mardi 31 juillet 2007

Le role du pasteur célébrant 2

Mon billet précédent concernant le rôle du pasteur célébrant, bien qu'il présente l'exemple d'un pasteur qui voulait se déresponsabiliser face aux mariés en cas de divorce de ces derniers, se voulait également une "onde de choc", pour ébranler et détruire une conception erronée de la fonction que l'on attribue ordinairement aux pasteurs qui célèbrent des mariages. Ce que je voulais jeter à terre, c'est cette conception selon laquelle le pasteur célébrant joue le rôle du représentant de Dieu sur terre pour déclarer "mari et femme" ceux et celles qui choisissent de passer par les liens sacrés du mariage. Mais revenons maintenant à notre exemple initial de ce pasteur en voie de déresponsabilisation.

Comme je l'ai mentionné, le pasteur célébrant n'est pas le représentant de Dieu sur terre. De ce fait, on doit poser la question de savoir si oui ou non le pasteur célébrant a une responsabilité face aux mariés, tant avant, pendant qu'après le mariage. Si oui, on est alors en droit de questionner sérieusement l'attitude du pasteur dont j'ai relaté brièvement la conduite dans mon
billet précédent, et se demander si la manière qu'il a eue de se déresponsabiliser n'est pas en fait un refus de sa part de remplir ses fonctions ministérielles à l'égard de ce jeune couple nouvellement marié. C'est comme si ce pasteur leur disait: "Je vous ai avertis, si donc vous divorcez, je n'y serai pour rien."

D'autre part, si le pasteur célébrant n'a aucune responsabilité face aux mariés, on peut alors se demander en quoi la mise en garde sévère du pasteur cité en exemple (l'allusion aux statistiques sur les taux de divorces en Amérique du nord) était productive et si elle était vraiment nécessaire. Il aurait très bien pu le leur mentionner avant le mariage, au cours des rencontres préliminaires que le pasteur a l'habitude d'entretenir avec les futurs époux. Mais il faut néanmoins reconnaître que le seul fait de mentionner les difficultés du mariage ainsi que le danger réel du divorce, est déjà en soi une manière d'assumer une certaine part de responsabilité face aux mariés. Mais c'est une responsabilité chétive et bien déficiente, lorsqu'elle est exposée en cours de cérémonie de mariage, comme le pasteur de notre histoire l'a fait. C'est comme si le pasteur disait à ceux qu'il marie: "Ma responsabilité, c'est de vous dire devant tous vos invités que vous allez trouver votre mariage difficile et que bien des gens honnêtes comme vous, malgré toutes leurs bonnes intentions, ont fini leur aventure commune par un divorce, donc, si vous divorcez, je vous aurai avertis. Vous ne pourrez donc pas me reprocher quoi que ce soit ni me tenir responsable de votre échec conjugal."

Il existe également des pasteurs qui ne voient aucun rôle ni aucunes responsabilités particulières à l'égard des mariés. Ces pasteurs, à la demande des futurs mariés, font uniquement officier une cérémonie traditionnelle de mariage, ni plus ni moins. Ils marient sans poser de question. En fait, ces pasteurs ne voient aucune fonction divine rattachée à leur pratique de célébration de mariage. Ce qui en soi va dans le même sens de ce que nous disons. C'est pourquoi aussi la conception de leur rôle se limite à une pratique cérémoniale traditionnelle du mariage.

Voyons maintenant où je veux en venir avec cette réflexion.
  1. Le pasteur célébrant n'est pas le représentant officiel de Dieu sur terre pour unir un homme et une femme dans les liens sacrés du mariage.
  2. De ce fait découlent les trois possibilités suivantes. Le pasteur peut soit:
    1. se dire responsable des mariés;
    2. se décharger de toutes responsabilités à l'égard des mariés;
    3. se dire complètement non responsable des mariés.

La question est de savoir laquelle de ces trois possibilités est la plus juste. C'est ce que nous verrons dans un prochain billet.

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