samedi 7 avril 2007

La théologie, une inconnue dans l'Église de Dieu, partie 1

Je me souviens encore lorsque j'ai annoncé à certains frères et sœurs en Christ que j'allais étudier en théologie. "Oh non, Daniel, ne fais pas ça, tu vas perdre la foi!" "Pourquoi étudier la théologie, c'est l'Esprit qui est vie, la lettre, quant à elle, est morte?" Voilà quelques paroles, parmi tant d'autres, qui m'ont été dites alors que je m'aventurais sur le chemin des études théologiques. Même aujourd’hui, il arrive que certaines personnes me partagent des réflexions de ce genre. Au moment d'entreprendre mon baccalauréat en théologie, cette manière de penser me semblait étrange: comment des chrétiens peuvent-ils croire que les études théologiques sont nuisibles pour ma foi? Surtout que ces mêmes chrétiens ne se sont jamais vraiment opposés à l'idée que j'étudie dans un domaine d'étude séculier, les sciences naturelles par exemples (où on enseigne ouvertement la théorie de l'évolution!). Même la psychologie ou la philosophie semblaient ne pas représenter un problème pour plusieurs d'entre eux. Mais la théologie, ça non, c'était de la pure folie selon eux!

Je me suis longtemps offusqué de l'attitude négative et obscurantiste de ces gens à l'égard de la théologie. Mais je ne m'en offusque plus désormais. J'ai acquis la certitude, en lisant les ouvrages d'un théologien néerlandais que j'apprécie beaucoup, Gerrit Cornelius Berkouwer, que toute théologie doit pouvoir être prêchée. Cela veut d'abord dire que la théologie, je veux dire ici la connaissance de Dieu, appartient au peuple de Dieu et non aux académiciens. Dans ce sens, un théologien s'efforcera toujours d'enseigner les vérités qu'il découvre dans ses études en les mettant à la portée de son auditoire. De plus, cela n'existe pas des doctrines qui sont réservées seulement à une élite et d'autres doctrines qu'on enseigne au reste du peuple de Dieu. Mais dire cela pourrait facilement nous conduire à un malentendu regrettable, qu'il faut aussi éviter à tout prix. Ce malentendu est le suivant: certains seraient tenter de croire que le fait de dire que "la théologie doit pouvoir être prêchée dans l'Église" signifie qu'elle doit toujours être facile à comprendre et simple pour tous.

À suivre...

2 commentaires:

Anonyme 7 avril 2007 à 15:56  

Dimanche passé, un de nos pasteurs a prêché sur "Jésus et le péché". Assez standard pourrait-on penser. Je me suis un peu perdu dans mes pensée faisant plutôt des liens avec mes lectures des dernières semaines sur les différentes conceptions de l'expiation, et particulièrement sur le Christus Victor qui a été la position de l'église pendant les premiers mille ans (très intéressant, j'en ferai peut être une intervention sur mon blog bientôt). Néanmoins, dans mes moments de lucidité - et je ne désire rien enlever à ce pasteur qui est l'un des meilleurs prédicateurs que je connaisse - je n'en revenais pas du peu de profondeur théologique du message - ou des messages en général dans notre milieu évangélique. À la fin du message, le pasteur, parlant à ma femme, lui a posé deux questions : 1) Est-ce que j’étais plate ? 2) Est-ce que c’était trop « théologique » ? Je trouvais ces deux questions intéressantes, comme si la théologie était nécessairement ennuyeuse (je comprends maintenant pourquoi ce pasteur aime davantage prêché des séries thématiques) ou pire : complètement déconnectée de « la vraie vie des vrais gens ». Personnellement, je suis plutôt en faveur d’une prédication expositoire (et non suppositoire) qui explique clairement le texte dans un langage accessible et qui fait une réelle application à la vie de tous les jours. Ces textes ONT été inspirés dans cet ordre par le Saint-Esprit et nous défaisons presque tout le temps cet ordre en invoquant justement la direction de l’Esprit. Je ne suis pas contre les prédications thématiques ou les séries sur des sujets contemporains, elles ont leur place et leur importance, mais je crois qu’elles devraient être l’exception et non la norme. Pas étonnant qu’après deux ou trois ans un pasteur n’aie plus rien à dire : il a épuisé ses thèmes et il n’étudie rien de nouveau. Nous avons une responsabilité de prêcher « tout le conseil de Dieu » pas juste ce que l’on croit que nos gens vont aimer entendre. Il n’est pas facile d’être toujours « drôle » et à point quand on prêche sur des passages qui ne sont pas notre dadas. Mais dans la réalité, notre rôle en tant que prédicateurs n’est pas d’amuser nos foules. Si on le fait c’est super, ça fait passer mieux le message parfois. Notre rôle est d’enseigner la parole de Dieu et d’aider nos membres à l’appliquer à le vivre dans leur vie. On essaie de garder nos sermons à 30 minutes dernièrement. Si on ne fait que radoter toujours les mêmes choses c’est nécessaire car c’est long 30 minutes quand il n’y a rien de nouveau. Je pense que l’on devrait pouvoir dépasser quand il y a du contenu, du vrai, pas seulement du réchauffé. Il faut arrêter d’infantiliser nos gens avec le lait (Heb 6.1) ou les choses élémentaires… Il faut que nos chrétiens grandissent ! Dispensons droitement la parole de notre Dieu comme des ouvriers qui n’ont pas à rougir (2 Timothée 2.22).

Anonyme 8 avril 2007 à 11:31  

Amen à tout ce que vous dites chers amis!