vendredi 23 mars 2007

Actes 6.1-7: première démonstration d'accommodement raisonnable?

Le Québec s'enlise de plus en plus dans un débat dont l'issue semble encore bien loin. C'est la fameuse question de l'accommodement raisonnable. C'est la question choc issue du choc des cultures. Mais pourquoi ce choc des cultures? Est-il irrémédiable? Peut-on vraiment parvenir à des soi-disant "accommodements raisonnables"?

L'Église primitive a également eu son lot de chocs culturels. Déjà au petit matin de son existence, l'Église a senti les pressions culturelles s'exercer en son sein, les Hellénistes contre les Hébreux (Actes 6.1-7). En effet, les Hellénistes se plaignaient du traitement de faveur accordé aux veuves hébraïques lors de la distribution qui se faisait chaque jour. Mais, fait intéressant, le conflit a été de courte durée: sept hommes ont été choisis pour accomplir ce service. Pas n'importe quels hommes, mais les meilleurs, ceux dont l'esprit d'impartialité était évident. Sommes-nous en présence d'un tout premier "accommodement raisonnable"?

Sans faire preuve d'anachronisme, on serait tenté de le croire. Pourtant, cette situation survenue au sein de l'Église de Jérusalem est fort différente de ce que nous vivons ici, au Québec. D'abord, le conflit culturel en question est interne, puisqu'il survient dans l'Église uniquement. Que ce conflit soit à l'interne ne diminue pas pour autant son caractère tout à fait culturel. Par contre ce fait entraîne un avantage: une solide base commune, et dans le cas de l'Église primitive il s'agit de la foi chrétienne, qui permet de transcender les différences culturelles et de les surpasser en insistant sur des convictions communes que chaque partie reconnaît plus essentielles que ses propres singularités culturelles. Dans la situation présente, cette base commune a été le choix des sept frères, qui s'est opéré selon le critère de la manifestation de l'Esprit (voir Actes 6.3). Ensuite, la résolution du conflit entre Hellénistes et Hébreux au sein de l'Église de Jérusalem peut difficilement être considérée comme un cas "d'accommodement raisonnable". En effet, comme en fait foi cette petit phrase: "Cette proposition plut à toute l'assemblée" (Actes 6.5), l'Église a littéralement dépassé la notion d'accommodement, elle est en fait parvenue à une unanimité parfaite ! Enfin, la méthode utilisée pour résoudre le conflit est unique: les apôtres n'ont pas essayé de faire du rapiéçage avec des morceaux disparates et incompatibles, ils ont au contraire offert une raison qui s'impose d'elle-même dans l'ordre des priorités de tous et chacun:

Il n'est pas convenable que nous laissions la parole de Dieu pour servir aux tables. (Actes 6:2).
La situation à laquelle était confrontée l'Église primitive me laisse à la fois froid et chaud devant la notion nouvelle des accommodations raisonnables. D'abord je suis froid à l'égard de cette notion parce qu'elle ne peut pas présenter de solutions réelles aux problèmes particuliers qu'engendre une présence multiculturelle au sein d'une société. Elle ne peut offrir de solutions car elle n'a pas les moyens d'offrir une base commune sur laquelle chaque partie pourra y retrouver les priorités qui lui sont les plus chères, de sorte que chaque accommodement raisonnable représentera toujours un sacrifice inacceptable des valeurs culturelles les plus significatives aux yeux de ceux et celles qui les partagent. Enfin, je suis chaud parce que l'Église primitive laisse entrevoir une solution réelle à ceux et celles de cultures différentes qui ont en partage la même foi en Christ: en Christ le multiculturalisme ne constitue pas un facteur d'échec. Bien au contraire, comme Paul le clame haut et fort:
Mais maintenant, en Jésus Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car il est notre paix, lui qui des deux n'en a fait qu'un, et qui a renversé le mur de séparation, l'inimitié (voir Éphésiens 2).

1 commentaires:

Anonyme 27 mars 2007 à 12:38  

Bonjour Daniel,

J'aimerais savoir si tu es le Daniel que je crois...je recherche une très bonne amie que j'ai eu durant mes études au college Marie-Victorin. Elle se nomme Magna Dumassais et s'occupait du GBU avec moi. Si tu es bien son mari, tu es venu chez moi a St-Hubert une fois avec elle et j'avais ma fille Emmanuelle. Je m'appelle Karine, mon mari se nomme Robert (BOB)et si tu es le bon DAniel, j'aimerais de tout coeur renouer contact avec ta femme. Je reviendrais voir sur ton blog et j'attend confirmation de ta part.

Et si tu n'es pas le bon et bien désolé et je te souhaite une belle journée!

Karine Tardif