mercredi 5 novembre 2008

Un messie est né

Un messie est né: tel est le titre d'un article du chroniqueur Marco Fortier au Journal de Montréal. Ce messie, c'est Barack Obama, nouvellement élu Président des États-Unis d'Amérique. Mais ce n'est pas là le seul titre attribué à Obama : on le nomme aussi "rédempteur" et "sauveur" des Américains. Ce n'est pas rien. De fait, ces titres si généreusement attribués à Barack Obama révèlent une chose : que le peuple américain a immensément soif de changement. Comme chrétiens, nous pouvons certes nous interroger sur la légitimité d'appliquer ces titres à Barack Obama. On sait que ces titres sont réservés à Christ. De toutes façons, peu importe ce qu'on en dira, mon propos actuel ne concerne pas ce point.

C'est plutôt une contradiction que je voudrais faire ressortir ici, une contradiction que le peuple américain a à peine soulignée. Et cette contradiction, lorsqu’elle apparaît, démontre à quel point les américains (et tous les hommes) abandonnent si facilement leurs héros, leurs rédempteurs, quand ces derniers ne suffisent plus à les inspirer ni à les faire vibrer.

On se souviendra du 11 septembre 2001. L’Amérique était en deuil. En colère aussi. Un homme a alors ouvert la bouche pour s’adresser à l’Amérique, pour la consoler et lui annoncer la punition des impies. C’était Georges W. Bush, le commandant en chef de l’armée américaine, le héros, le rédempteur de tous les américains. Il a présenté son ordre de mission guerrière ; il a même déclaré avoir été mandaté par Dieu pour accomplir sa mission guerrière. Les Américains l’ont écouté, l'ont cru, l’ont aimé et l’ont suivi. C’était lui le héros du moment.

Bush a certes fait des erreurs, plusieurs erreurs. C’est pourquoi les Américains ont manifesté leur désir de changer de rédempteur. Pourtant, n’avait-il pas inspiré la nation entière lorsqu’il lui avait promis de venger les victimes des attentats ? Mais aujourd’hui le peuple ne veut plus de lui. On prédit déjà que la présidence de Bush fils aura été la pire de toute l’histoire des États-Unis.

Cette contradiction nous emmène inéluctablement à poser la question suivante : pour quelle raison le peuple américain se donne-t-il des rédempteurs ?

4 commentaires:

Anonyme 6 novembre 2008 à 16:18  

Comme tu as raison ô Daniel. Le fameux principe du "héros un jour, Zéro l'autre jour"est bel et bien pratiqué dans les moeurs de l'humain "naturel" qui ne peut aimer de manière désintéressée, inconditionnelle et volontaire. Dans le monde du "Tout-nouveau, Tout-beau", on rigole bien jusqu'au jour où tout n'est plus si "drôle", et alors on évite, on fuit et on ostracise pour ne pas avoir à trop "dealé" avec celui qui n'est pas "à la hauteur" de nos "expectations". ( ? ) On fini par agir comme ces "pharisos-publicains" qui se tiennent avec ceux "comme-eux" ou bien on fait passer le test de nos "standards" au "nouveau" pour vérifier sa compatibilité avec notre "soi". Heureusement que les chrétiens ne sont pas comme-ça .... : )

Anonyme 7 novembre 2008 à 16:35  

Aussi, en méditant, il me vint à l'esprit que Jésus aussi a été traité comme ce cher Georges W. ( toute proportion gardée ) ........ On l'a "élevé sur le pavois", le proclamant roi ( avec tout ce que ça incluait en Israël ) .... puis on Lui a fait un "couronnement" mémorable avec toute la panoplie d'outrages et d'humiliations dignes de ce nom. Héros aujourd'hui, Zéro en son temps .....
Pour ce qui est de vouloir se donner des "rédempteurs", les "Amerikaners" ne sont en rien différents des autres "fils d'Adam" qui pataugent sur cette terre. Ils veulent un "Winner", un gagnant pour s'enorgueillir dans le succès qui ne coûte pas cher. S'il n'y a pas de succès ou si le prix de ce succès ( et là encore faudrait définir ) est trop élevé ..... bein on discrédite "l'incompétent" et après magasinage de "messies" .... on s'en place un digne de nous jusqu'à la révélation de ses limites ...... qui ne tarderont pas à se manifester malgré toute la cohorte de conseillers qui entourent ces "sauveurs", ces "hommes de la situation" ...... Tourlou !!!!!!!!!!

Anonyme 8 novembre 2008 à 03:51  

Le peuple américain ne reconnaîtra jamais que Bush a été pour lui un rédempteur, un rédempteur qu'il a finalement choisi de mettre de côté. Non, le peuple américain ne fera jamais ça, car cela lui obligerait de reconnaître que c'est lui, le peuple américain, qui avait choisi Bush pour être son rédempteur.

Anonyme 8 novembre 2008 à 05:47  

Le peuple américain ne le reconnaîtra PLUS comme "rédempteur" ..... mais il fut quand même placé 6 ième "plus grand américain de tous les temps" sur la liste des finalistes en 2005.... et a atteint un retentissant 89 % de popularité en fin d'année 2001. Et comme tu le dis,cé juste que "le bon peuple" américain ne trouve plus d'avantages et/ou de bénéfices à être associé à G.W. ....... donc le principe du: " re-décorons la vitrine afin que les passants aient une opinion favorable du produit américain " est de mise ..... Ils iront tous jusqu'à dire quelque chose comme: " Moi je n'ai jamais voté pour lui" .... il a sûrement "volé" les élections et/ou des choses du genre ...... En fin de compte le "bon peuple" c'est comme le "mariage-moderne" , il aime "pour le meilleur et pour le pire" ..... : )