lundi 12 novembre 2007

Le doute

Je réfléchie ces jours-ci à la manière dont je vis ma vie ici bas sur la terre. Ma réflexion m'a conduit à la question suivante: ma vie actuelle est-elle au service du royaume de Dieu? Plus précisément encore, je me suis demandé si vraiment je comprenais l'importance de prêcher l'Évangile, étant donné que, sans l'Évangile, les hommes ne pourront être sauvés. Bien entendu, sur le plan théorique, je sais à quel point il faut parler de Christ à nos contemporains. Mais dans ma vie de tous les jours, dans les relations que j'entretiens avec mes semblables, suis-je vraiment en train de servir la cause de Christ? Ai-je à cœur de voir ces gens se tourner vers Christ et le servir?

Pour être franc, je dois avouer que
, dans ma vie, cet aspect de la foi chrétienne est pour l'instant assez négligé. J'ai donc cherché à savoir pourquoi j'en suis arrivé à ne plus me soucier de mes semblables et à ne plus leur présenter Christ avec la fougue du serviteur fidèle qui ne désire qu'une chose: plaire à son maître.

Ma conclusion suite à ce questionnement est la suivante: j'ai laissé pénétrer dans ma tête le doute. Il s'agit d'un doute subtile, qui s'est instillé discrètement
dans ma tête au fil des années. C'est le doute philosophique hérité de Descartes, ce doute qui exige que la raison soit pleinement satisfaite par des preuves convaincantes avant d'adhérer à une idée. Je l'ai laissé pénétrer dans ma tête, sans m'en apercevoir, et dorénavant je dois le combattre pour ne pas le laisser triompher.

Combattre le doute: je considère cela comme la lutte la plus exigeante que j'ai eue à mener jusqu'à présent. Si j'essaie de combattre le doute par la raison, je m'épuise à la tâche, car jamais la légitimité du christianisme ne pourra se démontrer uniquement sur le terrain des preuves rationnelles. Certes, le christianisme a en sa faveur bien des arguments qui sont très difficiles à jeter à terre. Pourtant, si le christianisme pouvait être "prouvé" par l'étude scientifique, tous les vrais hommes de raison y adhèreraient, sans exception. Non, combattre le doute se joue aussi sur un autre terrain, et j'ai nommé le terrain de l'amour.

L'amour de Dieu manifesté en Christ: voilà mon haut lieu, le seul endroit où je trouve refuge quand le doute m'assaille et cherche à renverser ma foi. Quand je médite à Christ, à son amour pour moi manifesté par sa vie et sa mort à la croix, je me souviens qu'il n'existe aucun autre lieu dans ce monde où un tel amour est déployé. Et je me dis que Jésus-Christ ne peut être que la vérité, car la vérité est le langage de l'amour et le langage de Dieu est toujours vrai puisque Dieu est amour. L'amour de Dieu n'explique pas tout à ma pauvre raison qui ne cesse de chercher des réponses aux multiples questions qu'elle se pose. Par contre, l'amour de Dieu éblouit ma pensée, et celle-ci se tient tranquille, humble et rassurée. Mais, surtout, l'amour de Dieu me touche au plus profond de mon être et vient s'y loger, et, soudainement, tout fait du sens: je me sais accepté par Dieu et libéré de tout ce qui me retenait dans la captivité, pour devenir celui que le Père désire me voir être.

3 commentaires:

Anonyme 13 novembre 2007 à 05:27  

Salut Daniel, merci pour ton partage et ta transparence à ce sujet. Tu soulève une réalité bien présente et un danger qui nous guette.

J'ai moi-même dernièrement laissé pénétrer le doute dans ma pensée d'une façon plus intense qu'à l'habitude en ayant des pensées semblables à ce que tu décris.

Comme toi, j'ai du me resituer bien fermement à la croix (sagesse de Dieu et folie pour les hommes).

Anonyme 13 novembre 2007 à 06:45  

On est dans le même bateau!

Anonyme 13 novembre 2007 à 07:25  

Amen!