mardi 22 janvier 2008

Être papa!

Je suis papa. Quelle joie! Mais quelle responsabilité également! Dans ce rôle de papa, je découvre une multitude de choses nouvelles, dont, entre autres, l'importance d'être équilibré dans la manière dont j'éduque ma fille. Je sais, d'une part, qu'il est important d'être assez ferme pour corriger mon enfant et lui enseigner l'obéissance et les bonnes manières. Mais je sais également, d'autre part, à quel point il est nécessaire de ne pas être trop ferme afin de laisser ma fille exprimer sa personnalité et manifester son autonomie. Je dois sans cesse trouver l'équilibre entre fermeté et liberté. Car si je suis trop dur à son égard, je l'abêtirai. Par contre, si je suis trop laxiste, elle risque de développer un caractère insoumis, dominant et égocentrique. L'art d'être papa, dis-je donc, consiste à jongler avec cette nécessité d'encadrer fermement ma fille pour bien l'éduquer tout en lui donnant suffisamment de liberté pour ne pas l'étouffer mais pour lui permettre au contraire de développer le plein potentiel de sa personnalité. Cette tâche n’est pas simple ; elle exige de moi que je m’examine continuellement pour discerner les motifs profonds qui me poussent à appliquer telle règle ou permettre telle liberté.

Par exemple, il peut m’arriver d’être tenté de corriger ma fille parce que son attitude en public me fait honte, et non pas parce qu’elle aurait commis quelque chose de mal. Dans une telle circonstance, j’étouffe la personnalité de mon enfant. À l’inverse, je peux ne pas corriger mon enfant par crainte des hommes, de ce qu’ils pourraient dire ou penser de la manière dont j’éduque mon enfant, alors que je sais très bien que mon enfant a commis quelque chose de mal méritant une réprimande. Dans un cas comme celui-là, j’incite mon enfant à continuer de commettre impunément des actes répréhensibles. Par voie de conséquence, si je veux maintenir l’équilibre dont j’ai parlé plus haut, je me dois d’examiner les motifs derrière les principes que j’entends enseigner à mon enfant et m’efforcer de soustraire à ces principes tous les motifs qui n’auraient pas pour but le plein épanouissement de mon enfant. De tels motifs mauvais peuvent être, entre autres, l’amour propre, la crainte des hommes, une blessure morale antérieure, une humiliation d’enfance, le légalisme, le perfectionnisme, etc.

Le défi que représente la recherche de cet équilibre constitue pourtant un défi fort enrichissant, tant pour le papa que pour l’enfant lui-même. Car le papa y trouve croissance personnelle et renforcement de la volonté d’accomplir le bien, tandis que l’enfant, en plus de trouver le plein épanouissement de sa personnalité, y découvre également le sens profond de la justice.

3 commentaires:

Anonyme 22 janvier 2008 à 15:47  

Faire ce constat de fait est un vrai acte d'humilité. Car remplir honorablement le rôle que Dieu attend de nous est un éternel examen de soi et d'autrui. Quelques fois l'être intérieur est froissé de voir la reproduction quasi exacte de nos défauts avoués ou non (et le péché, n'en parlons pas...). À mon sens, la seule chose qui permet d'équilibrer entre la fermeté et le laxisme est l'amour véritable que nous manifestons envers notre fille.

Daniel, tu es un père extraordinaire. Le regard d'Andréanne posé sur toi transpire la sécurité et la tendresse. Je suis heureuse d'être liée au père de mon enfant, mais surtout à l'homme que tu es.

Ton épouse qui t'aime

Magna

Anonyme 22 janvier 2008 à 15:49  

Merci Minou pour ce commentaire si touchant. Oui, comme tu le dis, c'est l'amour qui est le fondement de tout ce que nous faisons pour le bien de notre fille.

Anonyme 23 janvier 2008 à 06:58  

Daniel, je peux à présent m'identifier à toi dans ce défi quotidien d'élever un enfant! Ce constat est très réel, très honnête de ta part. Je comprends ce dilemne de vouloir faire le bien, et de s'appliquer à choisir tel ou tel geste à chaque instant, pour ne pas s'écarter du bien qu'on veut faire.
Persévérez, toi et ta famille. Que Dieu vous conduise, et qu'il continue à se servir de vous comme il le fait déjà.