lundi 7 août 2006

Propos d'un professeur de français en congé forcé

Aujourd'hui, c'est une journée de congé forcé pour moi. C'est le "Civic Day" (en Ontario, mais pas au Québec), et mes clients, des fonctionnaires du gouvernement fédéral, sont tous en congé. Je suis assis, mon portable sur les cuisses, et je me demande bien ce que je peux pondre en une telle journée.

Mon épouse est allongée sur notre lit, tout près de moi, et elle souffre en silence (du moins, elle essaie); elle a un congé préventif, sa grossesse étant très difficile, les douleurs sont constantes et lancinantes. Je la regarde gémir, mon coeur souffre avec elle. Cette situation me rappelle l'histroire du théologien américain Benjamin
Breckenbridge Warfield, dont la femme a été frappée de paralysie jusqu'à la fin de sa vie:

B.B.Warfield married his wife Annie in 1876 and they left for honeymoon in Germany. He was also studying at Leipzig at that time. On a walking trip in the Harz mountains they were overtaken by a terrible thunderstorm. It was a shattering experience for Mrs Warfield from which she never recovered. She was more or less an invalid for the rest of her life. They had no children and Warfield cared for Annie all her days. The students would see them walking slowly together about the Seminary campus. B.B.Warfield was always gentle and caring with her. He could never leave her for very long. This was one of the reasons he was rarely present at church courts or heard speaking from the floor of his presbytery. He was not outstanding in debate. His time was spent with his beloved Annie. (pour lire tout le texte, cliquez ici)
Cet homme a certes été l'un des théologiens américains les plus influents de l'histoire, il n'en demeure pas moins qu'il était avant tout un mari tendre et bienveillant à l'égard de sa bien-aimée.

J'ai aussi entendu cette autre histoire, celle d'un non croyant dont l'épouse était entrée dans un état végétatif.
Tous les jours, cet homme se rendait à la résidence où était hospitalisée sa femme, il s'y rendait une fois le matin, avant son travail, pour lui faire prendre le déjeuner (le petit déjeuner) et la vêtir pour la journée, et durant la soirée, après son travail, pour lui donner son deuxième repas de la journée, le souper (le dîner), lui faire prendre son bain et l'habiller pour la nuit. Un jour, quelqu'un lui a demandé:
Pourquoi faites-vous tout cela pour votre épouse, vous n'êtes pas tenu de faire ça, puisqu'il y a des infirmières qui sont payées pour le faire?
Cet homme a alors répondu à son interlocuteur les paroles que voici:
La Bible dit que je dois prendre soin de ma femme comme je prends soin de ma propre chair. Or tous les jours je me lave le corps, je m'habille et je mange deux repas. Si donc je prends ainsi soin de ma propre chair, il faut que j'en fasse de même pour mon épouse. (Ep 5.28-29)

Quand je pense à ces deux histoires, je comprends un peu mieux ce que mes professeurs de théologie voulaient signifier lorsqu'ils nous disaient "qu'une théologie qui 'n'atterrit' pas ne sert à rien".

1 commentaires:

Anonyme 7 août 2006 à 15:18  

Bonjour Daniel,

Ma gorge s'est ressérée lorsque j'ai lu ton blogge d'aujourd'hui. Merci de l'amour sacrificiel que tu témoignes envers ta bien-aimée .

Colombe