dimanche 30 juillet 2006

Prédication: La toute suffisance et la consolation de Christ

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Par Daniel Audette
(Lire Jn 14.1-11)


1) UN MONDE TROUBLÉ

Notre monde est un monde troublé. La guerre entre Israël et le Liban nous rappelle encore une fois à quel point notre monde n’est pas un lieu sûr ni un havre de paix. Ce monde est affligé.

Selon Jean, la cause de ce trouble est la présence des ténèbres dans le monde (Jn 1.5; 3.19; 8.12; 12.35, 46). Dans ce chaos indescriptible, les hommes cherchent donc une consolation, quelque chose qui saura éteindre l’impression d’absurdité que chacun de nous éprouve dans le monde.

Dans le texte de Jean 14, Christ a bien vu que ses disciples étaient troublés. Plusieurs circonstances ont fait naître le trouble dans le cœur des disciples. Ils ont appris que l’un d’entre eux trahirait le Maître et qu’un autre, Pierre, le renierait. Mais ils sont surtout troublés parce que Jésus leur a annoncé qu’il devrait passer par la mort. Pour ces raisons, Jésus veut les consoler. Et il les console en leur annonçant son départ imminent ainsi que son retour −qu’il va vers le Père pour leur préparer une place et qu’il reviendra ensuite les chercher. C’est ainsi qu’il entend les réconforter et affermir leur espérance.

Mais les apôtres ne semblent pas comprendre le sens des paroles de Jésus. L’un d’entre eux, Thomas, questionne en effet Jésus sur le lieu où il va :

Thomas lui dit: Seigneur, nous ne savons où tu vas; comment pouvons-nous en savoir le chemin? (Jn 14.5)
Un autre de ses disciples, Philippe, demande ni plus ni moins une révélation du Père, une théophanie, comme cela avait lieu dans l’Ancien Testament. Il dit en effet à Jésus :
Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. (Jn 14.8)
C’est d’ailleurs au sujet de cette dernière parole de Philipe dont j’aimerais m’entretenir avec vous aujourd’hui : « ... et cela nous suffit. »

À cette requête de Philipe, Jésus offre une des réponses les plus remarquables de l’Écriture, une réponse qui indique clairement la toute suffisance de Christ non seulement pour notre salut, mais encore pour notre existence entière sur la terre :

Jésus lui dit: Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe! Celui qui m’a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père? (Jn 14.9)
Comme l’indique cette parole du Christ, Jésus est pleinement suffisant, car par Lui et en Lui seul nous pouvons connaître le Père. Cependant, comme le contexte du passage étudié l’indique, la question de la suffisance de Christ est étroitement liée au thème de la consolation divine. En fait, la suffisance de Christ ne peut pas être traitée par elle seule, sans aucune référence à d’autres notions bibliques.

Nous étudierons donc le thème de la suffisance conjointement au thème de la consolation. Mais, dans un premier temps, j’aimerais considérer avec vous ce que signifie la pleine suffisance de Christ.

2) CHRIST EST PLEINEMENT SUFFISANT

Qu’est-ce que la suffisance de Christ?

Dire que Christ est pleinement suffisant signifie ceci :

Que la plénitude de la Vérité habite en Lui et qu’en Lui seul il est possible à l’homme de connaître et de vivre dans la Vérité. Comme le dit Jésus à propos de sa personne, il est le chemin, la vérité et la vie, et nul ne vient au Père que par Lui.
Sur quelle base pouvons-nous savoir que c’est Jésus seul qui est pleinement suffisant?

Sur la base de la vie historique de Jésus, lorsque nous considérons son enseignement et ses œuvres.

Par ses paroles, car ses paroles reflètent toujours la volonté de son Père :

Car je n’ai point parlé de moi-même; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer. (Jn 12.49)

Jésus donc leur dit: Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous connaîtrez ce que je suis, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m’a enseigné. (Jn 8.28)
Comme les paroles de Jésus, ses oeuvres sont toujours au diapason de la volonté du Père; leur unité de volonté est entière:
Jésus reprit donc la parole et leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. (Jn 5.19)

Moi, j’ai un témoignage plus grand que celui de Jean; car les oeuvres que le Père m’a donné d’accomplir, ces oeuvres mêmes que je fais, témoignent de moi que c’est le Père qui m’a envoyé. (Jn 5.36)

Jésus leur répondit: Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. Les oeuvres que je fais au nom de mon Père rendent témoignage de moi. (Jn 10.25)

Mais si je les fais, quand même vous ne me croyez point, croyez à ces oeuvres, afin que vous sachiez et reconnaissiez que le Père est en moi et que je suis dans le Père. (Jn 10.38)
L’Ancien Testament et la pleine suffisance de Christ

