dimanche 29 juillet 2007

Le rôle du pasteur célébrant

On m'a rapporté récemment l'attitude d'un pasteur qui officiait un mariage dans une assemblée évangélique. Selon ce qu'on m'a dit, le pasteur aurait profité de la prédication pour mentionner au jeune couple nouvellement marié les statistiques concernant le taux de divorces au Canada et aux États-Unis, pour ensuite leur souligner à quel point leur mariage allait être difficile. Ça sent la tentative de disculpation de la part du pasteur: le pasteur a voulu se laver les mains d'avance en cas de divorce de ce jeune couple. Pour avoir connu ce pasteur et l'avoir vu agir en diverses situations, je n'ai pas de difficulté à croire que ce dernier a tout simplement tenu à se déresponsabiliser de la sorte. Mais cela m'amène à poser la question suivante: jusqu'où s'étend la responsabilité du pasteur à l'égard des gens qu'il marie? Est-il responsable des couples qu'il a mariés tout au long de la vie conjugale de ces mêmes couples. Si oui, est-il aussi responsable des divorces?

Pour répondre à ces questions, un premier principe doit être clairement établi:

1. Le pasteur n'a aucune autorité divine dans l'institution du mariage. En d'autres termes, et contrairement à ce que les gens croient d'ordinaire, le pasteur n'est pas le représentant de Dieu, dont la fonction consisterait à valider d'un sceau divin les unions maritales. Cette affirmation est sans doute à contre-courant, mais elle exprime néanmoins ce que je pense être une prise de position devant être établie solidement contre la conception du rôle du pasteur dans la définition traditionnelle du mariage. On pense ordinairement que deux êtres sont considérés mariés devant Dieu dès le moment où le pasteur, quelque part dans le déroulement de la cérémonie, prononce ces paroles quasi magiques: "Je vous déclare maintenant mari et femme." Mais ces paroles, loin d'être bibliques, sont en fait le fruit d'une longue et persistante tradition chrétienne. Certes, cette tradition n'est pas mauvaise en soi. Pourtant, elle laisse croire insidieusement des notions qui, en elles-mêmes, ont cette fâcheuse conséquence de conduire les gens à voir dans le rôle du pasteur une soi-disant autorité divine. Mais les Saintes Écritures, je le répète, n'attribuent jamais au pasteur (ou à qui que ce soit) une telle autorité divine. Force est alors de reconnaître que nos ancêtres ont établi une procédure maritale en imposant des notions et en attribuant des rôles qui, bien qu'ils soient utiles à bien des égards, n'en demeurent pas moins trompeurs à d'autres égards. Le pasteur est sans aucun doute utile de bien des manières dans la préparation et la célébration du mariage, mais celui-ci n'a certainement pas comme fonction de représenter Dieu dans la cérémonie du mariage.

Je vais continuer cette série dans les jours qui suivent. Je vais, entre autres, essayer de définir plus en détail en quoi le rôle du pasteur pourrait consister dans le mariage chrétien.

1 commentaires:

Anonyme 12 août 2007 à 10:52  

Intéressant comme sujet. Je trouve que ta réflexion est bonne. Je vais dans le même sens que toi à savoir que le célébrant n'a pas un «pouvoir» ou une «autorité» particulière qui fait de sa parole le sceau officiel sur les nouveaux mariés.

Je me suis retrouvé dans le rôle du célébrant à quelques reprise déjà et bien que j'ai emprunté les «formule» traditionel de, «je vous déclare mari et femme», j'ai toujours trouvé un peu étrange ce fait.

Tu soulève deux choses : 1) L'autorité du célébrant, et 2) la responsabilité du célébrant sur la durée de la vie du couple.

1) Plutôt que de penser que le célébrant est le représentant de Dieu sur terre pour unir en mariage l'homme et la femme, je vois plutôt le célébrant représenter la communauté (l'assemblée) qui témoigne de l'union des marié devant Dieu.

L'homme et la femme s'engage dans l'union du mariage qui est institué par Dieu dès la création. Ils le font en présence de témoins qui confirment l'union. Ils s'engagent l'un envers l'autre à honorer le mariage et vivre tel que Dieu leur demande en formant un seul corps. L'assemblée est témoin de cette alliance et des voeux. Le célébrant est le représentant de l'assemblée auprès des mariés afin de les conduire dans cette alliance l'un envers l'autre.

Tous, les mariés, le célébrant, et l'assemblée sont devant Dieu et participe à l'institution de Dieu.

Plutôt que la formule typique de fin de mariage, «maintenant donc au Nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, je vous déclare mari et femme», j'aimerais voir quelque chose du genre, «ayant entendu vos voeux et étant témoin de votre engagement l'un envers l'autre à obéir à Dieu en vous unissant dans les liens du mariage en honorant la volonté de Dieu pour ce mariage; nous tous ici, devant Dieu, reconnaissons votre union et que vous êtes désormais une seul chair. Que Dieu vous bénisse et vous garde. Qu'il fasse luire son visage sur vous et qu'il vous accorde sa paix.»

2) Ayant accompagné quelques couples déjà dans leur préparation au mariage, mon épouse et moi ne croyons pas que nous soyons responsable de la réussite de leur couple. Cependant, nous prenons très au sérieux la part que Dieu nous donne de prendre dans leur préparation. Nous ne sommes peut-être pas responsable de la réussite ou de l'échec éventuelle du couple mais nous sommes certainement responsable de prendre au sérieux l'opportunité que nous avons de les accompagné dans leur préparation et, nous espérons, dans la suite. C'est comme former un disciple ou un leader dans l'église. Bien que nous ne connaissons pas l'avenir et la persévérance de l'individu et/ou du couple, nous ne travaillons pas à leur formation avec l'arrière pensée qui dit, «j'espère qu'il vont persévérer jusqu'au bout», mais plutôt avec la pensée de la fidélité et de la grâce de Dieu pour opérer dans grandes choses.

Nous cherchons à être bien honnête et sérieux avec les couples que nous avons l'opportunité d'accompagner dans la préparation du mariage ainsi qu'avec les couples déjà marié dans notre assemblée et bien sur notre propre couple.

Plus spécifiquement, lorsque nous accompagnons un couple dans la préparation du mariage, nous avons une responsabilité de leur transmettre aussi clairement que possible ce que la Parole de Dieu dit au sujet du mariage et ce que Dieu s'attend d'eux. Nous prenons cela très au sérieux. Si nous ne sommes pas prêt à être sérieux en cela, nous n'avons pas le droit, à mon avis, de nous ingérer dans la vie de ce couple.

De plus, à la question, «suis-je responsable», à ce point-ci je dirais oui et non. Si la question veut dire ultimement, «est-ce que c'est de ma faute si le couple fini par se divorcer». Je dirais que non. Mais si la question veut dire, «ai-je une responsabilité envers ce couple». Je dirais que oui. J'ai une responsabilité d'être responsable et vrai dans ma façon de les accompagné dans leur préparation. J'ai une responsabilité de les encourager, les supporter et les aider dans la suite de leur vie. Nous sommes tous membres les uns des autres n'est-ce pas? Alors dans ce sens, je suis responsable.

Bon, ceci commence à être long. Ce sont tout de même mes pensées initials à la question.