mardi 17 octobre 2006

L'anti-esthétisme du péché II

J'ai évoqué dans mon dernier post (rapidement, il est vrai) le fait que la rédemption du Christ se veut également esthétique et non seulement éthique. Par là, j'entendais exprimer la vérité suivante: le péché est cause de laideur dans le monde, que ce soit la laideur de la destruction causée par le mal, la laideur artistique ou le laid généré par des coutumes culturelles. Cela implique évidemment que cette laideur est étrangère à la création de Dieu et que cette même laideur ne saurait subsister sous le règne de Dieu révélé en Christ et accompli en lui. Par voie de conséquence, un artiste chrétien devrait soumettre toute oeuvre artistique et toute fascination pour le laid au pouvoir rédempteur de la croix. Le peintre, par exemple, devrait être inspiré par le souci de la beauté de ses créations artistiques, car la rédemption en laquelle il trouve son plaisir lui enseigne aussi et surtout la beauté morale et esthétique de Dieu. Dieu a créé toute chose belle, et toute création de Dieu est belle parce qu'elle est précisément moralement bonne et harmonieuse, obéissant à des lois et à des préceptes qui font qu'elle ne peut que subir une altération de sa beauté si ces mêmes lois et préceptes qui la constituent sont sciemment transgressés.

La rédemption est donc effective dans la création pour lui préserver sa beauté ou la lui redonner là où elle a été détruite. De toutes évidences, l'artiste chrétien ne veut pas reproduire ce que le péché a produit de laid mais il désire faire voir au monde entier comment les yeux de la foi en la rédemption qu'il possède désormais lui font discerner le beau de la création; il valorise et chérit la beauté car elle est une expression du Dieu dont il confesse le nom et dont l'image se trouve dans la création elle-même.

Dans un prochain post, je traiterai de la question du lien intime entre éthique et esthétisme.

0 commentaires: