jeudi 8 novembre 2007

L'autorité et l'inspiration des Écritures

Comme chrétiens, nous croyons fermement que la Bible est la Parole de Dieu révélée pour le salut des hommes. Nous croyons que les auteurs bibliques ont écrit leurs livres sous l'inspiration du Saint-Esprit, ce qui, de fait, garantit l'autorité divine de ce qu'ils ont écrits. Pourtant, lorsque je parle avec des chrétiens et que je leur demande les raisons de leur acceptation de la Bible comme Parole de Dieu, il devient évident que plusieurs d'entre eux ne savent pas sur quel fondement repose leur conviction que la Bible est revêtue de l'autorité de Dieu. Pourquoi, donc, croyons-nous que la Bible est la Parole de Dieu, révélée par lui et revêtue de son autorité divine?

Les chrétiens ont toujours cru que la Bible se rend témoignage à elle-même, c'est-à-dire qu'elle contient en elle-même les preuves de son inspiration et de son autorité divines
(dans le jargon théologique, on dit que la Bible est autopistos, c'est-à-dire qu'elle affirme en elle-même avoir le droit d'être crue). Par exemple, plusieurs textes bibliques affirment que la Bible est la Parole de Dieu (Deutéronome 9.10; Deutéronome 29.29; 2 Timothée 3.15-17). Pourtant, malgré ce témoignage que la Bible se rend à elle-même, cela ne constitue pas encore pour le croyant une preuve irréfutable que la Bible est la Parole de Dieu.

En fait, un autre élément s'ajoute à la conviction que nous avons que la Bible se rend témoignage à elle-même, et cet autre élément est absolument déterminant pour que le chrétien acquière la certitude que la Bible est d'origine divine: il s'agit du témoignage du Saint-Esprit, lui qui confirme dans nos cœurs que Jésus-Christ est la véritable Parole de Dieu dont parlent les écrits bibliques.

Voici un bout de texte que j'ai déjà écrit à ce sujet et qui explique mon point de vue:

Le témoignage du Saint-Esprit et le message de la Bible

Comme nous l’avons mentionné ci-dessus, le témoignage que l’Esprit rend à l’Écriture ne s’effectue pas sans qu’il ne soit aussi question du message de la Bible. Certains théologiens, par contre, parlent parfois de l’autorité « formelle » de l’Écriture, en prenant bien soin de distinguer cette autorité du « contenu » (le message) de la Bible. Selon cette conception, l’autorité de la Bible résiderait dans la « forme » de l’Écriture, sans qu’il ne soit question du message de celle-ci[1]. Autrement dit, une personne pourrait, sans même ne rien connaitre de l’Évangile de Jésus-Christ, être convaincue de la nature divine et de l’autorité de la Bible. Berkouwer explique et critique ce point :

Il n’est en aucun cas question d’une confirmation formelle ou d’une voix qui nous murmurerait quelque chose à propos de l’origine ou de la qualité de l’Écriture. Preiss fait remarquer que seulement les théologiens plus récents ont commencé à parler d’une manière plus formelle et abstraite à propos du testimonium, « comme s’il pouvait y avoir une autorité formelle et abstraite de la Parole de Dieu qui serait séparée de son contenu ». En parlant ainsi, le testimonium est réduit à « quelque chose d’abstrait et d’artificiel »[2].


Berkouwer, en s’accordant en cela avec Kuyper et Bavinck, affirme qu’on ne peut ni ne doit séparer le message de l’Écriture du témoignage du Saint-Esprit à l’égard de la Bible[3]. Car une telle séparation viderait l’Écriture de son sens et de sa portée théologiques. En effet, il y a une relation étroite entre les mots dans la Bible et le message dont ils parlent et témoignent, alors qu’une telle division ne ferait pas justice à cette relation[4]. De plus, comme le mentionne Kuyper, « une telle conception divise le chemin de la foi en deux parties : il y a premièrement le chemin de la certitude à propos de l’Écriture, et ensuite le chemin du message[5] ». Encore plus, cette division établit deux témoignages de l’Esprit : un premier en ce qui concerne l’autorité des Écritures, et un second à propos de la véracité de son message. Mais, comme le mentionne Kuyper, le testimonium n’est pas un événement magique ou un message surnaturel par lequel Dieu dit : L’Écriture est ma Parole[6]. Il insistera donc sur le fait que le testimonium Spiritus Sancti est à un tel point rattaché au Christ, qu’il devient par conséquent une composante de chaque conversion authentique[7]. À ce sujet, J. M. Boice, avec beaucoup de justesse, affirme :

Le Seigneur Jésus-Christ et son œuvre sont les principaux sujets de la Bible. Le Saint-Esprit a pour fonction de le révéler. A mesure que cette révélation s’accomplit, la Bible s’éclaire, l’Écriture porte témoignage à l’Écriture et on sent l’autorité et la puissance du Dieu vivant s’affirmer souverainement dans ses pages[8].




[1] « Whenever the words “abstract” and “formal” appear frequently in the discussion, what is meant is that the Scripture is received as writing, as a book of divine quality, while its content and message as such are thereby not taken into account from the outset. », BERKOUWER, Studies in Dogmatics: Holy Scripture, Grand Rapids, William B. Eerdmans, 1975, p.42-43.
[2] Ibid.
[3] « It is important that both Bavinck and Kuyper reject the idea that Scripture is the object of the testimonium apart from its message, for as Kuyper points out, such a view is contrary to the way in which faith works, which excludes such a formalization. », BERKOUWER, Holy Scripture, op.cit., p. 45.
[4] BERKOUWER, Holy Scripture, op.cit., p. 45.
[5] BERKOUWER, Holy Scripture, op.cit., p. 45.
[6] Ibid.
[7] Ibid.
[8] BOICE, Le Dieu souverain, Saint-Légier, Emmaüs, 1981, p.56.

1 commentaires:

Anonyme 9 novembre 2007 à 08:40  

Allo,

Vraiment intérressant ! ^^