les multiples langues comme ingrédient de son œuvre rédemptrice.

Réflexion

Le cessationisme est donc refus de l’Autre, cet Autre que Dieu a autrefois jugé à Babel par la pluralité des langues, mais qu’il accueille désormais par la même pluralité des langues depuis la réception du Saint-Esprit au jour de la Pentecôte. La Pentecôte, c’est donc le renversement du jugement prononcé à Babel; c’est Dieu qui, par sa grâce ineffable, se saisit du jugement qu’il a jadis prononcé en Babel et qu’il fait maintenant intervenir comme bénédiction pour les hommes de toutes nations et de toutes langues. Mais c’est aussi le mur de séparation renversé (
Éphésiens 2.14), pour que surgisse triomphante cette Ekklesia élue de Dieu, cette Église qui est une en Esprit quoique multiples soient les peuples qui la constituent.

Le cessationisme, par son entêtement à renfermer le phénomène de la glossolalie à l’intérieur d’une seule dispensation, perd de vue la totalité du plan de Dieu.

5 commentaires:

Anonyme 7 juin 2007 à 16:10  

J'ai tendance à aller dans la même direction que toi. Je me rends compte de plus en plus à quel point notre milieu à tendance cessationiste impose trop de limite. Nous pourrions aussi parler de la crainte qui existe dans certains milieu, comme le nôtre, d'utiliser les termes de prophète et d'apôtres pour souligner certains dons de l'Esprit dans l'église. À cause des extrême de certains, nous allons nous aussi à l'extrême. En tout cas, depuis quelque temps je me questionne beaucoup au sujet de cette question cessationiste ou non. A vraie dire, plus j'y pense plus je me rends compte qu'il est difficile de justifier une position cessastioniste.

Réflexion à continuer ...

Anonyme 7 juin 2007 à 16:37  

Tu as raison de dire ce que tu dis, Georges, le cessationisme est difficile à justifier. Je crois que l'Écriture ne présente pas la position cessationiste. Pourtant, je continue à penser qu'une forme de "cessationisme" serait bien utile dans plusieurs églises charismatiques, qui s'imaginent pratiquer le don "de parler en langues" alors que, dans les faits, il s'agit bien plus d'une contrefaçon du véritable don de glossolalie.

Je pense également que les cessationistes, par crainte du mouvement pentecôtiste, ne parviennent plus à discerner le plan de Dieu dans l'Écriture et, du même coup, tapent aveuglément sur tout ce qui s'appelle don des langues. Mais ce n'est pas parce qu'on réagit à un phénomène qui nous semble erroné qu'il faille aussi rejeter tout ce qui lui ressemble ou en constitue la source véritable. Bref, ce n'est pas parce que les cessationistes, de façon générale, n'apprécient guère les mouvements pentecôtistes, qu'ils doivent rejeter le phénomène biblique lui-même et toutes ses expressions possibles.

Anonyme 8 juin 2007 à 05:06  

En effet!

Est-ce que la question du cessationisme doit se limiter à la question du dons des langues ou peut-elle être élargi et inclure d'autres éléments?

Anonyme 8 juin 2007 à 06:10  

Le cessationisme est une doctrine assez difficile à prouver théologiquement et qui nécessite beaucoup d'éléments en jeu. Dans un premier, elle ne se limite pas au parler en langues. Elle englobe l'ensemble de ce qui est appelé les "dons signes" : "miracles, prophéties, parler en langues et interprétation des langues". L'idée de base pourrait être résumée ainsi : Les apôtres avaient besoin d'une signature de Dieu pour prouver qu'ils étaient approuvés de Dieu (une des significations des miracles de Jésus). Les dons signes sont donc pour donner un boost au début de l'église. Mais maintenant que le Nouveau Testament est complet nous n'avons plus besoin de signe car nous avons la parole de Dieu au complet.

Il y a plusieurs problèmes avec ce point de vue. Premièrement, il n'a pas de support biblique. L'argument biblique le plus "fort" se baser sur 1 Cor 13 qui dit que les langues et les prophéties cesseront quand ce qui sera parfait arrivera mais que l'amour continuera. Ce qui est "parfait" est compris ici comme la fin du canon alors que Paul parle manifestement du retour du Christ.

Aussi, les cessationistes accusent souvent les autres de dire : "Vous justifiez la position non-cessationsite par l'Écriture ET l'Expérience". Le problème c'est que les cessassionistes eux utilisent "l'Écriture ET l'histoire". Si on voyait autant de miracles aujourd'hui qu'au nouveau testament nous n'aurions pas besoin du cessassionisme. Le cessassionisme est une tentative d'expliquer pourquoi il y a moins de miracles après le premier siècle alors que le Royaume a été en partie instauré (le dispensationalisme va de pair avec une telle explication). Jamais personne n'arrivera avec une théologie cessassioniste à partir seulement du Nouveau Testament.

Anonyme 29 juillet 2008 à 13:38  

.. Sauf que LA foi transmise aux Saints une fois pour toute est la norme en matière de doctrines, d'éthiques, d'espérance.... On peut "compter" trois époques de signes, prodiges et miracles dans l'Écriture.... Ces trois époques ont toujours été "étalées" sur deux "chefs". Le premier qui a "débuter" l'oeuvre et le second, qui ayant la même "puissance", se trouvait confirmé dans son autorité pour continuer l'oeuvre débutée par le premier. Ainsi il y eut Moïse puis Josué .... de la délivrance à la conquête. Élie puis Élyssée .... de l'apostasie générale et de son jugement à la délivrance et à la grâce qui vient avec. Jésus puis Ses Apôtres .... l'accomplissement de l'oeuvre et ceux qui "codifient" la Foi une fois pour toutes. Toute la puissance de Dieu manifestée aux premiers fut aussi manifestée aux deuxième pour confirmer la suite naturelle des événements dans le plan de Dieu........ Dieu en a t-Il besoin aujourd'hui ? C'est toujours bien la parole de la Foi que nous prêchons....... Heureux celui qui croira sans avoir vu.... il semble que ce n'est qu'une génération méchante et perverse qui demande ( lire, qui les commande ) ces "miracles"... Mais peut-on limiter Dieu ? ...... Y faut du discernement ..... les pseudos-"langues", les pseudos-miracles, ( qui de plus en plus vont être fait par LE Faussaire ) les pseudos-prophéties ( plus dures à déchiffrées et à comprendre que celles de NostreDame ) .... etc, rassemblent des milliers de "croyants" qui doivent voir .... !?!?!?!?!? ouen! À suivre...