Les deux, ses paroles et ses œuvres, sont l’accomplissement de l’Ancien Testament; Jésus a accompli ce qu’annonçait l’Ancien Testament. Comme le déclare Jésus aux Juifs :

Vous sondez les Ecritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi. (Jn 5.39 ; voir aussi Jn 7.22, 38, 42 ; 10.35 ; 13.18 ; 17.12 ; 19.24, 28, 36, 37 ; 20.9)
Mais aussi, cela démontre l’insuffisance de l’Ancien Testament pour le salut : sans Christ, l’Ancien Testament n’a pas de force, car c’est en Christ qu’il trouve sa pleine réalisation. Et cela vaut pour les Juifs et les non Juifs. Car l’Éternel a promis que son Serviteur serait la lumière des nations (Es 42.6; 49.6; 51.3-5).

3) CHRIST EST PLEINEMENT SUFFISANT: EN LUI RÉSIDE NOTRE CONSOLATION

Comme je l’ai mentionné au début, la question de la suffisance de Christ est étroitement liée à la consolation divine. En fait, la suffisance de Christ ne peut pas être traitée par elle seule, sans aucune référence à d’autres notions bibliques.

Il y a plusieurs exemples de consolation dans l’Évangile de Jean. À vrai dire, tous les récits dans cet évangile sont des événements au sein desquels des hommes et des femmes ont trouvé en Christ une pleine suffisance et une parfaite consolation. Nous en retiendrons un seul, celui de Marie, Marthe et leur frère, Lazare.

Marie, Marthe et leur frère, Lazare

Lazare est mort. Ses sœurs, Marie et Marthe, ont le cœur en deuil; plusieurs sont venus pour les consoler. Lisons une partie de ce récit, Jean 11.17-27 :

Jésus, étant arrivé, trouva que Lazare était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre. Et, comme Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ, beaucoup de Juifs étaient venus vers Marthe et Marie, pour les consoler de la mort de leur frère. Lorsque Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla au-devant de lui, tandis que Marie se tenait assise à la maison. Marthe dit à Jésus: Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais, maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. Jésus lui dit: Ton frère ressuscitera. Je sais, lui répondit Marthe, qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela? Elle lui dit: Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde. Ayant ainsi parlé, elle s’en alla. Puis elle appela secrètement Marie, sa soeur, et lui dit: Le maître est ici, et il te demande. Dès que Marie eut entendu, elle se leva promptement, et alla vers lui. (Jn 11.17-29)
Un premier fait intéressant dans ce récit, c’est que Marthe et Marie, aussitôt qu’elles entendent que Jésus vient vers leur maison, quittent ceux qui sont venus les consoler pour aller s’entretenir avec leur Maître. Elles savent que la consolation qu’elles peuvent recevoir de Jésus vaut mieux que celle offerte par les hommes. Et Christ consolera effectivement Marie et Marthe. Comment? En leur démontrant qu’il est bien la résurrection et la vie, par la résurrection de Lazare, leur frère. C’est parce que Christ est lui-même la vie qu’elles peuvent trouver en Lui une espérance vivante et pleinement suffisante pour calmer leur peine.

La consolation est toujours un acte de foi

Une des leçons que l’on peut tirée de ce récit est la suivante : la consolation provient d’un acte de foi. Mais pas n’importe quel acte de foi. Il s’agit d’un acte de foi qui va bien au-delà de la seule connaissance doctrinale et prophétique; c’est un acte de foi dont l’objet est la personne même de Jésus. Marthe a dû apprendre cette leçon. En effet, Marthe savait, selon l’enseignement de l’Ancien Testament, que son frère devait ressusciter au dernier jour. Mais Jésus lui demande maintenant de faire un pas supplémentaire dans sa foi, il lui demande de croire que la résurrection n’est nulle autre que sa propre personne. Jésus lui dit en effet : «Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela?»

La consolation et le Consolateur

Comme je viens de le mentionner, la consolation ne provient pas seulement d’une idée ou d’une doctrine à laquelle il faut adhérer et dont il faut se souvenir sans cesse. Certes, il y a cette idée de confession de foi, car pour qu’il y ait confession de foi, il faut qu’il y ait doctrine. Mais, pour le chrétien, il y a plus qu’une doctrine, il y a le Consolateur, que le Père envoie pour qu’il soit toujours avec nous :

Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. (Jean 14.26)
C’est le Consolateur qui rend vivant dans nos vies ce que Christ a enseigné; il actualise la vérité du Christ. Il ramène lui-même à notre mémoire tout ce que Christ a enseigné. Il va sans dire que cette œuvre du Consolateur va bien au-delà de notre propre capacité de nous souvenir du Christ pour trouver en Lui la pleine suffisance de la vérité. C’est une action de Dieu envers nous. Deux illustrations nous aideront à comprendre ce point.

