jeudi 24 mai 2007

Autorité spirituelle?

Récemment, une de mes amis est entrée en contact avec une dame issue du milieu pentecôtiste. Cette dame manifeste un comportement très charismatique. Aussi, se sentant poussée par l'action du Saint-Esprit et imbue de l'autorité divine (selon elle), elle s'est écriée, prophétisant à mon amie: "Au nom de Jésus-Christ, tu chanteras et tu deviendras très populaire, une grande star de la chanson chrétienne!" De plus, cette dame ne cesse de répéter à mon amie qu'elle doit devenir riche, car telle est la volonté de Dieu pour ses enfants.

Après avoir entendu cette histoire, je me suis questionné sur l'autorité spirituelle qu'une personne peut détenir et manifester. Plus spécifiquement, je me suis demandé en quoi consistait cette autorité exactement et comment elle se manifestait? Deux textes du Nouveau Testament ont retenu mon attention.
Le premier de ces textes est Romains 15.18-20:

Car je n'oserais mentionner aucune chose que Christ n'ait pas faite par moi pour amener les païens à l'obéissance, par la parole et par les actes, par la puissance des miracles et des prodiges, par la puissance de l'Esprit de Dieu, en sorte que, depuis Jérusalem et les pays voisins jusqu'en Illyrie, j'ai abondamment répandu l'Évangile de Christ. Et je me suis fait honneur d'annoncer l'Évangile là où Christ n'avait point été nommé, afin de ne pas bâtir sur le fondement d'autrui (...)
Ce passage de l'apôtre Paul contient deux éléments qui fondent l'autorité spirituelle avec laquelle Paul exerçait son ministère auprès des païens, à savoir les signes (les miracles et les prodiges) et la parole de la Bonne Nouvelle. Tout le ministère apostolique de Paul reposait sur la prédication de l'Évangile et les signes miraculeux et prodigieux.

L'autre passage à noter est en Actes 2.40-43:
Et, par plusieurs autres paroles, il les conjurait et les exhortait, disant: Sauvez-vous de cette génération perverse. Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s'augmenta d'environ trois mille âmes. Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières. La crainte s'emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres.
Ici aussi, ce sont les signes et la prédication de l'Évangile qui servent à asseoir l'autorité des apôtres. Il n'y avait aucune ambigüité pour les croyants: les apôtres étaient bel et bien revêtus de l'autorité divine, car leurs paroles étaient puissantes et les signes qu'ils accomplissaient attestaient que le message qu’ils prêchaient tirait sa source de Dieu lui-même.

Peut-on en dire autant du contact de mon amie, de cette dame qui prétend parler avec l'autorité divine parce qu'elle ose s'exclamer au "nom de Jésus-Christ!"? À la lumière de ce qui vient d'être dit, je ne le crois pas. Où est la prédication de l'Évangile? Où sont les signes, les prodigues et les miracles? Ce n'est pas suffisant de dire "au nom de Jésus-Christ!". En soi, une telle parole ne contient aucune autorité divine. C'est une parole qui peut impressionnée les consciences faibles, mais pour les chrétiens mûrs et éclairés, cette phrase est totalement vide de sens. Pourtant, on l'entend si souvent, sans que les bénédictions promises ou les guérisons ne s'accomplissent ou, pire encore, sans que le message de l'Évangile ne soit prêché.

Mon opinion sur ce phénomène plutôt répandu dans les milieux charismatiques est la suivante: les chrétiens qui pratiquent ce type de verbiage spirituel sont en soif d'autorité spirituelle; ils veulent que les autres les reconnaissent comme des leaders et, pour ce faire, ils donnent l'impression de posséder une puissance et une autorité divine! Quand ils prononcent fortement ces quelques petits mots "au nom de Jésus-Christ!", ils savent que les autres seront silencieux et soumis, qu'ils écouteront et s'inclineront devant leur soi-disant autorité spirituelle.

Si donc quelqu'un m'approche et me dit: "Au nom de Jésus-Christ, Daniel tu seras... ", si je ne vois ni l'accomplissement du signe ou de la promesse en question ni la parole de l'Évangile qui accompagne les dire de cette personne, eh bien, je suis désolé, mais je ne reconnaîtrai pas l'autorité avec laquelle cet individu prétend s'adresser à moi.

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