vendredi 6 juillet 2007

Courte introduction à la 2e épître de Jean

Introduction

2 et 3 Jean n’ont jamais été très populaires parmi les prédicateurs et les commentateurs bibliques. Par exemple, Martin Luther a prêché sur 1 Jean, mais jamais sur 2 Jean ni 3 Jean. Jean Calvin a écrit un commentaire biblique sur 1 Jean, mais jamais sur 2 Jean ni 3 Jean.

Ces lettres sont les deux plus petits documents de tout le Nouveau Testament. Pourtant, ces deux petits documents touchent à des éléments fondamentaux de la foi chrétienne ainsi que de la vie de l’Église. Ce sont des documents certes cours, mais non inutiles.


Quelques spécialistes bibliques ont affirmé que ces deux épîtres sont des applications de 1 Jean dans des situations très spécifiques . Ce point de vue me paraît être tout à fait exact. Je dirais même que, sans 1 Jean, 2 et 3 Jean seraient difficiles à comprendre. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous devons continuellement revenir à 1 Jean pour bien interpréter 2 et 3 Jean.

Mais, pour le moment, nous allons nous pencher uniquement sur 2 Jean. Mon but est de vous aider à bien interpréter cette petite épître.

Développement

Qui est l’Ancien?

L’Ancien, selon la tradition, est l’Apôtre Jean. Rien ne permet de remettre en cause cette tradition.

Qui est Kyria? Une sœur chrétienne ou une église locale?

La lettre s’adresse à une certaine Kyria, l’élue, et à ses enfants. Plusieurs se sont demandés si le nom « Kyria » désignait une femme ou bien une église locale. Je pense que l’Apôtre Jean a écrit cette lettre à une église locale. C’était d’ailleurs une coutume courante à cette époque de nommer les églises locales par des noms féminins. Quoi qu’il en soit, qu’il s’agisse d’une femme ou d’une église locale n’affecte en rien l’interprétation de la lettre.

But de l’Ancien

Le but de l’Ancien en écrivant cette épître est double :

a) Exhortation à l’amour fraternel (les versets 4-6);

b) exhortation à la vigilance devant l’hérésie (les versets 7-11).

Premier but. D’abord, Jean exhorte la communauté chrétienne à faire preuve d’amour fraternel.

Selon Jean, l’amour est un commandement. C’est le commandement reçu dès le commencement, par la bouche même de Jésus : « Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres » (Jn 13.34).


Il ne s’agit donc pas d’une simple émotion, mais d’une obligation morale, qui s’exprime par le don total de soi. Comme le disait Jésus : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15.13).

Jésus est le parfait modèle de cet amour, lui qui a donné sa vie, non seulement comme sacrifice pour le péché, mais également dans le service. La mesure du véritable amour, c’est Jésus-Christ.

Application

Ce commandement vaut toujours pour nous aujourd’hui. Comment pourrions-nous dire que nous sommes disciples du Christ sans du même coup appliquer le seul commandement qu’il nous a laissé?

Deuxième but. Jean exhorte aussi les chrétiens à la vigilance et au rejet des fausses doctrines en les encourageant à ne pas recevoir ni même saluer ceux qui confessent de telles hérésies. Le contexte de l’épître nous éclairera à ce sujet.

Contexte de l’épître

L’Ancien écrit à une communauté chrétienne de la province de l’Asie.

Les chrétiens de cette époque avaient l’habitude d’accueillir dans leurs églises et dans leurs foyers des apôtres, des évangélistes et des docteurs qui voyageaient pour annoncer la Bonne Nouvelle ou pour dispenser l’enseignement des apôtres.

Or il se trouve que des séducteurs, c’est-à-dire des faux docteurs, se faisaient eux-mêmes missionnaires et parcouraient la province de l’Asie pour répandre leurs hérésies dans les églises locales.

Comme le laissent entendre les épîtres de Jean, certains de ces faux docteurs « ne confessaient pas que Jésus-Christ est venu dans la chair ». Autrement dit, ils rejetaient la doctrine de l’incarnation et ainsi niaient l’humanité du Christ.

Il s’agissait d’un groupe pré-gnostique, qui croyait la chair mauvaise et l’esprit bon. Christ ne pouvait donc pas venir dans la chair. Évidemment, les implications de cette hérésie à propos du Christ dépassent largement la simple question de l’identité et de la nature de Jésus : les conséquences de cette fausse doctrine se transposent dans la doctrine du salut. Car la conception du salut est inséparable de l’identité de Jésus. Mais, pour ces faux docteurs, le salut était une question de connaissance.

Pour protéger les églises locales contre les influences nocives de ces séducteurs, Jean donnera deux consignes :

a) D’abord, l’église locale doit être vigilante. Pour ce faire, elle doit user de discernement, c’est-à-dire qu’elle doit être en mesure de distinguer la fausse doctrine de la vraie (lisons les versets 8 et 9). Car le Christ, selon Jean, c’est le Verbe fait chair. C’est Dieu qui se fait homme et qui se manifeste au monde dans la personne de Jésus-Christ. La vérité pour lui est une personne : Jésus-Christ.

b) Deuxièmement, Jean prescrit aux chrétiens de ne pas accorder l’hospitalité à ces faux docteurs ni même de les saluer. Il veut éviter le danger de contamination par association (lisons les versets 10 et 11).

Application

Encore aujourd’hui, la doctrine du Christ, telle qu’elle a été enseignée par les apôtres, est ce qui nous permet de déterminer si certains hommes sont envoyés par Dieu ou non.

Cependant, contrairement à l’époque où Jean a écrit son épître, les séducteurs d’aujourd’hui rejettent surtout la divinité de Jésus : nombre de livres dans les librairies présentent en effet Jésus comme un simple homme, un homme certes vertueux et un grand modèle pour l’humanité, mais rien de plus qu’un simple homme.

Toutefois, un fait demeure le même : si Jésus est un simple homme, la doctrine de l’incarnation n’a plus de place dans la doctrine chrétienne. Car si Christ n’est pas Dieu fait homme, on ne peut plus dire que Jésus est venu dans la chair. Par conséquent, ceux qui affirment que Jésus est uniquement un homme sont des anti-christs au même titre que ceux qui disent qu’il n’a pas été fait homme.

D’où l’importance d’étudier les Écritures en église pour découvrir qui est Jésus-Christ et ce qu’il a fait pour nous.

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