Illustration 1 : l’amnésique du Seigneur

Il y avait un frère bien-aimé que je côtoyais à Montréal et dont l’histoire illustre très bien ce principe. Ce frère s’est réveillé un jour dans une ruelle du centre-ville de Montréal, sans carte d’identité ni aucun souvenir de son existence passée, ni même de son âge. Il était complètement amnésique. Pourtant, une seule chose lui est revenue à l’esprit : il savait que Jésus-Christ est le chemin, la vérité et la vie, et qu’il était lui-même chrétien. En dépit même de son amnésie, le Saint-Esprit lui a rappelé qui était Jésus-Christ et son identité d’enfant de Dieu en Lui.

Illustration 2 : nos expériences de doute et de découragement

De façon moins dramatique, dans des moments de doute et de découragement, lorsque nos cœurs sont troublés, qui n’a pas fait l’expérience de se souvenir de Jésus-Christ et de son œuvre de salut? Alors que nous ne parvenions plus à trouver le repos de nos âmes, le Consolateur a agi en nous de manière à ramener à notre mémoire tout ce qui concerne le Christ.

Quelle confiance peut-on avoir en Dieu! Car, même dans les moments de trouble et de découragement, Dieu a pourvu à un moyen de nous garder en Lui.

La consolation divine élimine-t-elle la consolation humaine?

Est-ce que la suffisance de Christ et la consolation qu’il donne exclut toute forme de consolation humaine? Bien sûr que non. En fait, on doit garder en mémoire qu’il existe une mauvaise et une bonne consolation humaine. Considérons d’abord la mauvaise.

La mauvaise consolation

En fait, toute autre consolation autre que Christ est une mauvaise consolation. Ces autres consolations peuvent avoir un effet réel, mais ce sera toujours un effet qui dure un temps mais qui s’évanouit par la suite. Voyons comment certains hommes cherchent leur consolation.


Un bouddhiste dirait:
« Regarde, la vie est douloureuse. Tout est souffrance. »

Stig DAGERMAN, un athée, a écrit:
« En ce qui me concerne, je traque la consolation comme le chasseur traque le gibier. Partout où je crois l’apercevoir dans la forêt, je tire. Souvent je n’atteins que le vide mais, une fois de temps en temps, une proie tombe à mes pieds. Et, comme je sais que la consolation ne dure que le temps d’un souffle de vent dans la cime d’un arbre, je me dépêche de m’emparer de ma victime. »
Ce journaliste et écrivain s’est suicidé au gaz dans son garage, à l’âge de 31 ans. Le suicide a finalement été sa seule consolation.

Un épicurien dirait :
« Ne soyez pas troublés, car les dieux, s’ils existent, ne se préoccuperont pas de vous! »

Un humaniste dirait:
« La consolation de l’humanité se trouve dans notre foi en l’Homme! »

La bonne consolation

Un exemple de la bonne consolation se trouve dans la deuxième épître de Paul aux Corinthiens: Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que, par la consolation dont nous sommes l’objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans quelque affliction! (2 Co 1.3-4)

La séquence dont parle Paul va comme suit :

1) Paul est affligé.

2) Il reçoit la consolation de Dieu. Autrement dit, il trouve en Christ tout ce qui lui suffit pour être pleinement consolé et continuer sa mission.

3) Paul offre à son tour la consolation à ceux qui sont affligés, en leur faisant connaître la consolation de Dieu offerte en Christ. La bonne consolation, peu importe les circonstances, suit toujours ces mêmes étapes. Nous pouvons consoler nos frères et sœurs en la foi en les aidant à trouver en Dieu seul la consolation. Mais, si nous pouvons ainsi les consoler, c’est parce que nous avons nous aussi reçus de Dieu la consolation.

4) CONCLUSION

Pour conclure, j’aimerais t’encourager à trouver en Christ la plénitude dont tu as besoin. Crois-tu que Jésus-Christ est pleinement suffisant pour consoler ton cœur troublé ? Tu sais, le monde viendra te présenter ses vaines consolations, mais jamais celles-ci ne satisferont ton cœur, car seul Christ peut te conduire au Père céleste ; Jésus est la manifestation ultime de Dieu pour les hommes. Si nous le connaissons, nos cœurs seront en paix, car nous sauront qu’ils reposent en Dieu lui-même.

1 commentaires:

Anonyme 8 septembre 2006 à 09:40  

Daniel, serais-tu disponible pour aller prêcher à Maniwaki le dimanche 24 septembre. Cette prédication serait approprié.