mercredi 3 octobre 2007

Pécheur et juste?

Bon, un petit retour sur mon blogue, ça fait du bien de pouvoir retrouver mon clavier pour écrire à nouveau.

Aujourd'hui, je désire m'entretenir d'un sujet qui ne fait pas l'unanimité parmi les théologiens chrétiens. Il s'agit de la question de l'état du chrétien régénéré: celui est-il encore pécheur, même si la Bible le déclare saint (
1 Corinthiens 14.33; 1 Pierre 1.15-16). On peut considérer l'expression popularisée dans le protestantisme par Martin Luther, qui affirmait que le chrétien est simul justus et peccator (à la fois juste et pécheur). Luther ne niait pas que le croyant soit régénéré et qu'il soit une nouvelle créature, sainte devant Dieu, et que, de ce fait, le croyant n'est plus sous l'emprise du péché. Mais il cherchait surtout à affirmer la réalité toujours persistante du péché dans la vie du chrétien et l’état de combat incessant dans lequel celui-ci se trouve. Certains ont perçu dans cette expression de Luther un affaiblissement de la doctrine de la sainteté du chrétien et ont eu crainte que cette expression ne vienne abîmer l’espérance du chrétien dont le fondement est justement cette conviction de son état de sainteté. Bien sûr, on pourrait débattre longuement sur ce que Luther a dit et sur ce qu’il n’a pas dit, sur ce qu’il a voulu dire et sur ce qu’il n’a pas voulu dire. D’autres l’ont fait, et on leur laissera le soin d’offrir leurs conclusions. Quant à nous, posons-nous la question de savoir si vraiment la Bible dit le croyant encore pécheur, car c’est bien de cela qu’il s’agit en réalité, puisque nul ne rejette le fait de la sainteté du chrétien en Christ : le chrétien, le saint, est-il encore un pécheur?

Afin de bien répondre à cette question, clarifions quelque peu ce qu'on entend par le terme "pécheur". La question, ici, n'est pas de savoir si le chrétien commet encore des péchés durant son pèlerinage sur la terre, puisque l'expérience chrétienne et l'Écriture prouvent sans ambages que le croyant succombe maintes fois à la tentation (1 Jean 1.8-10), mais de savoir si celui-ci porte oui ou non le titre "pécheur". Même s'il commet encore des péchés, faut-il pourtant nommer le chrétien pécheur? La question peut sembler absurde, particulièrement si on considère le problème sous l'angle de la logique déductive: si le chrétien commet encore des péchés, il va de soi que celui-ci doit porter le titre "pécheur"! Pourtant il se trouve nombre de théologiens qui refusent ce titre au chrétien, arguant que la victoire de Christ à la croix et par sa résurrection a totalement détruit le vieil homme, celui qui était auparavant pécheur, de sorte que le croyant n'a plus raison de se nommer pécheur. Ce dernier argument n'est pas sans valeur, il doit donc être considéré avec sérieux. Peut-être la suggestion suivante conviendra: le chrétien est à la fois juste et péchant.

À vous maintenant de me dire ce que vous pensez à ce sujet.

1 commentaires:

Anonyme 5 octobre 2007 à 06:10  

Bonne question. Bien sur nous pourrions facilement nous enfarger sur des mots mais je pense que tu soulève bien les aspects importants.

Nous sommes en effet déclaré juste. Étant donné que notre justification est en rapport avec notre condition de pécheur, il serait étrange de continuer de m'identifier comme coupable alors que je suis justifié, déclaré non-coupable (wow, quel grâce!).

Justement, la réalité de cette déclaration, non-coupable, et la merveilleuse grâce de Dieu derrière elle, sont d'autant plus magnifique lorsque je considère également la réalité suivante : je continue de pécher quoi que je sois déclaré juste.

Donc, en considérant ma vie en Christ, mon statut devant Dieu en Jésus, je ne peux pas me considéré comme pécheur puisque Christ est sans péché et ce n'est que par lui que je peux me présenter devant Dieu.

Toutefois, en considérant ma vie en Christ, ma vie quotidienne rempli d'espérance et d'assurance par rapport à mon statut devant Dieu, je dois toutefois demeurer humble et conscient de la grâce et de la patience de Dieu envers moi puisque, en attendant le grand jour, je continue de pécher et je dois continuellement faire appel au pardon de Dieu et à son aide dans le combat contre le péché.

Le fameux dicton, "déjà pas encore" raisonne bien ici aussi.

Déjà juste mais pas encore!