jeudi 11 janvier 2007

L'humiliation

L'humilité: une vertu que Jésus, au cour de sa vie et de son ministère, a su si bien traduire par sa conduite et sa manière d'être homme parmi les hommes. Mais c'est aussi dans son rapport à Dieu le Père qu'a été révélée l'humilité de Jésus: jamais il n'a cherché à supplanter son Père. Au contraire, il a parfaitement accompli la volonté de ce dernier sans plainte ni rébellion. Il était Fils et Fils il a toujours voulu demeurer.

La Bible dit que Jésus
"s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix" (Philippiens 2.8). Cette humiliation, qu'il a volontairement accepté de subir, a été pour lui cause d'une souffrance à la fois physique et psychologique d'une intensité inouïe. Pourtant cette humiliation n'était pas dépourvue d'une joie, la joie d'accomplir la volonté de son Père et d'opérer une oeuvre de salut en faveur des croyants.

Il en est de même pour nous, enfants de Dieu; l'humiliation de la souffrance est source de joie:

Heureux serez-vous, lorsqu'on vous outragera, qu'on vous persécutera et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi.

Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux; car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous (Matthieu 5.11-12).

Cette joie, bien entendue, n'a rien de masochiste et la souffrance ne plaît pas plus aux chrétiens qu'aux autres hommes. La souffrance du chrétien est joie à cause de ceci: c'est une souffrance qui, du fait qu'elle s'inscrit à la suite de l'histoire des prophètes et de Christ lui-même qui ont tous souffert au nom de Dieu, le chrétien acquiert de la sorte la conviction que sa propre souffrance est la continuité logique de celle des serviteurs de Dieu et qu'ainsi sa tribulation est réellement mise au service de Dieu.

Mais il est une autre forme d'humiliation (que Jésus n'a jamais éprouvée), celle de la honte et de la culpabilité du péché. Tout chrétien a fait l'expérience de cette humiliation, quand, après avoir péché, il lui a fallu s'abaisser devant Dieu et ceux contre qui le mal a été commis afin de confesser son péché et implorer le pardon. Ces moments sont des plus désagréables, et il est tout à fait légitime qu'on veuille éviter de faire quelque tort que ce soit afin de ne pas se retrouver une fois de plus dans une pareille situation humiliante. Cette humiliation n'est pas joyeuse mais amère. Il est vrai que le croyant doit être ainsi humilié pour expérimenter un vrai repentir et une délivrance du péché authentique. Pourtant il s'éloignera de l'humiliation produite par le péché, alors que, à l'opposé, il ne s'enfuira pas mais plutôt se réjouira face à la souffrance humiliante de la persécution pour la cause de Christ.

D'une manière ou d'une autre, l'humiliation fait partie de la vie des hommes. Mais pour le chrétien, qui doit prendre pour modèle les prophètes qui ont souffert (Jacques 5.10), la question est la suivante: seras-tu humilié pour la cause de Christ ou rougiras-tu de honte en raison de ton péché ?
Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, parce que l'Esprit de gloire, l'Esprit de Dieu, repose sur vous. Que nul de vous, en effet, ne souffre comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s'ingérant dans les affaires d'autrui. Mais si quelqu'un souffre comme chrétien, qu'il n'en ait point honte, et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom (1 Pierre 4.14-17).

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